Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 238 / 2 décembre – Redonner espoir aux agriculteurs de Deir Al-Balah / Améliorer les tentes des déplacés

Brigitte Challande, 2 décembre 2024. Dans la continuité du rendu des activités de l’équipe d’Abu Amir, deux initiatives : la revitalisation agricole qui redonne vie aux terres et une distribution de bâches aux déplacés dans les camps de réfugiés.

« Dans le suivi de la situation des agriculteurs de Deir Al-Balah ayant bénéficié de l’initiative de soutien à la culture de leurs terres, la joie se lit clairement sur leurs visages alors qu’ils récoltent les premiers fruits de leurs efforts. Lancée par l’UJFP en octobre 2024, cette initiative repose sur la conviction du droit des agriculteurs à une vie digne et vise à briser le monopole des légumes sur les marchés, un problème qui a lourdement pesé sur les habitants en raison de la flambée des prix. Cette cherté a abouti au fait que l’achat de légumes à des prix abordables est devenu un rêve lointain pour de nombreuses familles. C’est aussi une conséquence des restrictions israéliennes sur l’entrée des produits alimentaires et des légumes dans la bande de Gaza.

Le sourire des agriculteurs : premiers signes de succès

Les agriculteurs ayant bénéficié de cette initiative ont exprimé leur immense joie, notamment en commençant la récolte de la corète (molokhia) plantée en collaboration avec l’UJFP. Pour ces agriculteurs, l’initiative a été une bouée de sauvetage qui leur a permis de reprendre leur travail dans leurs terres après une année entière d’arrêt forcé dû à la situation sécuritaire qui les avait contraints à abandonner leurs terres. Cette initiative a non seulement amélioré leur situation économique, mais a également ravivé leur confiance, ils ne sont pas seuls face aux défis.

Redonner vie à des terres abandonnées

À travers les photos et vidéos envoyées des terres cultivées, on peut voir les champs reprendre vie. Des cultures de tomates, choux, molokhia, et d’autres légumes embellissent les champs, témoignant que cette initiative n’était pas un simple projet éphémère, mais une étape significative vers un changement durable dans la réalité agricole de la région. Avec leur retour à leurs terres, ces espaces sont devenus fertiles et témoins de la résilience des agriculteurs, prêts à revitaliser leurs terres dès qu’un soutien leur est apporté.

Un rôle dans la lutte contre le monopole des marchés

Les objectifs de cette initiative ne se limitaient pas à soutenir les agriculteurs, mais visaient également à résoudre un problème majeur auquel les habitants de Gaza font face : la hausse des prix des légumes due au monopole des marchés et au manque d’approvisionnement. Avec la reprise de l’agriculture dans cette région, les marchés locaux pourront offrir des légumes à des prix raisonnables, aidant ainsi les familles de Gaza à subvenir à leurs besoins alimentaires sans subir une pression financière excessive.

Espoir et coopération pour revivifier Gaza

Cette initiative n’est pas seulement un projet économique, mais une histoire d’espoir et de résilience. Les agriculteurs impliqués dans le projet ont ressenti qu’ils n’étaient pas seuls face aux défis, puisant leur force dans le soutien de l’UJFP, qui a insufflé en eux un esprit d’optimisme et de persévérance. La région s’est transformée en une zone prospère et vivante, où des terres autrefois abandonnées sont désormais des champs verdoyants débordant d’activité.

Appel à élargir l’initiative

Les agriculteurs souhaitent que cette initiative soit le point de départ d’efforts plus vastes couvrant l’ensemble de la bande de Gaza, où de nombreuses terres nécessitent une réhabilitation et un soutien pour permettre à leurs propriétaires de reprendre la culture. Redonner vie aux terres agricoles ne signifie pas seulement améliorer la situation économique, mais aussi renforcer la sécurité alimentaire du territoire et atteindre l’autosuffisance, loin des restrictions de l’occupation.

Un pas vers l’avenir

L’initiative de soutien aux agriculteurs de Deir Al-Balah a prouvé que le changement est possible lorsque les efforts se conjuguent et que les agriculteurs bénéficient du soutien nécessaire. L’espoir semé par cette initiative dans le cœur des agriculteurs est aussi précieux que les récoltes plantées dans la terre. Ce projet n’est pas qu’une initiative agricole, mais un message pour tous ceux qui souffrent à Gaza : il y a de l’espoir en la vie, et il y a toujours une chance de revenir au travail et à la production lorsque la volonté et le soutien sont présents.

Photos et vidéos ICI.

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Distribution de bâches aux déplacés dans les camps de réfugiés

« Des milliers de familles déplacées vivent dans des conditions humanitaires catastrophiques dans les camps de réfugiés, des conditions qui se sont considérablement aggravées avec l’arrivée de l’hiver, accompagné de fortes pluies et d’un froid glacial. Ces camps manquent des besoins fondamentaux d’une vie digne, et les déplacés souffrent de tentes délabrées qui ne les protègent ni des infiltrations d’eau de pluie ni des vents violents. Leur vie quotidienne est un défi constant pour maintenir un minimum de sécurité et de chaleur.

Face à ces conditions difficiles, les déplacés lancent des appels urgents à l’aide humanitaire, sollicitant la communauté locale et les organisations de secours. Ces demandes se concentrent sur la fourniture de nouvelles tentes ou de bâches en plastique pouvant être utilisées pour renforcer et réparer les tentes endommagées, qui ne sont plus adaptées à la vie, en particulier dans un contexte de baisse des températures et de conditions météorologiques rigoureuses.

En réponse à cette crise humanitaire, l’UJFP a lancé une initiative intitulée « Un hiver à l’abri » pour venir en aide aux déplacés dans les camps de réfugiés. Cette initiative vise principalement à fournir des bâches en plastique pour réparer les tentes endommagées et protéger les familles déplacées du froid et de la pluie.

La première phase de cette initiative a ciblé quatre camps, à savoir : le camp des agriculteurs, le camp Al-Ezza, le camp Abu Al-Atta et le camp Al-Baladya. Lors de cette phase, 100 bâches en plastique ont été distribuées dans les camps concernés, et les équipes sur le terrain ont immédiatement commencé à réparer les tentes le jour même de la distribution, afin de proposer des solutions rapides pour soulager les souffrances des familles.

Les efforts de l’UJFP ne se sont pas limités à cette étape. Les équipes de secours ont également entamé des contacts avec les administrations d’autres camps pour mener un recensement complet des tentes endommagées nécessitant des réparations, dans le but de les inclure dans la deuxième phase de distribution. Cette démarche s’inscrit dans le cadre des efforts déployés pour élargir l’aide et garantir que le soutien atteigne le plus grand nombre possible de familles en détresse.

Cette initiative représente une lueur d’espoir pour les déplacés qui vivent dans des conditions de souffrance continue, privés des besoins les plus élémentaires de la vie. Elle constitue également un appel ouvert à toutes les organisations humanitaires et caritatives pour intensifier les efforts et collaborer en vue d’assurer une vie digne à ces déplacés qui ont dû supporter le poids du déplacement forcé et les rigueurs de l’hiver. »

Photos et vidéos ICI

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Marsel envoie des informations sur la réalité de la crise de la farine

Des centaines de Palestiniens se rassemblent pour acheter du pain dans la seule boulangerie de la région, à Deir al-Balah, à Gaza, le 22 novembre 2024. [Ashraf Amra – Agence Anadolu]

« La crise de la farine et du pain s’aggrave dans le centre et le sud de Gaza.

Après que 5 femmes ont été tuées à cause de la surpopulation et de la bousculade devant les boulangeries de Deir al-Balah, ces dernières ont décidé de cesser le travail. De nombreux militants demandent au Programme alimentaire mondial de distribuer les quantités de sacs de farine qu’il livre aux boulangeries à la population déplacée et résidente, ce qui constitue selon eux une solution rapide à la crise. Il y a aussi des héroïnes qui rentrent chez elles avec un paquet de pain, et parfois ne reviennent jamais. »


Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :

*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.

*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se concacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.

Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.


228ème partie : 21 novembre. 229ème partie : 22 novembre. 230ème partie : 23 novembre. 231ème partie : 24 novembre. 232ème partie : 25 novembre. 233ème partie : 27 novembre. 234ème partie : 28 novembre. 235ème partie : 29 novembre. 236ème partie : 30 novembre. 237ème partie : 1er décembre.


Un an de Témoignages de Gaza du 20.11.2023 au 20.11.2024, de la 1ère à la 227ème partie.
Pour participer à la collecte « Urgence Guerre à Gaza » : HelloAsso.com
Les témoignages sont également publiés sur UJFPAltermidi et sur Le Poing.