Brigitte Challande, 7 octobre 2025.– Le récit d’une initiative de l’UJFP envoyé par Abu Amir : distribution de lait infantile et compléments alimentaires le 6/10, des gouttes d’espoir.

« Dans les conditions catastrophique que vivent des milliers de déplacés dans la bande de Gaza, et dans une scène qui résume une tragédie humaine continue depuis le déclenchement de la guerre, une nouvelle initiative lancée par les équipes de l’Ujfp a émergé pour soutenir les enfants déplacés dans le camp Al-Hilal, à l’ouest de Deir al-Balah. Lors d’une visite au camp, l’ampleur du drame est apparue clairement : les enfants vivent au milieu d’un environnement insalubre envahi par les eaux usées, jouant pieds nus, privés du minimum de soins de santé ou de protection. Dans des images bouleversantes, des enfants apparaissent avec des visages fatigués dont les traits racontent une longue histoire de privation, tandis que les parents s’enfoncent dans les préoccupations quotidiennes, cherchant une bouchée de pain pour apaiser la faim de leurs petits ou une dose de médicament pour soulager leurs souffrances. Cette image sombre reflète la tragédie du déplacement forcé imposé par la guerre, qui a laissé des centaines de milliers de personnes vivre dans des conditions inhumaines, dépourvues du minimum vital.

Face à ces défis terrifiants, l’initiative s’est présentée comme un acte humanitaire concret visant à redonner espoir aux parents et à fournir aux enfants ce qui préserve leur vie dans les circonstances les plus dures. Les équipes ont distribué 100 boîtes de lait infantile, un soutien essentiel pour les mères incapables de fournir une alimentation suffisante à leurs enfants, ainsi que 100 compléments alimentaires destinés à améliorer la santé des enfants et compenser les carences nutritives de base, en plus de 18 boîtes de Cérélac pour nourrir les nourrissons et les tout-petits souffrant de malnutrition. Ces chiffres peuvent paraître modestes face à l’ampleur du drame, mais ils portent en réalité un impact humain immense : ils représentent 218 nouvelles chances pour les enfants de rester en vie et de faire face aux conditions difficiles du camp. Chaque boîte de lait ou complément alimentaire n’est pas une simple denrée, mais une bouée de vie qui donne aux enfants de quoi résister à la faim et à la maladie, tout en apaisant l’angoisse des mères qui y trouvent une fenêtre d’espoir au milieu de l’obscurité.

L’importance de cette initiative ne se limite pas à l’aspect nutritionnel : elle est aussi un véritable message de solidarité, confirmant que la société n’a pas abandonné les déplacés à leur sort. Elle rappelle à tous qu’il existe des acteurs sur le terrain travaillant pour soutenir ces enfants, qui payent le plus lourd tribut de cette guerre. Fournir du lait et des compléments alimentaires dans de telles circonstances n’est pas un luxe, mais une nécessité absolue, car la malnutrition menace désormais la vie de milliers d’enfants déplacés, vivant dans des conditions sanitaires et environnementales misérables, privées du minimum de soins. Cette initiative prouve qu’il existe encore des mains tendues pour eux, leur donnant l’espoir que leur vie mérite soutien et attention.

Cette action s’inscrit dans des centaines d’initiatives lancées par l’Ujfp depuis le début de la crise, visant différents aspects de la vie des déplacés. De l’approvisionnement en nourriture et en eau potable, au soutien des agriculteurs touchés, jusqu’à la distribution de lait et de compléments alimentaires aux enfants, ce travail constant forme un filet de sécurité humanitaire qui renforce la capacité de la société à résister à la catastrophe. Ces efforts ne sont pas de simples aides ponctuelles, mais une stratégie intégrée visant à permettre aux déplacés de continuer et de survivre, au moment où l’occupation cherche à les pousser vers le désespoir et l’effondrement. Notre vision va au-delà de l’instant, en mettant en avant l’importance de la solidarité sociale et humaine comme outil de résistance face aux conditions extrêmes, protégeant les groupes les plus vulnérables, en premier lieu les enfants.

Les enfants sont les plus exposés dans cette crise. Ils n’ont ni la capacité d’exprimer leur souffrance, ni les moyens de se protéger de la faim et de la maladie. C’est pourquoi de telles initiatives constituent une réponse urgente aux appels des mères et des pères incapables d’assurer la nourriture et les soins médicaux nécessaires à leurs enfants. Elles représentent aussi un message clair : la communauté peut relever les défis avec des moyens simples mais efficaces, et l’espoir peut éclore même dans les environnements les plus misérables, pour peu qu’il soit soutenu. Distribuer du lait, du Cérélac et des compléments alimentaires ne mettra peut-être pas fin à la souffrance du déplacement, mais allègera sans aucun doute les douleurs et donnera aux enfants une force supplémentaire pour affronter les conditions difficiles imposées.

Dans le camp Al-Hilal, les valeurs humaines se sont incarnées dans des scènes émouvantes : des mères recevant les boîtes de lait et de compléments alimentaires, avec des traits de joie mêlés aux larmes de douleur. Cette image a été la plus belle expression de l’importance de l’initiative, car elle n’a pas seulement offert de la nourriture, mais a aussi rendu une partie de la dignité perdue à ces personnes. Elle leur a donné le sentiment qu’ils ne sont pas seuls face à leur sort, qu’il existe des gens qui partagent leurs soucis et travaillent pour leurs enfants. Ces moments rappellent que la solidarité ne se mesure ni par des mots ni par des slogans, mais par des actes concrets qui atteignent directement ceux qui en ont besoin et changent leur vie, même modestement.

Si l’on considère les initiatives de l’Ujfp dans leur ensemble, on comprend qu’elles constituent une chaîne continue d’actes humanitaires poursuivant un seul but : permettre aux gens de résister et de rester sur leur terre malgré tous les défis. L’initiative de distribution de lait et de compléments alimentaires n’est qu’un nouvel épisode de cette chaîne, mais elle porte en elle des significations profondes : elle se concentre sur la protection des enfants, qui représentent l’avenir de cette société. En nourrissant ces enfants, c’est toute la communauté qui trouve la force de continuer. Chaque initiative est une brique dans le mur de la résilience qui empêche Gaza de s’effondrer.

Parler de l’importance de ces initiatives ne doit pas se limiter à leur dimension humanitaire directe, mais inclure aussi leur portée stratégique. Lorsque les déplacés réussissent à résister aux conditions extrêmes, cela bloque les tentatives de l’occupation d’imposer une nouvelle réalité faite de déracinement et d’exil. Lorsque les enfants parviennent à survivre malgré la faim et la maladie, cela signifie que l’avenir est encore possible et que les racines de la société palestinienne peuvent continuer à croître. Ces initiatives ne sont donc pas seulement une aide humanitaire, mais aussi un acte de résistance et de résilience face aux politiques de déplacement et de famine.

L’initiative de distribution de lait, de Cérélac et de compléments alimentaires dans le camp Al-Hilal, à l’ouest de Deir al-Balah, n’est pas une simple assistance alimentaire, mais une action humanitaire globale, porteuse d’une vision claire et d’objectifs à long terme. Elle s’inscrit dans un chemin de solidarité et de travail humanitaire que l’Ujfp déploie pour soutenir les déplacés, en particulier les enfants qui constituent le maillon le plus faible de cette crise. Et tout comme il y a eu des centaines d’initiatives précédentes pour soutenir les déplacés dans différents domaines, cette initiative restera un nouveau témoignage de la force de la solidarité capable de faire une véritable différence, donnant aux gens la force de continuer malgré la tragédie. C’est une histoire d’espoir qui s’écrit au milieu de la souffrance, confirmant que l’humanité peut triompher même dans les circonstances les plus sombres. »

Photos et vidéos ICI.

Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :

*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.

*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se consacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.

Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.

Cliquez ici pour consulter les Témoignages du 20 novembre 2023 au 5 janvier 2025 (partie 1 à 268)

Cliquez ici pour consulter les Témoignages du 5 janvier au 9 mai 2025 (partie 269 à 392)

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Pour participer à la collecte « Urgence Guerre à Gaza » : HelloAsso.com
Les témoignages sont également publiés sur UJFP, Altermidi et sur Le Poing.