Partager la publication "Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 254 / 19 décembre – Massacres quotidiens à Gaza : Le cri d’un peuple désarmé face au silence mondial"
Brigitte Challande, 20 décembre 2024. Entre le 18 et le 19 décembre, les informations de Marsel comme d’Abu Amir confirment l’agression perpétuelle et les destructions indescriptibles du peuple de Gaza ; jusqu’à quand ?
Abu Amir, le 19 Décembre
« L’agression israélienne contre la bande de Gaza entre dans son 440ᵉ jour, apportant chaque jour son lot de scènes de mort et de destruction indescriptibles. La vie à Gaza est devenue une tragédie continue, au milieu des horreurs de la guerre et du génocide. Avec des bombardements incessants et une dévastation généralisée, une catastrophe humanitaire se déroule sous les yeux du monde, où des vies innocentes – principalement des femmes et des enfants – sont perdues, tandis que la communauté internationale échoue à intervenir pour mettre fin à ce cauchemar.
Tragédie dans le nord de Gaza : Jabalia sous les bombes
Dans le nord de Gaza, les massacres se poursuivent à Jabalia, où des frappes aériennes israéliennes ciblent des dizaines de maisons, laissant derrière elles une destruction totale et un nombre effrayant de morts et de blessés. La frappe la plus récente a touché une maison densément peuplée, tuant dix civils, dont la plupart étaient des enfants. L’horreur ne s’est pas arrêtée là ; une autre frappe a visé une maison abritant des familles déplacées, causant six morts, dont des femmes et des enfants.
À Beit Hanoun, la situation n’est pas différente. Une frappe sur une maison résidentielle a causé la mort de six civils. Pendant ce temps, les équipes de secours luttent pour extraire les corps des décombres, malgré un grave manque d’équipements et de ressources.
Le centre de Gaza : Un bombardement sans répit
Dans le centre de Gaza, le camp d’Al-Maghazi a été frappé par une attaque aérienne dévastatrice qui a visé une maison, tuant quatre civils et blessant de nombreux passants. Alors que les bombardements indiscriminés continuent, les rues se transforment en zones mortelles où les obus pleuvent sur les maisons et les civils innocents.
À Rafah, située dans le sud de Gaza, les équipes de la défense civile mènent chaque jour une course contre la montre pour récupérer des corps et des restes humains sous les décombres. Les corps déchirés et dispersés sont devenus une routine sinistre dans une ville qui a perdu toute espèce de vie normale. Les survivants des bombardements ne rêvent que d’une journée paisible, loin du bruit de la destruction.
La destruction dans le sud de Gaza : Khuza’a et Al-Fukhari sous le feu
Dans le sud de Gaza, l’artillerie israélienne bombarde continuellement les villes de Khuza’a et d’Al-Fukhari, à l’est de Khan Younès, détruisant plusieurs maisons et déplaçant des centaines de familles. Dans le quartier d’Al-Zaytoun, à Gaza-ville, les chars israéliens ont complètement détruit des maisons résidentielles, laissant des dizaines de familles sans abri sous un ciel chargé de feu et de fumée.
Pendant ce temps, des obus ont frappé les quartiers de Safa et Jabalia, au sud de Gaza-ville, forçant les habitants à fuir à la recherche d’un endroit sûr – une sécurité qui est devenue une illusion face à un génocide systématique et indiscriminé qui ne fait aucune distinction.
Génocide quotidien et silence mondial
Telle est la réalité quotidienne à Gaza : une vie qui ne connaît que la mort et la destruction. Un peuple désarmé fait face à une machine de guerre impitoyable, seul contre une force d’occupation qui vise à effacer son existence. Ce n’est pas simplement un conflit militaire, mais une guerre d’extermination visant à anéantir un peuple qui préfère mourir plutôt que de quitter sa terre.
Face à cette réalité tragique, le monde reste spectateur, ignorant les cris des victimes et se contentant de déclarations qui manquent d’actes réels. La conscience mondiale semble paralysée, et les voix des gouvernements et des institutions internationales se sont tues, incapables de prononcer ne serait-ce qu’un mot de vérité face à cette injustice flagrante.
Gaza : Un symbole de résilience
Malgré ces massacres, le peuple de Gaza reste inébranlable, affrontant la mort avec dignité et foi en la justice de sa cause. Cette résilience légendaire reflète la volonté d’un peuple qui ne peut être brisé, malgré les tentatives incessantes d’extermination.
Mais jusqu’à quand ce peuple devra-t-il payer le prix seul ? Combien de temps encore le monde restera-t-il silencieux face à ces crimes ? Gaza n’a pas besoin de mots de sympathie ; Gaza a besoin d’actes concrets pour mettre fin à cette guerre brutale et restaurer la véritable essence de l’humanité.
En fin de compte, Gaza restera un symbole de résilience et de défi, un témoignage d’une époque où la conscience mondiale a failli. Pourtant, peu importe la durée de la nuit, l’espoir perdurera dans la justice céleste et dans le soutien des peuples libres qui croient en la liberté et la dignité. »
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Tout au long de la journée du 18 décembre, Marsel avait envoyé les mêmes informations de nouvelles attaques dirigées à la fois vers Gaza-ville et surtout vers le Nord : l’objectif de l’armée d’occupation est d’isoler le Nord et d’en chasser toute sa population.
« « Urgent : L’armée d’occupation aux habitants de la bande de Gaza situés dans les carrés 2220, 2221, 2222, 2223 (zone Al-Bureij). Ceci est un avertissement avant l’attaque ! Les organisations tirent à nouveau des roquettes depuis cette zone qui a fait l’objet de plusieurs mises en garde par le passé. Pour votre sécurité, déplacez-vous immédiatement vers la zone humanitaire. »
Le journal Yedioth Ahronoth a rapporté que l’armée israélienne prévoit, conformément à la décision du niveau politique, d’empêcher les habitants du camp de Jabalia et des villes de Beit Lahia et Beit Hanoun dans le nord de la bande de Gaza de revenir chez eux, et de maintenir cette zone isolée du reste de la bande et de réduire considérablement sa population.
Ministère de la Santé à Gaza : 45.097 martyrs et 107.244 blessés depuis le début de l’agression israélienne sur la bande de Gaza.
Une information venant du journal Haaretz : À propos des soldats israéliens : l’un des commandants a déclaré que sa division aura la victoire quand elle aura vidé le nord de Gaza.
Le représentant de la Palestine au Conseil de Sécurité : La Palestine compte le plus grand nombre d’enfants amputés au monde à cause de la guerre. »
Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :
*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.
*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se concacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.
Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.
228ème partie : 21 novembre. 229ème partie : 22 novembre. 230ème partie : 23 novembre. 231ème partie : 24 novembre. 232ème partie : 25 novembre. 233ème partie : 27 novembre. 234ème partie : 28 novembre. 235ème partie : 29 novembre. 236ème partie : 30 novembre. 237ème partie : 1er décembre. 238ème partie : 2 décembre. 239ème partie : 3 décembre. 240ème partie : 4 décembre. 241ème partie : 4 décembre-1. 242ème partie : 5 décembre. 243ème partie : 6 décembre. 244ème partie : 7 décembre. 245ème partie : 8 décembre. 246ème partie : 10 décembre. 247ème partie : 11 décembre. 248ème partie : 12 décembre. 249ème partie : 13 décembre. 250ème partie : 15 décembre. 251ème partie : 16 décembre. 252ème partie : 16 décembre-1. 253ème partie : 17 décembre.
Un an de Témoignages de Gaza du 20.11.2023 au 20.11.2024, de la 1ère à la 227ème partie.
Pour participer à la collecte « Urgence Guerre à Gaza » : HelloAsso.com
Les témoignages sont également publiés sur UJFP, Altermidi et sur Le Poing.