ISM-Palestine, 20 novembre 2023. L’occupation a empêché les musulmans d’entrer à Al Aqsa pour la prière du vendredi 17 novembre 2023. Les Palestiniens de la vieille ville de Jérusalem nous disent que c’est la sixième semaine consécutive que la majorité des gens viennent prier se sont vu refuser l’entrée.
La police des frontières israélienne a dit à plusieurs reprises aux fidèles qu’ils ne pouvaient pas entrer dans la mosquée Al Aqsa et qu’ils devaient rentrer chez eux. Un homme âgé a dit : « Même nous, les aînés, ne pouvons pas entrer ? Et une femme a demandé : « Même une femme ne peut pas entrer ? » La police des frontières israélienne a répété à plusieurs reprises : « Partez. Allez-vous-en. Partez tous. » Le superviseur de la police des frontières a réitéré à ses subordonnés : « A tous ceux qui arrivent, dites-leur simplement de partir. »
Un Palestinien qui vient de se voir refuser l’entrée explique la situation : « Nous essayons. Nous faisons notre possible pour entrer. Nous n’y sommes pas autorisés parce que nous sommes arabes, mais nous faisons de notre mieux. »
Les fidèles ont commencé à faire leur jum’ah (prières communes du vendredi qui sont considérées comme une obligation religieuse dans l’Islam) aussi près que possible du lieu saint musulman, mais la police israélienne les a également attaqués alors qu’ils s’agenouillaient pour prier.
On peut entendre le haut-parleur à l’intérieur de la mosquée réciter un hadith, une parole du prophète Mohammad, familière à de nombreux Palestiniens victimes d’oppression. Selon la tradition, Mohammad a déclaré : « Aidez votre frère, qu’il soit un oppresseur ou un opprimé. » Un homme répondit : « Je l’aiderai s’il est opprimé, mais s’il est un oppresseur, comment dois-je l’aider ? » Le Prophète a dit : « En l’empêchant d’opprimer, car c’est ainsi que nous l’aiderons. »
La mosquée Al Aqsa est au cœur de l’escalade actuelle, qualifiée de guerre par les Israéliens, de génocide, de nettoyage ethnique et une continuation de la Nakba commencée en 1948 par les Palestiniens. L’occupation israélienne empêche régulièrement les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza d’entrer à Al Aqsa, mais maintenant la police des frontières israélienne refuse l’entrée à de plus en plus de fidèles, même à ceux qui possèdent les « bons » documents.
La police des frontières israélienne a repoussé les fidèles qui tentaient d’entrer à Al Aqsa. Quelqu’un a crié חילול השiם (chillul hashem) à ceux qui barraient l’entrée du lieu saint musulman. Chillul hashem est une expression de profanation de Dieu en hébreu. Dans le judaïsme, les juifs sont censés être des représentants de Dieu et de son code moral. Ainsi, lorsqu’un juif agit de manière honteuse et oppressive, il a mal représenté Dieu, profanant ainsi son nom. Le concept de chillul hashem est répandu dans la Torah et le Tanakh et est souvent évoqué par le peuple juif comme une raison de respecter les normes morales les plus élevées.
Les colons envahissent régulièrement Al Aqsa, flanqués de soldats israéliens lourdement armés. Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a mené à plusieurs reprises des incursions de colons dans le complexe d’Al Aqsa.
En 1994, un colon du groupe terroriste Kach a ouvert le feu sur les fidèles de la mosquée Ibrahimi à Al-Kahlil (Hébron), tuant 29 personnes et en blessant environ 150. Par la suite, la mosquée a été divisée en deux, une moitié restant ouverte aux fidèles palestiniens et l’autre moitié a été transformée en synagogue, fermée aux Palestiniens.
Les colons israéliens extrémistes violents n’ont pas fait mystère de leur projet de détruire la mosquée Al Aqsa et le Haram-e-Sharif sur lequel elle repose, et de la remplacer par un troisième temple juif.
Il y a eu un mouvement décentralisé sans leader pour défendre Al Aqsa à travers des sit-in à la mosquée historique. Mais beaucoup de ces protecteurs de mosquées ont été mis sur liste noire et sont maintenant interdits d’entrée.
À aujourd’hui, 20 novembre 2023, l’armée israélienne a bombardé au moins 59 mosquées et 3 églises à Gaza et une mosquée en Cisjordanie depuis le 7 octobre.
Les attaques contre des lieux de culte sont interdites par les Conventions de Genève et la Convention de La Haye, et sont classées comme crime de guerre en vertu du Statut de Rome de la Cour pénale internationale.
Article original en anglais sur Palsolidarity.com / Traduction MR