Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 199/23 octobre – La vie reprend sur les terres agricoles / Alerte sur la situation de 130 femmes à Sheikh Zayed

Brigitte Challande, 23 octobre 2024. Le compte rendu envoyé par Abu Amir aujourd’hui :

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« Dans un mouvement qui reflète l’attachement à la terre et l’espoir d’une amélioration des conditions économiques, les serres de Deir al-Balah commencent à se rétablir alors que les plantes plantées par les agriculteurs du secteur commencent à verdir. Grâce au soutien qu’ils ont reçu de l’UJFP, les agriculteurs ont pu obtenir des plants et des semences, ce qui leur a donné la possibilité de retourner cultiver leurs terres et s’occuper de leurs cultures, au vu des circonstances difficiles que traverse le secteur agricole.

Depuis le début de la distribution de plants et de semences, les agriculteurs ont fait preuve d’un grand enthousiasme, voyant dans l’agriculture un moyen de rétablir leur santé économique et de réduire leur dépendance aux commerçants du marché, qui ont imposé des augmentations importantes des prix des légumes récemment. Ils espèrent que leurs efforts contribueront à réduire les prix qui ont épuisé les consommateurs, en particulier au vu de la détérioration des conditions économiques dans la bande de Gaza.

« Revenir à l’agriculture n’est pas seulement un travail, c’est un retour à nos racines et un regain d’espoir », explique l’un des agriculteurs bénéficiaires du projet. Un autre ajoute : « Nous sommes étroitement liés à la terre ; c’est une partie de notre identité et de notre histoire, et nous ne pouvons pas la quitter. Revenir à l’agriculture, c’est comme revenir à la vie, car travailler la terre nous donne de l’espoir pour l’avenir et une chance d’améliorer nos conditions de vie. » La joie que ressentent les agriculteurs lorsqu’ils voient les jeunes plants pousser dans leurs serres reflète leur lien profond avec la terre et leur redonne un sentiment d’accomplissement qu’ils ont perdu dans le passé à cause de la guerre, des déplacements et des pressions économiques. Un agriculteur a exprimé ce lien en disant : « La terre donne un sens à notre vie, et travailler dans l’agriculture nous redonne un sentiment de valeur et de résilience. »

Les agriculteurs espèrent que cette étape marquera le début de la restauration de l’activité agricole dans toute la région, avec le soutien continu de l’UJFP et d’autres institutions agricoles, car beaucoup de leurs collègues agriculteurs n’ont toujours pas les ressources de base pour démarrer une agriculture à grande échelle. Pour eux, l’agriculture n’est pas seulement un moyen de subsistance, mais aussi une source de sécurité alimentaire et économique pour l’ensemble de la communauté locale.

es agriculteurs aspirent à étendre la superficie des terres cultivées et à développer des méthodes agricoles qui leur garantissent, ainsi qu’à leurs familles, un revenu stable et permettent aux consommateurs d’obtenir des produits frais à des prix raisonnables. Le retour de l’activité agricole contribue également à améliorer la situation environnementale, en augmentant les espaces verts et en réduisant la désertification.

En fin de compte, les agriculteurs voient le soutien qu’ils ont reçu comme plus qu’un simple moyen de sécuriser les matières premières agricoles, mais plutôt comme un soutien à l’esprit de résilience et de retour à la vie, car cette initiative leur permet de reconstruire leur relation avec la terre et de retrouver leur identité d’agriculteurs capables de produire et de contribuer à l’amélioration des conditions économiques et sociales de la communauté locale. Ce travail collectif reflète l’espoir d’un avenir plus brillant et plus stable, alors que les agriculteurs retrouvent leur rôle central dans la sécurisation de l’alimentation et la promotion de la durabilité dans la région.

Photos et vidéos ICI.

Le 22 octobre au soir, nous recevons ce message de Mariam Abudaqua :

« Appel urgent à toutes les organisations internationales pour qu’elles viennent en aide à plus de 130 femmes palestiniennes coincées dans un trou de 15 mètres de profondeur, sans nourriture ni boisson, dans la région de Sheikh Zayed, au nord de la bande de Gaza. L’occupation a isolé les femmes dans un trou et envoyé leurs enfants dans des zones inconnues. Les femmes sont actuellement en danger et il est à craindre qu’un grand nombre d’entre elles soient déclarées martyres si elles ne sont pas secourues immédiatement. »


Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :

*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.

*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se consacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.

Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.

Pour participer à la collecte "Urgence Guerre à Gaza" : HelloAsso.com

Les témoignages sont également publiés sur UJFP; Altermidi.org