Jamal Kanj, 17 octobre 2023. « Si vous dites un mensonge assez gros et continuez à le répéter, les gens finiront par y croire. » Cette citation a été attribuée à Joseph Goebbels, chef de la propagande nazie. Aujourd’hui, Goebbels envierait les prouesses israéliennes en matière de désinformation, qui emploient les médias occidentaux pour vendre spontanément les grands mensonges israéliens.

Les allégations d’« enfants israéliens décapités » ont été reprises de manière persistante sur CNN, MSNBC, CBS, ABC et d’autres médias occidentaux, perpétuant le grand mensonge qui est finalement devenu une histoire crédible. Le président américain est même allé jusqu’à affirmer avoir vu ces images (inexistantes). En outre, les médias occidentaux ont propagé d’autres mensonges israéliens, notamment des allégations selon lesquelles des femmes auraient été violées lors d’un raid du Hamas. Curieusement, pas une seule femme ne s’est manifestée pour soutenir ces affirmations. En réalité, une femme qui s’est exprimée à la télévision israélienne a décrit le traitement respectueux que lui ont réservé les combattants du Hamas. Ses récits sont cependant passés inaperçus dans les médias occidentaux car ils contredisent le pari du grand mensonge.

NBC et MSNBC ont rejoint le grand mensonge lorsqu’ils ont affiché une prétendue exclusivité NBC d’un document “Top Secret” détaillant ostensiblement les plans du Hamas visant à cibler les écoles primaires et les centres de jeunesse. Notez la connotation, écoles élémentaires, sous-entendant bien sûr cibler les enfants. Le document en langue arabe a été remis à NBC par l’armée israélienne.

Il est étonnant de constater à quel point NBC a manqué les incohérences flagrantes du grand mensonge avant de le diffuser dans toutes les émissions d’information de MSNBC. Un oubli évident est que l’attaque contre les postes de garde de la plus grande prison à ciel ouvert a eu lieu un samedi, alors que les écoles n’étaient pas ouvertes. Même si les écoles n’étaient pas en vacances, l’attaque a commencé à l’aube, alors que les écoles et les centres de jeunesse sont généralement fermés.

Toutes les émissions d’information de MSNBC ont répété ces « nouvelles exclusives » et le grand mensonge « top secret », repris ensuite par toute une série d’organes d’information américains et européens. Cela pourrait expliquer pourquoi des personnalités telles qu’Ayman et Mehdi Hassan, les meilleurs connaisseurs de la région et les plus capables de contester les fausses informations, étaient absentes de leurs émissions du week-end et remplacées par des présentateurs de journaux à sensation. Malheureusement, les réseaux d’information câblés américains ont abandonné leur responsabilité journalistique éthique lorsqu’ils sont devenus une branche de la hasbara israélienne et une extension du réseau israélien de sayanim.

Il est indéniable que des civils israéliens ont perdu la vie au milieu des combats. Cela est principalement dû au fait qu’« Israël » utilise sa population comme bouclier humain en encourageant les civils, par le biais d’allégements fiscaux et d’autres incitations financières, à vivre dans des zones connues sous le nom de zones de guerre. De plus, chacune des colonies exclusivement juives qui ont été attaquées était située à côté d’une base militaire connue, ce qui les plaçait dans la zone de combat immédiate.

Concernant le festival de musique, l’événement a eu lieu à côté de la base militaire israélienne de Re’im, à la frontière de Gaza. Le camp militaire de Reim et sa colonie voisine, du même nom, étaient un autre poste de garde pendant le siège de Gaza. Après le succès du raid du Hamas sur la base militaire fortifiée, les soldats israéliens ont abandonné leurs positions, leurs armes et leurs uniformes et ont fui à moitié nus pour se cacher parmi les festivaliers et dans la colonie voisine de Re’im. Il est très probable que les combattants n’étaient pas au courant d’un événement musical sur un théâtre de guerre, et de même, il était plausible qu’en poursuivant les soldats israéliens, ils ont pu raisonnablement soupçonner que le grand rassemblement de jeunes hommes et femmes (en âge d’être recrutés dans l’armée) soit des conscrits militaires et associer leur présence aux activités de la base militaire. En d’autres termes, ils ont été pris dans des tirs croisés, comme les civils des colonies voisines qui ont servi de boucliers humains aux soldats israéliens en fuite.

Entre-temps, beaucoup a été dit et écrit selon lequel le succès de l’opération militaire du Hamas était le résultat d’un échec des services de renseignement israéliens. Les experts en sécurité des médias n’ont cependant pas réussi à relier le raid dans le contexte plus large du conflit palestinien, et pas seulement lorsqu’un Israélien est tué. Le succès du Hamas n’est pas uniquement dû à l’échec des services de renseignement israéliens, comme le suggèrent les experts des médias. Il peut plutôt être attribué aux souffrances interminables de 2,3 millions de personnes à Gaza, qui aspirent depuis 18 ans au jour où elles pourront se libérer de leur enfermement. Cette détermination et cette ingéniosité ont surpris le monde, déconcertant même les meilleurs planificateurs militaires.

Un autre facteur est l’arrogance israélienne. Fort de l’impunité internationale, Benjamin Netanyahu appartient à l’école de pensée sioniste qui estime que plus les Palestiniens sont réprimés, moins il est nécessaire de parler de paix. Malgré certains signes évidents, le Premier ministre ne croyait pas que le peuple, qu’il considérait comme inférieur au « peuple élu » dont il fait partie, serait capable de briser la prison et de vaincre les geôliers.

Cela dit, les responsables israéliens sont unis pour déshumaniser les Palestiniens pour justifier leur inhumanité. Tout au long de l’histoire de l’humanité, la déshumanisation a toujours été une condition préalable à la conduite de guerres génocidaires et d’oppression. Nous l’avons vu lors de l’esclavage, du vol des terres des aborigènes et, plus récemment, dans l’Allemagne nazie. Dans ce cas, et pour se préparer à l’attaque sur Gaza, le ministre israélien de la Défense a annoncé plusieurs mesures punitives inhumaines contre les Palestiniens, telles que la coupure d’eau, de nourriture et de carburant. Pour justifier la sauvagerie israélienne, il a déclaré : « Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence. »

Hélas, il est très peu probable que la communauté internationale ait toléré le massacre d’animaux comme elle a permis à « Israël » de réduire en miettes des enfants palestiniens.

Pendant ce temps, le président israélien dit « modéré » a rejeté une question d’un journaliste concernant la mort de civils à Gaza, dans laquelle il a suggéré que « les civils de Gaza sont des cibles militaires légitimes, en disant : « C’est toute une nation qui est responsable ».

Pour le Premier ministre israélien, la prolongation de cette guerre inhumaine offre à Netanyahu une bouée de sauvetage politique amarrée aux corps calcinés des enfants palestiniens. Sa guerre contre Gaza garantit le retard dans la discussion de son échec lamentable à sécuriser les Israéliens sous sa coalition raciste « dure ». En outre, cela garantit qu’il reste au pouvoir et suspend l’enquête sur les accusations de corruption dont il fait l’objet.

La réponse militaire de Netanyahu consistait à la fois à venger son incompétence et à se sauver politiquement en tuant le plus de Palestiniens le plus rapidement possible. Selon le dernier décompte, près de 3.000, dont 800 enfants ont été assassinés et 10.000 blessés. Le Premier ministre israélien affiche une personnalité diabolique où la fin justifie les moyens. Dans ce cas, chaque maison, chaque école, chaque banque, chaque tour, chaque structure est le prix que les Gazaouis doivent payer pour sauver l’avenir politique de Netanyahu.

Par conséquent, il ne suffit pas que les responsables occidentaux se contentent d’exhorter « Israël » à respecter les règles de la guerre tout en lui fournissant les moyens d’assassiner des enfants palestiniens. Cette hypocrisie est encore soulignée par l’impunité internationale dont jouit « Israël », même s’il coupe délibérément l’eau et la nourriture à une population de 2,3 millions de personnes, ainsi que le carburant nécessaire pour maintenir les hôpitaux opérationnels et soigner les blessés.

La volonté des médias américains de participer au grand mensonge de désinformation israélien est sans précédent dans les démocraties occidentales. Le lavage de cerveau exercé par les médias « libres » est encore plus pernicieux que les médias contrôlés par le gouvernement et leur semblant d’objectivité lorsqu’ils normalisent le génocide israélien.

En bref, les médias occidentaux et les experts politiques professionnels s’alignant sur le grand mensonge géré par l’État feraient la fierté de la vieille « Pravda ».

Article original en anglais sur AlMayadeen / Traduction MR

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