Partager la publication "Israël au bord de la crise économique alors que l’inflation monte en flèche"
Al Mayadeen, 16 septembre 2024. Israël approche de la première année de sa coûteuse guerre avec Gaza. Sans fin en vue, Tel Aviv s’inquiète également d’une possible escalade dans la région du nord, dans un contexte de menaces constantes du Premier ministre israélien Benyajmin Netanyhu contre le Liban. L’économie s’est contractée, le déficit budgétaire s’est considérablement creusé et Moody’s a abaissé la notation de crédit du pays.
Dans le même ordre d’idées, l’inflation israélienne s’est accélérée plus que prévu en août, sous l’effet de la hausse des coûts des produits frais, du logement et des voyages à l’étranger, selon les données du Bureau central des statistiques publiées lundi.
Le taux d’inflation annuel des 12 derniers mois est passé à 3,6 %, le niveau le plus élevé depuis octobre. Ce chiffre est en hausse par rapport aux 3,2 % de juillet et aux 2,9 % de juin, et il reste supérieur à la fourchette annuelle cible du gouvernement de 1 % à 3 % pour le deuxième mois consécutif.
L’indice des prix à la consommation (IPC), qui mesure le coût moyen des biens ménagers, a augmenté de 0,9 % en août, dépassant les attentes des analystes, qui variaient entre 0,5 % et 0,6 %.
En août, les prix ont augmenté de manière notable, notamment ceux des légumes frais (+ 13,2 %), et ceux des tomates (+ 37,3 %). Les coûts de transport ont augmenté de 2,8 %, les prix de l’immobilier ont augmenté de 0,6 % et les dépenses liées à la culture et aux loisirs ont augmenté de 0,5 %, selon le Bureau des statistiques.
L’indice de guerre est également économique : Haaretz
Le journal israélien Haaretz a critiqué la situation économique en Israël, affirmant que « la guerre la plus longue et la plus coûteuse de notre histoire impose un prix au coût de la vie et réduit la possibilité de réduire les taux d’intérêt ». Cela ne signifie pas pour autant que la Banque d’Israël va se précipiter pour augmenter les taux d’intérêt, de peur que cela ne freine l’activité économique, ce qui est la dernière chose dont on a besoin en ce moment, selon Haaretz.
Le journal a par ailleurs baptisé l’indice du coût de la vie en Israël « d’indice de la guerre », affirmant que « la guerre la plus longue et la plus coûteuse de l’histoire du pays a un coût non seulement en termes de sécurité et d’indemnisation de nombreuses victimes, mais aussi en termes de coût de la vie ». L’indice du mois d’août, qui a augmenté de 0,9 % – contrairement aux premières prévisions qui prévoyaient une augmentation de seulement 0,5 % – est en grande partie attribué à la guerre et à ses effets.
Le journal explique qu’une partie de l’augmentation des recettes est due à une forte hausse des prix des billets d’avion sur les compagnies aériennes israéliennes. Cette augmentation est due à une réduction significative des vols des compagnies aériennes étrangères vers « Israël », ce qui a entraîné une diminution de l’offre et une augmentation de la demande, en particulier en août. Par conséquent, le coût des voyages à l’étranger a augmenté de 22,1 %.
Les annulations de vols des compagnies aériennes étrangères ont considérablement augmenté
Il a également noté que « les annulations de vols par les compagnies aériennes étrangères ont considérablement augmenté, en particulier après l’assassinat du chef du Hezbollah Fouad Shokor à Beyrouth et du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran, ce qui a accru les tensions et les craintes d’escalade ».
Selon le journal, ces inquiétudes ne se sont pas totalement dissipées, comme en témoigne l’écart de 1,2 % entre les rendements des obligations d’État israéliennes et des obligations d’État américaines. Cela indique que les investisseurs exigent des rendements plus élevés pour investir dans les obligations d’État israéliennes, car elles sont considérées comme plus risquées à l’heure actuelle.
Cet écart est apparu pendant la guerre et a fluctué avec le niveau des tensions régionales, ce qui signifie une augmentation des coûts du financement de la dette publique nécessaire pour couvrir les dépenses de guerre.
L’indice actuel reflète une série d’évolutions liées à la guerre, telles que les questions de savoir si les compagnies aériennes internationales réduisent leurs vols vers la région, si les prix augmentent, si le boycott turc affecte les importations de tomates, si les services deviennent plus chers et si les prix des appartements montent en flèche. Tous ces facteurs empêchent une réduction des taux d’intérêt et entraînent des mensualités hypothécaires plus élevées.
Le journal critique le fait qu’aucun de ces problèmes ne semble préoccuper le gouvernement et qu’ils n’ont pas été pris en compte dans le processus de décision concernant la poursuite de la guerre, malgré leur impact significatif sur les communautés de colons.
Article original en anglais sur Al Mayadeen / Traduction MR