Partager la publication "Gaza, ou le partage des réserves de pétrole et de gaz naturel entre Trump et la colonie sioniste"
Handala, 9 avril 2025.- Depuis son retour à la Maison Blanche, Trump a repris son rôle de principal défenseur du capitalisme et de l’impérialisme américains, faisant de multiples déclarations missionnaires et annonçant divers plans pour promouvoir le capitalisme américain.
Ces ambitions s’étendent à de nombreux horizons, englobant la poussée incessante vers l’expansion territoriale impériale que les États-Unis poursuivent avec une soif alimentée soit par le pouvoir de l’argent, soit par la puissance militaire brute. Le projet de Trump de s’emparer de Gaza et de s’y installer n’est pas un nouveau complot américain visant à implanter des colonies en Palestine ; il a des racines profondes. Ses rêves fous de s’emparer du Canada, du Groenland danois et du canal de Panama font écho aux vieilles valeurs impériales du XIXe siècle, celles du « continentalisme » et de la « destinée manifeste ». Sa proposition de colonisation américaine de la Palestine ressemble à une page arrachée au manuel des protestants américains zélés de l’époque, ignorant commodément les droits des Palestiniens qui aspirent à conserver leur patrie face à de telles vagues coloniales.
Récemment, la vision de Trump concernant une prise de Gaza par les États-Unis s’est transformée : d’une proposition d’expulsion de la majorité des Palestiniens de Gaza vers la Jordanie et l’Égypte, elle s’est muée en un appel plus audacieux et plus véhément au déplacement forcé de tous les Palestiniens et à la revendication de la terre pour l’Oncle Sam. Ce qui a commencé comme un avis d’expulsion voilé s’est transformé en un véritable accaparement des terres, piétinant les rêves des Palestiniens survivants de l’enclave qui s’accrochent à leurs maisons face à cette vague croissante de déplacements.
Il s’agit de la même enclave qu’Israël a décimée en perpétrant un génocide contre sa population palestinienne depuis octobre 2023. Apparemment peu impressionné par la Côte d’Azur française le long de la Méditerranée, Trump aspire à construire une autre « Riviera du Moyen-Orient ».
Une bande de Gaza sous contrôle américain semble être envisagée comme un lieu de coexistence entre « citoyens du monde » et « communautés internationales », mais sans les Palestiniens, dont le « retour » dans cette bande de Gaza américaine, selon Trump, serait « irréaliste ».
Ce que Trump désire sans aucun doute, à l’instar des Israéliens, ce ne sont pas tant les plages de la « Riviera » de Gaza, mais plutôt les réserves de pétrole et de gaz naturel situées dans ses eaux – évaluées à des milliards de dollars – que Trump et la colonie juive pourraient se partager.
Bien avant que Trump ne concocte son rêve capitaliste d’une Gaza sous contrôle américain, les missionnaires protestants américains du XIXe siècle étaient déjà impatients de revendiquer la Palestine. Ils s’efforcèrent d’y établir des colonies et de transformer le pays et son peuple en un miroir de leurs propres idéaux.
Des années 1820 à 1881, les missionnaires et colons protestants américains tentèrent à plusieurs reprises de coloniser la Palestine, animés par un zèle religieux et des ambitions impériales. À commencer par les Premières initiatives missionnaires (1820-1844), où les presbytériens cherchèrent à convertir les habitants, puis par la « Croisade pacifique » (XIXe siècle), au cours de laquelle les millénaristes établirent des colonies agricoles à Yaffa pour transformer la région. Les millérites (1851) s’installèrent à Bethléem, puis à Yaffa, fondant l’éphémère colonie de Mount Hope, tandis que la Colonie de la mission américaine Dickson (1854) à Yaffa fit face à une violente résistance des Palestiniens, ce qui entraîna son effondrement. La Colonie Adams (1866) à Yaffa, dirigée par George Washington Joshua Adams, visait à préparer le terrain pour les Juifs européens, mais échoua en deux ans. Finalement, la Colonie Spafford (1881) à Al-Quds (Jérusalem), fondée par Horatio et Anna Spafford, a perduré plus longtemps en évitant le prosélytisme agressif, jusqu’à la fin des années 1950.
Fouiller dans ce passé ne se résume pas à féliciter Trump en lui disant que ses rêves coloniaux ne sont pas vraiment révolutionnaires – ils étaient déjà dépassés au XIXe siècle, maintes fois éprouvés. Plus encore, cela met en lumière le lien indéfectible des Palestiniens avec leur terre, une volonté farouche de résister aux envahisseurs qui surpasse même l’amour de Trump pour son évangile capitaliste-impérialiste.
À l’époque, ces missionnaires américains aux yeux fous ont fait irruption, déterminés à s’emparer des terres palestiniennes et à remodeler leur peuple selon leur propre modèle chrétien. Aujourd’hui, le plan de Trump pour voler Gaza s’inscrit dans sa propre vision d’une religion impériale et capitaliste. Et qui l’encourage ? Nul autre que Benjamin Netanyahou (né Benjamin Mileikowsky), un criminel de guerre dont les tentatives génocidaires pour chasser les Palestiniens ont échoué et brûlé, et qui pourtant s’extasie sur le plan d’expulsion, le qualifiant de « remarquable ».
Mais si l’armée israélienne, avec toute sa puissance génocidaire, n’a pas pu briser l’esprit palestinien – un feu qui a alimenté leur combat contre les colons américains et européens pendant plus de 150 ans – Trump pense-t-il vraiment que sa quête impériale avide d’argent, avec une « Riviera au Moyen-Orient » tape-à-l’œil pour les « citoyens du monde », a une chance d’écraser cette détermination ?
L’histoire dit le contraire, et les Palestiniens sont toujours debout, plus rebelles que jamais.
Article original en anglais sur le compte X de HandalaPali / Traduction MR