L’extraordinaire histoire de Walid Dakka

PIC, 8 avril 2024. Après 38 ans derrière les barreaux, le prisonnier militant Walid Dakka (63 ans) est décédé en martyr à cause de la négligence médicale israélienne. Les autorités pénitentiaires israéliennes lui ont refusé à plusieurs reprises une libération anticipée justifiée par la détérioration de son état de santé.

L’Autorité des Affaires des Prisonniers et la Société des Prisonniers Palestiniens ont confirmé dimanche soir la nouvelle du martyre du prisonnier atteint de cancer Walid Dakka, de Baqa al-Gharbiyye en Palestine occupée en 1948.

Dakka est détenu depuis 1986, et il a subi une longue série de crimes médicaux, selon un bref communiqué des institutions palestiniennes de prisonniers.

Le prisonnier Dakka est né en 1961 et a été arrêté le 25 mars 1986, avec un groupe de ses camarades, dont Ibrahim Abu Mokh, Rashidi Abu Mokh et Ibrahim Bayadsa.

Un intellectuel inébranlable

Walid Dakka est devenu au fil des années de sa longue captivité un activiste politique, un écrivain distingué, un intellectuel, un penseur, un leader habile et une personnalité influente. Il est considéré comme l’un des penseurs et intellectuels éminents du mouvement des prisonniers et l’un des prisonniers qui ont excellé dans leurs écrits sur la cause palestinienne.

Ce prisonnier a passé ses jours et ses nuits derrière les barreaux, croyant en sa cause, s’adonnant à l’écriture, s’immergeant dans les pages de l’histoire, lisant, contemplant, analysant et classant. Les expériences des prisonniers nous disent qu’un tel héros résiste à la maladie, à la rupture, à l’effondrement provoquée par l’oppression, la dépression et la maladie psychologique que désire l’occupation.

Tout au long de son long parcours en détention, il a écrit de nombreux livres, études et articles, contribuant à la compréhension de l’expérience de l’emprisonnement et de sa résistance. Parmi ses œuvres remarquables figurent « Temps parallèle », « Journal de résistance dans le camp de Jénine », « Conscience dissoute » et « Le secret du pétrole ».

Allah Tout-Puissant a décrété de tester ses bien-aimés et d’élever leur statut par la patience. Notre prisonnier Dakka était atteint d’un cancer qui se propageait dans tout son corps et l’épuisait.

Le prisonnier libéré Abdul Nasser Farwana déclare : « Malgré les longues années d’emprisonnement et la maladie maligne qui a ravagé son corps, son esprit est resté libre, il est resté attaché aux causes de son peuple et de ses codétenus. Il continue d’écrire l’histoire secrète de milliers de prisonniers palestiniens qui ont souffert de maladies, de négligence médicale, de crimes médicaux délibérés et d’une mort lente. »

Un état de santé dégradé

Dakka souffrait d’un cancer rare de la moelle osseuse. Il a subi une intervention chirurgicale le 12 avril 2023 pour retirer une partie de son poumon droit. Il a souffert d’une inflammation et d’une infection au poumon gauche ; il était affaibli et avait des difficultés à parler correctement.

Malgré les demandes répétées de libération du prisonnier malade, les autorités d’occupation ont toujours refusé, insistant pour garder notre héros captif jusqu’à ce qu’il meure en martyr, l’âme libre, témoignant de la brutalité de l’occupation et de ses crimes.


Article original en anglais sur The Palestinian Information Center / Traduction MR

Lire également : « Walid Daqqa… Il est parti avant de pouvoir embrasser Milad, mais la prison n’a pas brisé sa volonté », Centre Palestinien d’Information, 8 avril 2024.