Il n’y a pas d’alternative à la lutte palestinienne

Hamada Fara’na, 17 novembre 2022. Le Premier ministre israélien élu Benjamin Netanyahu ne permettra pas à ses alliés de coalition du parti d’extrême droite Sionisme religieux, Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir, de le gêner ou de le supplanter sur la loyauté envers le projet colonial expansionniste.Il ne les laissera pas apparaître comme plus israéliens que lui en termes d’expansion, de croissance des colonies et d’ancrage encore plus profond de l’occupation, ni en déclarant que la Cisjordanie palestinienne n’est ni palestinienne, ni arabe, ni occupée, mais qu’elle est « la Judée et la Samarie » et fait partie de l’État colonial sioniste d’Israël, dont la capitale coloniale est Jérusalem unie. En outre, il ne les laissera pas aller de l’avant avec toute action extrême qui suggère qu’ils font quelque chose qu’il ne veut pas.

Netanyahou est le « roi d’Israël » aux yeux de la communauté internationale ; il est Premier ministre depuis plus longtemps que tous ses prédécesseurs. Il veut pouvoir exercer ses fonctions sans être gêné par Smotrich et Ben-Gvir, ou qui que ce soit d’autre, devant les Américains, les Européens et les États arabes qui ont normalisé leurs relations avec l’État d’occupation grâce aux accords d’Abraham. C’est lui qui doit être le chef de file, pas eux.

Il a retardé la formation de son nouveau gouvernement pour renforcer sa position de négociation avec les partis religieux d’extrême droite en envoyant des messages au Premier ministre sortant Yair Lapid, leader de Yesh Atid qui compte 24 sièges au Parlement, à Benny Gantz, leader de la liste du camp d’État qui compte 14 députés au Parlement, et à Avigdor Lieberman, chef de Yisrael Beiteinu, qui compte six sièges à la Knesset. Le but est de faire savoir aux dirigeants du sionisme religieux qu’il a des alternatives s’ils ne répondent pas de manière appropriée aux intérêts communs qui les rassemblent. Ce qui est certain, cependant, c’est qu’il n’a pas l’intention d’allier son parti, le Likoud, avec d’autres partis que ceux qui étaient avec lui à l’extrême droite pendant la campagne électorale, notamment le sionisme religieux, le Shas dirigé par Aryeh Deri et le Judaïsme unifié de la Torah dirigé par Moshe Gafni. Ce sont ses alliés extrémistes.

Netanyahou lui-même est la quintessence de l’extrémisme. Sous sa direction, des colonies illégales ont été construites et étendues, des terres palestiniennes ont été saisies et le nettoyage ethnique s’est poursuivi avec des expulsions, des meurtres, la faim et l’instabilité. La structure de l’Autorité palestinienne a été progressivement affaiblie (1) de sorte qu’elle perd sa valeur, son influence et sa cohésion, et renforce la division politique au sein de la société palestinienne.

C’est Netanyahou qui a déclaré à la conférence du Likoud, lorsqu’il a été critiqué pour avoir autorisé l’envoi d’argent au Hamas, que « quiconque est contre un État palestinien devrait être en faveur du transfert de fonds à Gaza, car le maintien d’une séparation entre l’AP en Cisjordanie et le Hamas à Gaza contribue à empêcher la création d’un État palestinien. » Il ne souhaite rien de plus que de voir une Autorité palestinienne à Ramallah prisonnière de la coordination sécuritaire, et une autre autorité de facto à Gaza, prisonnière de la trêve sécuritaire.

Peu importe qui dirige l’État colonial : Netanyahu, Lapid, Gantz, Smotrich ou même Ben-Gvir ; ils sont tous les mêmes en fin de compte. Il n’y a qu’une seule façon de leur répondre : la lutte palestinienne, pour laquelle il n’y a pas d’alternative.

Article original en anglais sur Middle East Monitor / Traduction MR

(1) Lire, Les “Forces de sécurité” de l’Autorité Palestinienne : la sécurité de qui ?, de Alaa Tartir, Chroniques de Palestine, 23 mai 2017.