Israël gèle l’expulsion d’une famille palestinienne à Sheikh Jarrah pour des raisons de sécurité

MEMO, 22 février 2022. Une famille palestinienne du quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem, menacée d’expulsion par un groupe de colons juifs, bénéficie d’un bref répit, suite à la décision d’un tribunal israélien de Jérusalem occupée de suspendre l’ordre d’expulsion par crainte d’un regain de violence.

La famille palestinienne Salem et des militants soutenant la famille célèbrent une décision de justice visant à geler leur expulsion, dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est, le 22 février 2022 [Enes Canlı / Anadolu Agency].

Au début du mois, un tribunal israélien avait ordonné que les 11 membres de la famille Salem soient expulsés de leurs maisons entre le 1er mars et le 1er avril.

Cette décision a été prise après qu’un membre de droite du conseil municipal de Jérusalem contrôlé par Israël, Yonatan Yosef, et le maire adjoint, Arieh King, ont affirmé avoir acheté la maison à ses prétendus « propriétaires juifs d’avant 1948 ».

La résidence de la famille Salem – trois générations qui sont nées dans la maison – est située sur le côté ouest de Sheikh Jarrah. Sur les 45 familles palestiniennes qui vivent dans le quartier, 17 font l’objet d’un ordre d’expulsion. Cependant, les Salem seraient les seuls à être allés jusqu’au bout de la procédure judiciaire, les tribunaux de Jérusalem ayant rejeté les appels des résidents.

Comme de nombreux Palestiniens vivant à Sheikh Jarrah, les Salem s’attendaient à être expulsés de chez eux de façon imminente. Cependant, des sources policières et d’autres responsables ont estimé que l’évacuation de la famille aurait pu raviver la violence à Jérusalem. La police était particulièrement préoccupée par la date de l’expulsion prévue, proche du Ramadan, qui commence début avril cette année.

Au Ramadan dernier, la menace d’expulsion des Palestiniens de Sheik Jarrah a déclenché des semaines de violence, qui ont culminé avec la brutale attaque militaire israélienne de 11 jours contre la bande de Gaza, qui a tué 230 Palestiniens, dont 65 enfants.

Les avocats qui travaillent à l’expulsion des Palestiniens de Sheikh Jarrah seraient financés par des ONG de droite qui s’efforcent de peupler le quartier de colons juifs.

Article original en anglais sur Middle East Monitor / Traduction MR