L’Autorité palestinienne pourrait réduire les salaires de ses employés à partir de décembre

Sally Ibrahim, 11 novembre 2021. Un responsable palestinien a déclaré mercredi que l’Autorité palestinienne (AP) avait l’intention de réduire les salaires de ses employés afin de réduire les coûts.

Rassemblement des résidents de l’immeuble d’al-Tur, à Jérusalem occupée, menacé de démolition par les autorités d’occupation au prétexte qu’il aurait été construit ‘sans permis’ (photo Ahmad Gharabli)

Amjad Ghanem, secrétaire général du cabinet, a déclaré aux journalistes à Ramallah que l’AP connaît des difficultés financières en raison des déductions israéliennes de ses revenus fiscaux et du manque de soutien des pays arabes et amis.

Il a ajouté que l’AP déduirait “un petit montant” des salaires pour remplir ses obligations envers toutes les parties, y compris les employés eux-mêmes, les familles les moins fortunées, le secteur privé, les fournitures médicales et les transferts. Ghanem a expliqué que les réductions pourraient commencer à partir de décembre.

Le secrétaire général du cabinet a révélé que l’AP aurait reçu des promesses d’aide financière de “pays arabes et amis”. Il s’est dit confiant que la crise financière actuelle serait surmontée dans les mois à venir.

Mardi soir, le gouvernement palestinien a tenu une réunion d’urgence à Ramallah pour discuter de la crise financière avant le sommet du Comité international de coordination de l’aide au peuple palestinien prévu à Oslo la semaine prochaine. Le Premier ministre Mohammed Shtayyeh (également Ishtayeh) dirigera la délégation palestinienne en Norvège.

Au cours de la réunion du cabinet, les responsables palestiniens ont attribué la crise financière aux déductions israéliennes des recettes fiscales palestiniennes. Celles-ci affaibliraient la capacité des ministères à couvrir leurs dépenses de fonctionnement et à remplir leurs obligations envers les prestataires de services.

Conformément aux traités économiques bilatéraux signés entre Israël et l’Autorité palestinienne dans les années 1990, Tel Aviv perçoit, pour le compte des Palestiniens, des taxes sur les marchandises échangées avec les Territoires palestiniens occupés via les points de passage contrôlés par Israël.

Depuis lors, Israël transfère chaque mois les recettes fiscales au trésor de l’AP. Les recettes fiscales annuelles qu’Israël perçoit sur le commerce palestinien sont estimées à plus d’un milliard de dollars US.

Les déductions israéliennes sont toutefois estimées à 63,5 millions de dollars US par an. Tel Aviv justifie ces coupes en accusant l’AP de verser des salaires aux familles des Palestiniens impliqués dans des activités anti-israéliennes. Elle déduit également les coûts de l’approvisionnement en pétrole et en électricité, ainsi que d’autres services.

Selon les données officielles, les taxes constituent environ 60 % des revenus de l’AP. Celles-ci sont en forte baisse en raison de la suspension des activités économiques due à la pandémie de Covid-19.

Article original en anglais sur The New Arab / Traduction MR

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