Toujours pas de décision du tribunal de l’occupation sur la libération anticipée d’Ahmed Manasra

MEMO, 20 juin 2022 / Mise à jour 22.06 – L’occupation israélienne classe son cas comme un “acte terroriste”, mettant fin aux demandes palestiniennes de libération anticipée.

Le tribunal de première instance de Ramle a examiné hier l’éligibilité du détenu palestinien Ahmed Manasra à une libération anticipée en vertu de la loi israélienne sur la libération conditionnelle de 2001, mais n’a pas pris de décision, a déclaré son équipe de défense.

Ahmed Manasra pendant son audience à Be’er Sheva, en Israël, le 13 avril 2022 [Mostafa Alkharouf/Anadolu Agency].

L’avocat Khaled Al-Zabarqa a déclaré aux journalistes après la séance qu’un comité de libération conditionnelle a examiné le cas et entendu toutes les parties, mais n’a pas rendu de décision, notant que le tribunal pourrait rendre sa décision dans une semaine.

« Nous avons demandé à la commission de refuser de classer le cas d’Ahmed dans la catégorie du terrorisme et de le transférer à la commission de libération anticipée, d’autant plus qu’il est dans un état physique et psychologique difficile », a déclaré Al-Zabarka.

Il a expliqué qu’il a rendu visite à Manasra en prison et a constaté des signes de blessures le long de son bras gauche jusqu’au poignet, ainsi que des blessures sur son bras droit, notant qu’Ahmed ne communiquait pas avec lui visuellement ou verbalement et semblait montrer des signes de maladie et d’épuisement général.

Selon Amnesty International, la santé mentale d’Ahmad s’est aggravée pendant son incarcération.

En octobre 2021, un psychologue clinique israélien indépendant travaillant avec Médecins pour les droits de l’homme – Israël (PHRI) a diagnostiqué chez lui de graves troubles psychiatriques, et a déclaré que ceux-ci s’étaient développés depuis son emprisonnement.

Les parents d’Ahmad Manasra ont précisé en février 2022 que leur fils avait été diagnostiqué schizophrène, qu’il souffrait de délires psychotiques, qu’il était très déprimé et avait des pensées suicidaires.

La famille a déclaré qu’il avait été violemment battu lors de sa détention en 2015, à l’âge de 13 ans, et qu’il avait subi une fracture du crâne.

Manasra a été détenu illégalement pendant sept ans par l’occupation israélienne dans des circonstances horribles et souffre actuellement de graves problèmes de santé mentale. Il a été arrêté à l’âge de 13 ans et violemment interrogé sans la présence d’un avocat ou de ses parents.

Il a été condamné à une peine de 12 ans de prison – réduite ensuite à neuf ans – pour tentative de meurtre d’un jeune homme de 20 ans et d’un garçon de 12 ans dans une colonie juive illégale de Jérusalem-Est occupée, alors qu’il n’a pas participé à l’attaque. Son cousin a été abattu par un Israélien en 2015, tandis que Manasra a été lynché par une foule israélienne et écrasé par un chauffeur israélien, ce qui lui a laissé des blessures à la tête. Au moment de son arrestation, la loi israélienne stipulait que les enfants de moins de 14 ans ne pouvaient pas être tenus pénalement responsables.

Le mois dernier, l’administration pénitentiaire israélienne (IPS) a déposé une requête auprès du tribunal de district de Beersheba pour demander la prolongation de son isolement.

Article original en anglais sur Middle East Monitor / Traduction MR