Les ultranationalistes israéliens cherchent à obtenir des ministères pour contrôler la Cisjordanie

MEMO, 7 novembre 2022. Après être arrivés en troisième position lors des élections de la semaine dernière, les ultranationalistes israéliens cherchent à obtenir des portefeuilles qui leur permettront de contrôler la Cisjordanie occupée. Le sionisme religieux, comme on appelle leur liste commune, a remporté 14 sièges au parlement qui en compte 120. Ce gain sans précédent a vu des politiciens et des partis israéliens, souvent accusés d’être ouvertement fascistes, devenir la cheville ouvrière du gouvernement actuel qui sera dirigé par l’ancien Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Hier 7 novembre, une cinquantaine de colons israéliens ont installé des caravanes dans la zone de Khirbet Yanun, près de la ville d’Aqraba, au sud de Naplouse, en prélude à la saisie des terres de leurs propriétaires palestiniens et de la création d’une nouvelle colonie.

Les politiciens qui dirigent le sionisme religieux occuperont certainement des postes ministériels clés dans le prochain gouvernement dirigé par Netanyahu. Parmi leurs dix premiers candidats au vote de la semaine dernière, on compte neuf membres de la Knesset résidant dans des colonies exclusivement juives en Cisjordanie occupée.

Itamar Ben Gvir est un candidat qui a connu une ascension fulgurante. Le mois dernier, le chef du parti Otzma Yehudit, âgé de 46 ans, a brandi une arme dans le quartier palestinien de Sheikh Jarrah, à Jérusalem occupée, et a menacé de tirer sur des Palestiniens. On dit de lui qu’il est le disciple de Meir Kahane – le rabbin raciste d’origine américaine dont le parti Kach a fini par être banni de la Knesset.

Ben Gvir a menacé d’expulser les Israéliens « déloyaux », dont deux députés arabes actuels. Il y a quelques années encore, il avait, accrochée chez lui, une photo de Baruch Goldstein, le médecin israélien qui a massacré 29 Palestiniens au Tombeau des Patriarches à Hébron en 1994. Son extrémisme, et ce que beaucoup décrivent comme des opinions ouvertement fascistes, n’ont pas bloqué son ascension ni ne l’ont empêché de faire partie du gouvernement israélien. On s’attend désormais à ce que l’homme politique ultranationaliste exerce un pouvoir accru sur la vie des Palestiniens de Cisjordanie.

Selon le quotidien israélien Haaretz, le sionisme religieux s’est engagé à faire avancer un plan directeur pour la construction et l’expansion des colonies et à effectuer un recensement de la population parmi les Palestiniens de la zone C, qui représente plus de 60 % de la Cisjordanie administrée par Israël. Le bloc ultranationaliste envisagerait un recensement en cas d’annexion de la zone C, afin de s’assurer que les Palestiniens d’autres parties de la Cisjordanie ne s’y installent pas.

Le parti aurait présenté un plan directeur des étapes par lesquelles les avant-postes non autorisés seront légalisés par Israël. Des projets de loi seront rédigés pour légaliser les avant-postes illégaux et les connecter au réseau national et offrir d’autres services gouvernementaux essentiels. Ces mesures ne seront pas appliquées aux villes et villages palestiniens.

Les dirigeants du sionisme religieux devraient exiger des portefeuilles qui les aideront à réaliser leur objectif de s’installer en Cisjordanie dans des colonies exclusivement juives. Les comités gouvernementaux qui supervisent la planification dans les territoires occupés et approuvent la construction des colonies seront renforcés afin d’accélérer la prise de contrôle des terres palestiniennes.

Article original en anglais sur Middle East Monitor / Traduction MR