Shtayyeh : “Israël” utilise les corps des martyrs dans les laboratoires médicaux

Al-Mayadeen, 4 juillet 2022. Le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh a accusé lundi “Israël” d’utiliser les « corps des martyrs » conservés dans les laboratoires médicaux des universités israéliennes.

Des Palestiniens manifestent dans le centre de Ramallah pour exiger des autorités d’occupation israéliennes qu’elles remettent les corps retenus de dizaines de Palestiniens tués par les FIO, le 4 juin 2022. | Crédit : Mohammad Nofal/WAFA

Shtayyeh a déclaré lors d’une réunion hebdomadaire du gouvernement à Ramallah que les crimes terroristes de l’occupation contre les Palestiniens n’arrêtent pas. Il a noté que l’occupation a tué 78 Palestiniens seulement cette année, dont 15 mineurs. 

Il a souligné que lorsque l’occupation enlève les corps des martyrs palestiniens, elle augmente la douleur des familles. Le Premier ministre a ajouté que l’utilisation des corps des martyrs dans les laboratoires des universités israéliennes est une violation flagrante des droits de l’homme, des valeurs, des principes et de l’éthique scientifique. 

Le Premier ministre palestinien a appelé les universités internationales à boycotter les universités israéliennes impliquées dans la saisie des corps.

Il a appelé à faire pression sur le gouvernement d’occupation israélien pour qu’il cesse de violer les corps des martyrs et qu’il libère tous les corps détenus afin que leurs familles puissent leur faire leurs adieux d’une manière convenable et respectueuse de leurs sentiments.

Selon le coordinateur de la campagne nationale pour la récupération des corps des martyrs, Hussein Shujaiya, “Israël” détient 104 corps depuis 2015, en plus de 256 corps dans des cimetières privés depuis de nombreuses années [cimetière des nombres, ndt].

Rétention des corps : la brutalité d'”Israël” 

La pratique de l’occupation israélienne consistant à confisquer et à garder les corps palestiniens viole le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, qui comprennent des interdictions absolues de traitement cruel, inhumain ou dégradant et exigent des parties qu’elles enterrent les défunts de manière honorable. Pour les familles palestiniennes, cette pratique équivaut à une punition collective, également interdite par le droit humanitaire international.

De plus, l’occupation impose l’une des restrictions les plus graves en empêchant toute autopsie de la dépouille. 

En outre, l’occupation israélienne conserve les corps palestiniens dans des conditions de congélation pendant des mois, ce qui dégrade leur état et rend plus difficile pour les médecins légistes d’enquêter sur les causes de la mort. 

Par conséquent, il devient extrêmement difficile de mener des enquêtes fondées sur des preuves concernant les meurtres illégaux et l’usage excessif de la force contre les Palestiniens, notamment les enfants tués par les forces d’occupation israéliennes.

Article original en anglais sur Al-Mayadeen / Traduction MR