Le détenu Ahmed Manasra libéré après 10 ans dans les prisons israéliennes

Mise à jour : Quelques heures seulement après sa libération après 9 ans de prison, les autorités israéliennes ont émis un ordre d’assignation à résidence contre Ahmad Manasra jusqu’à dimanche, avec une caution fixée à 3.000 shekels. (source Quds News Network)

Al Mayadeen, 10 avril 2025.- Les autorités israéliennes ont libéré aujourd’hui Ahmad Manasra, 23 ans, de la prison de Nafha, dans le désert du Néguev, mettant fin à 10 ans d’emprisonnement.

Ahmed Manasra lorsqu’il a été retrouvé ce matin, loin de l’entrée principale de la prison de Nafha, où sa famille l’attendait.

Les autorités israéliennes l’ont volontairement libéré loin de l’entrée principale de la prison de Nafha, où sa famille l’attendait pour l’accueillir. Après sa libération, il a rencontré un habitant de Beer Sheva et s’est servi de son téléphone pour appeler sa famille et l’avertir qu’il était libre, selon le correspondant d’Al Mayadeen.

L’avocat d’Ahmad Manasra a déclaré à Al Mayadeen que son client avait été libéré dans un état mental extrêmement fragile, ayant subi torture et isolement cellulaire de 2021 jusqu’au début de la guerre actuelle, et qu’il avait été soumis aux mêmes traitements cruels et mesures punitives que ceux imposés aux autres prisonniers pendant le conflit.

Les services de renseignement israéliens ont mis en garde la famille de Manasra contre toute célébration de son retour, a ajouté l’avocat.

Ahmad Manasra a été arrêté en 2015 à l’âge de 13 ans après avoir été accusé, avec son cousin, d’avoir mené une opération de résistance à Jérusalem occupée. Au cours de cette opération, son cousin Hassan Manasra a été tué par balle par les forces israéliennes et Ahmad a été grièvement blessé.

Le jour de son arrestation, Ahmad Manasra a été violemment battu, ce qui lui a fracturé le crâne et provoqué une hémorragie interne. Il a également été soumis à des interrogatoires physiques et psychologiques très durs, notamment la privation de sommeil, de longues heures d’interrogatoires incessants, l’isolement des autres prisonniers et le refus de visites et des soins médicaux nécessaires. Après plusieurs audiences, le tribunal d’occupation israélien a prononcé un verdict de douze ans de prison contre Ahmad et une peine pécuniaire de 180.000 shekels (43.000€). La peine de prison a été réduite à neuf ans et demi en 2017.

Avant son transfert en prison, les autorités d’occupation israéliennes ont détenu Ahmad pendant deux ans dans un établissement spécial pour mineurs dans des conditions difficiles et éprouvantes, puis l’ont transféré à la prison de « Megiddo » à l’âge de 14 ans.

En septembre 2023, le tribunal israélien de la prison de « Ramla » a reporté un procès pour statuer sur la fin de l’isolement cellulaire de Manasra, qui avait débuté en octobre 2021, malgré la détérioration de sa santé et de son état psychologique.

La peine d’isolement cellulaire de Mansara a été prolongée à plusieurs reprises, au mépris total de sa santé mentale et physique, comme en août 2022.

Ces dernières années, une campagne mondiale a été lancée pour demander la libération d’Ahmad Manasra en raison de la détérioration de sa santé mentale causée par le traumatisme qu’il a subi en tant qu’enfant en détention. Cette campagne s’est accompagnée d’une série d’audiences devant les tribunaux israéliens qui ont systématiquement rejeté les appels en faveur de sa libération et refusé d’assouplir les restrictions qui lui étaient imposées.

En août 2022, Amnesty International a appelé à la libération immédiate de Mansara après qu’il ait développé de graves problèmes de santé mentale depuis son arrestation à seulement 13 ans, en raison du traitement brutal perpétré par les autorités pénitentiaires israéliennes.

Article original en anglais sur Al Mayadeen / Traduction MR