Le faux « accord de paix » face à une paix réelle, avec justice, prix Nobel et plus encore

Mazin Qumsiyeh, 11 octobre 2025.- Un cessez-le-feu temporaire et la libération de certains Palestiniens dans le cadre d’un échange de prisonniers ne constituent pas un « accord de paix » et sont loin de répondre aux besoins : fin de la colonisation, libération des plus de 10.000 prisonniers politiques encore détenus dans les goulags israéliens (dont près de 100 ont été torturés et sont morts sous la torture ces deux dernières années), retour de millions de réfugiés et mise en cause des responsabilités pour le génocide, le nettoyage ethnique et l’apartheid. C’est pourquoi ce soulèvement mondial (Intifada) ne cessera pas tant que la liberté, la justice et l’égalité ne seront pas instaurées.

Israël garde le contrôle de 58% de la Bande de Gaza (les troupes d’occupation doivent se retirer dans la partie à l’est de la ligne jaune pour que commencent les opérations d’échange des prisonniers).

Voici quelques brèves réponses aux questions concernant l’accord pour Gaza :

1. Comment la vie en Cisjordanie a-t-elle changé pour vous et votre communauté au cours des deux dernières années de conflit ?

La Cisjordanie est illégalement occupée depuis 1967 (arrêt de la CIJ), mais il ne s’agit pas seulement d’une occupation, mais d’une colonisation intensive et d’un nettoyage ethnique. Les attaques contre notre peuple se sont intensifiées ces deux dernières années, laissant plus de 60.000 personnes sans abri en Cisjordanie et privées de liberté de mouvement (notamment grâce à l’installation de centaines de nouvelles grilles séparant les derniers camps de concentration et ghettos de Cisjordanie).

2. Quel est votre avis sur le nouvel accord de paix qui met fin aux combats à Gaza ?

Il ne s’agit pas d’un accord de paix. Il s’agit d’un accord visant à mettre fin au génocide, mais il est voué à l’échec, car l’occupant belligérant (« Israël ») n’a respecté aucun des accords signés depuis sa fondation. Même son adhésion à l’ONU était conditionnée au respect de la Charte et des résolutions de l’ONU adoptées avant et après 1949. Cette situation a même entraîné la rupture de l’accord de cessez-le-feu signé l’année dernière. Je n’ai aucune confiance dans le respect de ce dernier accord, même sur le simple point de suspendre le génocide et le nettoyage ethnique en cours depuis 1948.

3. À votre avis, pourquoi la guerre a-t-elle duré deux ans malgré de multiples tentatives de cessez-le-feu ?

Tout simplement parce que la colonisation ne peut se faire que par la violence. Et la guerre contre notre peuple dure non pas depuis deux ans, mais depuis 77 ans sans fin (entretenue par le soutien des gouvernements occidentaux). Israël, en tant qu’entité colonisatrice, est la figure active de la colonisation. Les États-Unis, par exemple, ont rompu des accords similaires de « pauses » dans la colonisation avec les autochtones d’Amérique du Nord et les ont tous violés.

4. Quel est le coût humanitaire et environnemental du conflit sur la société palestinienne ?

Ce coût est désormais bien documenté par les agences des Nations Unies, les groupes de défense des droits humains (comme Amnesty, Human Rights Watch, Médecins pour les droits de l’homme, et même l’organisation israélienne B’Tselem). En bref, il s’agit de génocide, d’écocide, de scholasticide, de médicide et d’assassinat de la vérité. Plus d’informations sur ongaza.org.

5. Pourquoi pensez-vous qu’il a fallu autant de temps à Tsahal pour libérer tous les otages ?

L’organisation terroriste qui se présente sous le nom trompeur de « Tsahal » ne souhaitait pas libérer ses captifs (et non ses « otages ») et n’a récupéré les personnes que par l’échange de prisonniers (et non par leur sauvetage). Les Forces israéliennes de génocide (FIG) ont tué nombre de leurs propres soldats et civils le 7 octobre 2023 en activant la « directive Hannibal » pour empêcher leur capture. La résistance cherchait à capturer les colons (vivant sur des terres palestiniennes volées) afin de les échanger contre certains des plus de 11.000 prisonniers politiques détenus illégalement dans les prisons israéliennes. Voir également ongaza.org

6) Quelle a été l’importance de l’implication internationale, notamment des États-Unis, dans la conclusion de l’accord final ?

Il s’agit du premier génocide de l’histoire de l’humanité qui n’est pas perpétré par un seul gouvernement. Il est perpétré par plusieurs gouvernements qui le soutiennent et l’aident directement (participent). Parmi eux figurent les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Égypte, l’Allemagne, l’Australie, etc. Nombre de ces pays ont des gouvernements dominés ou fortement influencés par le programme sioniste. Sous l’effet d’une contestation populaire croissante contre le génocide dans le monde, certains de ces pays tentent d’échapper à la pression afin de sauver « Israël » d’un isolement mondial croissant. Trump a subi du chantage via des vidéos/fichiers collectés par Jeffrey Epstein et Ghiseline Maxwell (agents du Mossad). Il n’est qu’un simple collaborateur narcissique du génocide !

7. Quelles mesures concrètes jugez-vous nécessaires maintenant pour transformer cet accord de paix en une solution durable ?

Encore une fois, il ne s’agit pas d’un « accord de paix ». Il est nécessaire d’appliquer le boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS) à cet État voyou qui viole les conventions internationales (Convention de Genève, Conventions contre l’apartheid et le génocide). Le Boycott a été utilisé contre l’Afrique du Sud de l’apartheid et doit être appliqué ici aussi. Pour en savoir plus, consultez bdsmovement.net.

8. Comment voyez-vous la contribution du Musée d’histoire naturelle de Palestine aux efforts de reconstruction et de guérison après la guerre ?

Notre institut (PIBS, palestinenature.org), qui comprend des musées, un jardin botanique et de nombreuses autres sections, est axé sur les « communautés humaines et naturelles durables ». Notre devise est le respect : de soi-même (autonomisation), d’autrui (sans distinction de religion ou d’origine) et de la nature.

Les conflits, les colonisations et l’oppression sont évidemment des domaines que nous remettons en question et sur lesquels nous travaillons en collaboration avec toutes les personnes, quelles que soient leurs origines.

9. Pour l’avenir, qu’est-ce qui vous inspire de l’optimisme, ou de l’inquiétude, quant à l’avenir des relations entre Palestiniens et Israéliens ?

Ce qui me rend optimiste avant tout, c’est la résilience et la résistance héroïques (qui font ensemble le sumud) de notre peuple palestinien partout dans le monde et des millions d’autres personnes qui se mobilisent pour les droits humains et la justice (notamment le droit au retour des réfugiés et la justice environnementale).

Ce qui m’inquiète, c’est l’ampleur de la dépravation avec laquelle des individus cupides au pouvoir détruisent notre planète et nos peuples, tirant profit de la colonisation et du génocide.

8,5 millions de Palestiniens sont des réfugiés et des personnes déplacées à cause du sionisme et de la collusion occidentale avec lui. Une collusion qui transforme la Palestine, autrefois multiethnique, multiculturelle, multireligieuse et multilingue, en un État juif raciste (monolithique).

Article original en anglais / Traduction MR