Des archéologues de Gaza découvrent un cimetière romain “complet”

Al-Mayadeen, 12 décembre 2022. Des dizaines de tombes de l’époque romaine ont été mises au jour par des chercheurs dans le nord de la bande de Gaza sur un site découvert plus tôt cette année lors de travaux de construction, a annoncé lundi le ministère palestinien des Antiquités et du Tourisme à Gaza.

Le cimetière vieux de 2000 ans est situé près des ruines de la ville portuaire d’Anthedon, au nord de la bande de Gaza (Mohammed Abed/AFP)

Le cimetière vieux de 2000 ans est situé près des ruines de la ville portuaire d’Anthedon, au nord de la bande de Gaza (Mohammed Abed/AFP)

Alors que les travaux avaient commencé début 2022 sur un projet résidentiel financé par l’Égypte, les ouvriers du bâtiment avaient découvert 31 tombes près de la ville de Beit Lahia, dans le cadre des travaux de reconstruction après les 11 jours de guerre, en mai 2021, entre la résistance palestinienne de Gaza et l’armée israélienne, au cours de laquelle 250 Palestiniens sont tombés en martyrs sous les tirs de l’occupation israélienne.

Suite à cette découverte, le projet a été partiellement suspendu, et une équipe du ministère local des antiquités s’est rendue sur place pour faire un catalogue des découvertes et en chercher d’autres, a déclaré lundi à l’AFP Fazl al-Atal, chef de l’équipe de fouilles.

« Jusqu’à présent, 51 tombes romaines datant du premier siècle de notre ère ont été trouvées », dont les 31 initialement découvertes par les ouvriers du bâtiment, a-t-il dit, ajoutant qu’ils s’attendaient « à trouver 75 à 80 tombes au total ».

Al-Atal a salué la découverte du « premier cimetière complet de l’époque romaine découvert à Gaza ».

Le site funéraire vieux de 2000 ans est situé près des ruines du port grec d’Anthedon, sur la route qui mène à l’ancienne Askalan.

L’équipe du ministère de l’Antiquité s’est concentrée sur « la documentation, la recherche et la protection du site », a déclaré Al-Atal, notant que leur objectif est « de déterminer… les causes de la mort. »

Le site est « d’une grande importance et on pense qu’il s’agit d’une extension du site » de l’ancienne Anthedon, a déclaré Jamal Abu Reda, responsable des antiquités au ministère.

Pourquoi est-ce important ?

À Gaza, la recherche et le tourisme sur les sites archéologiques sont limités en raison du blocus israélien imposé.

En septembre, des chercheurs ont découvert à Gaza des mosaïques byzantines datant du 5e au 7e siècle, et en avril, ils ont trouvé une statuette en pierre vieille de 4500 ans représentant le visage d’une déesse antique.

La bande de Gaza, qui a longtemps fait l’objet d’un blocus de la part d'”Israël”, est riche en antiquités, car elle était un lieu de commerce important pour un certain nombre de civilisations remontant aux Égyptiens antiques, en passant par l’empire romain.

Le cimetière, vieux de 2000 ans, a été découvert pour la première fois en février. Parmi les ruines qui y ont été découvertes figurent les vestiges d’un siège mené par Alexandre le Grand et d’une invasion mongole.

La forme des tombes et leurs décorations ornementales révèlent qu’elles appartenaient à des « personnes de haut rang » dans l’empire romain au premier siècle, a déclaré Jamal Abu Rida, directeur général du ministère du Tourisme et des Antiquités de Gaza.

Article original en anglais sur Al-Mayadeen / Traduction MR