PALESTINE – Yémen – Liban – Syrie – Jordanie : l’entité sioniste, entre dictature et nouvelles occupations.

Association de Palestiniens en Île de France, 23 mars 2025.– Depuis mardi 18 mars à l’aube, l’armée d’occupation israélienne mène des raids sur la population civile de Gaza afin de tuer un maximum de personnes – près de 700 martyrs (dont plus de 200 enfants) et des centaines de blessés. Voilà les ordres du nazi Donald Trump, prix Nobel de la guerre génocidaire, semblable à son prédécesseur Joe Biden avec son secrétaire aux affaires génocidaires, Blinken.

Des dizaines de milliers de Palestiniens ont fui Rafah le 23 mars au matin, mais au moins 50.000 autres sont enfermées sous les bombardements israéliens, y compris des équipes du Croissant-Rouge et de la Défense civile (source photo Motasem A Dalloul)

Hier, Steve Witkoff, conseiller spécial du Président Trump, déclare que les USA fourniront toutes les aides militaires dont Israël a besoin pour ses opérations et étant donné que le Hamas a refusé de rendre les armes, c’est de sa faute si le cessez-le-feu est rompu.

Avec le retour du ministre Ben Gvir au gouvernement, l’État colonial Israël affiche cette fois ci sa volonté de réoccuper le territoire de Gaza et de l’annexer.

Aussi, l’armée d’occupation continue sa campagne destructrice des camps de réfugiés palestiniens en Cisjordanie – près de 40.000 déplacés ainsi que dans d’autres localités, avec leurs lots d’arrestations et d’exécutions avec l’aide des services du collabo Abou Mazen.

La politique israélienne

Mais ce qui est nouveau au niveau politique israélien, c’est la décision de Nethanyahu de congédier le responsable du Shabak – le service de renseignement intérieur israélien.

C’est le quatrième responsable de haut rang, après le Ministre de la défense Yoav Galant, le ministre Benny Gantz et le chef d’État Major Hartzy Halevi et son porte parole, qui sont maintenant hors jeu.

La raison commune de ces responsables, c’est d’avoir demandé une commission d’enquête officielle de l’État car ils ont mis en cause le Premier Ministre Nethanyahu concernant le 7 octobre 2023.

Nethanyahu, « MALIK ISRAËL », le « Roi d’Israël ou Roi de la sécurité d’Israël » comme il s’appelle lui même, est accusé de trois choses principales :

– La première est qu’il était au courant d’une « attaque d’envergure imminente » car le chef des services de renseignements égyptiens l’avait averti directement une dizaine de jours auparavant et qu’il a laissé faire. Certains journaux israéliens avaient accusé des « responsables politiques et sécuritaires » d’avoir misé à la bourse de Tel Aviv en prévision de ces futurs événements (comme en 2006). Certains avaient accusé le Hamas pour faire diversion, mais des médias ont souligné l’imbécilité de ces dires, parce que le Hamas est dans l’impossibilité de miser à la bourse israélienne !

– La deuxième est sa responsabilité dans la prise des casernes militaires israéliennes et des colonies autour de Gaza avec leur nombre de morts, blessés et prisonniers (environ 250), puisqu’il savait. La question des prisonniers israéliens étant maintenant au cœur des contestations contre Nethanyahu.

– La troisième est sa responsabilité dans la mort des israéliens prisonniers des organisations palestiniennes le 7 octobre, provoquée par l’armée ou la police israélienne, suite aux ordres des politiques et des responsables sécuritaires de déclencher le protocole « Hannibal ».

Nethanyahu, le « Roi d’Israël ou Roi de la sécurité d’Israël », ne veut pas reconnaître sa responsabilité pour ces morts autant que ceux dans les colonies autour de Gaza ou lors du festival qui avait lieu ce jour là, attaqué par un hélicoptère Apache. Or, si la campagne pour la libération des prisonniers israéliens est très bien relayée en Israël et en France, il y a une nouvelle campagne qui s’est invitée au parlement israélien le 3 mars dernier pour demander des comptes à « Bibi » et ses collègues ministres complices à travers une commission d’enquête.

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Le fait que des familles israéliennes juives demandent des comptes au gouvernement sur « qui a tué les membres de leurs familles ? », montre à l’évidence qu’il y a un mensonge de l’État israélien envers ses citoyens et un manque des journalistes israéliens ou étrangers afin de connaître la vérité. Dans ce contexte, tout le monde a menti afin de faire porter toute la responsabilité sur le Hamas ou les autres organisations palestiniennes.

Dans une information relevée sur le média RamallahMix du 22 mars 2025, le journaliste israélien Ronen Bergman, proche des services de sécurité et de renseignement de l’État occupant, déclare : « Les masques sont tombés : Netanyahu est en « rébellion » contre la loi… Le Premier ministre a affirmé avoir perdu confiance dans le chef du Shabak le 7 octobre, parce que ce dernier « était au courant de l’attaque et ne l’avait pas prévenu ». Mais la question qui se pose est de savoir comment a-t-il pu gérer les questions de sécurité les plus sensibles pendant un an et demi après cela ? »

Les récentes déclarations et actions de Netanyahu, ainsi que le « royaume des menteurs » qui l’entoure, font naître, comme l’a dit un éminent avocat, des soupçons selon lesquels le gouvernement tente de se débarrasser de sa subordination aux tribunaux. « Qu’est-ce qu’il a en tête ? Il s’est effondré », commente un proche, ajoutant : « Il faut essayer de l’arrêter ».

Hier, Nethanyahu a également limogé la conseillère juridique du gouvernement qui rendra ce dernier en partie indépendant du système judiciaire, en attendant l’éradication de la cour suprême israélienne qu’il réclamait avec ses ministres déjà avant le 7 octobre.

Le protocole « Hannibal », montre aussi que l’État israélien ne tient aucun compte de la vie de ses propres citoyens juifs, il doit au contraire continuer sa mission au service du système impérialiste.

La tâche principale pour Nethanyahu est comment éviter d’être jugé pour ses faits de corruption et ses responsabilités énoncées ci-dessus.

Il veut rester au pouvoir même au prix de saborder les institutions judiciaires israéliennes.

Les contestations israéliennes, qui n’en ont rien à faire des massacres à l’encontre des Palestiniens, vont aller crescendo, ce qui fait entrer l’État démocratique, dictatorial et colonial dans dans une phase d’usure rapide de l’intérieur puisque la confiance est désormais en partie rompue entre les citoyens israéliens et leur État. Israël est son propre ennemi.

Sur le plan régional, l’État colonial continue le grignotage du territoire syrien et ses frappes là-bas, ainsi qu’au Liban où il n’a jamais respecté le cessez le feu. Il continue aussi, avec les USA et les Britanniques, les frappes sur le Yemen solidaire du peuple martyr de Gaza.

Il y a un autre pays qu’Israël menace de plus en plus, c’est la Jordanie dont l’occupation et l’annexion de certaines parties de son territoire sont annoncées publiquement avec des cartes à l’appui par les ministres Smotrich, Ben Gvir ou autres.

La Jordanie possède environ 400 km de frontières avec la colonie Israël et les déclarations d’annexion depuis 2023, ainsi que l’occupation de portions du territoire syrien à quelques kilomètres de la frontière nord jordanienne, provoquent une grande appréhension chez les Jordaniens, majoritairement des Palestiniens issus de l’expulsion de 1948 (la Nakba) et de celle de 1967. Elle provoque une grande incertitude sur l’économie (déjà dans le rouge vif) et l’avenir du pays, étant donné qu’il y a une grande fuite de capitaux et déjà beaucoup de manifestations dans tout le pays.