Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 135 / 30 juillet

Brigitte Challande, 30 juillet 2024. Aujourd’hui, Marsel nous envoie, accompagné d’une vidéo et d’une photo, le compte rendu d’une activité essentielle pour tenir compte de la réalité spatiale du territoire : se protéger des débris et engins non explosés qui jonchent le sol de Gaza, où les déplacements sont incessants.

Cliquez ici pour consulter les Récits complets.

« Toutes les personnes déplacées dans le camp où se trouve l’Ecole de Solidarité sont ciblées pour cet atelier en coordination avec la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge.

Aujourd’hui, mardi 30 juillet au matin, en partenariat avec la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge, deux ateliers ont été organisés pour 80 personnes.

La réunion a porté sur la sensibilisation aux restes de guerre, sur la manière de les identifier et de communiquer avec les autorités compétentes. Les ateliers visent à fournir aux déplacés une sensibilisation suffisante sur le danger des restes de guerre et sur le comportement correct lorsqu’ils sont présents, dans le but de réduire le nombre de morts et de blessés résultant d’une mauvaise manipulation des restes de guerre tels que les missiles et les mines. »

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Ce même 30 juillet, Abu Amir décrit les déplacements incessants de la population gazaouie suite aux ordres d’évacuation israéliens et leurs conséquences pour la vie quotidienne :

« Les déplacements de population de différentes régions se poursuivent dans des conditions humanitaires difficiles.

Des milliers de personnes déplacées dorment dans la rue avec leurs familles, et les appels des personnes déplacées demandant aux institutions de jouer leur rôle pour répondre aux besoins de ces familles sont nombreux, mais ces appels restent sans réponse.

Nous nous trouvons enchaînés face à ces appels en raison du manque de capacités. Nous avons reçu de nombreux appels nous demandant de fournir des tentes, de l’eau et de la nourriture, mais les quantités sont énormes et nous ne pouvons pas les gérer.

J’ai reçu plus de 35 appels de personnes déplacées à Mawasi Khan Yunis ce matin, nous demandant de fournir de l’aide à un certain nombre de familles qui ont été déplacées.

Au cours de ces deux jours, j’ai reçu de nombreux appels de l’administration du camp répartie dans tout Deir al-Balah pour fournir de l’aide à des centaines de familles qui ont été déplacées dans ces camps et l’administration du camp ne peut pas les gérer.

Les conditions humanitaires sont catastrophiques en raison des ordres d’évacuation imposés par l’occupation dans de nombreuses régions, qui ont déplacé des dizaines de milliers de familles et les ont laissées sans abri.

La situation catastrophique des personnes déplacées reflète une grave crise humanitaire qui requiert une action immédiate des institutions humanitaires et des gouvernements. Le déplacement des populations et la détérioration des conditions humanitaires nécessitent des efforts concertés de toutes les parties concernées pour apporter le soutien nécessaire.

Fournir des abris, de la nourriture et de l’eau est une priorité absolue dans de tels cas. Les institutions internationales doivent également intervenir pour fournir une assistance et alléger les souffrances de ces personnes déplacées.

Il est également important de mettre en lumière ces problèmes à travers les médias pour sensibiliser et mobiliser le soutien nécessaire de la communauté internationale. »


Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :

*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.

*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se consacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.

Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.


Pour participer à la collecte "Urgence Guerre à Gaza" : HelloAsso.com

Les témoignages sont également publiés sur UJFP; Altermidi.org