Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 105 / 17 juin

Brigitte Challande, 18 juin 2024. Une chronique d’espoir et de désespoir pour l’Aïd al-Adha cette année à Gaza.

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Dimanche 17 juin, c’était l’Aïd al-Adha ; l’équipe d’Ibn Sina a envoyé de nombreuses photos et vidéos de leurs activités et de leur participation collective à cette fête.

 

Les photos et la vidéo de l’installation de la tente et des activités de l’Aïd ici : https://drive.google.com/drive/folders/12glD4fwFAy3CvOkYgQvKCfXwT_5bhxs3?usp=drive_link

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Plus tard, fabrication de gâteaux de l’Aïd avec la participation des parents déplacés du camp pour les distribuer aux déplacés et tenter d’apporter de la joie dans leurs cœurs.

 

Les photos et vidéos de la confection des gateaux de l’Aïd ici :  https://drive.google.com/drive/folders/1bcxYrVV9EodCWTSWvOB6jXhpirJJ07wX?usp=drive_link

Après la réactivation du cinéma ambulant du camp, un grand nombre de déplacés de tous âges y ont participé.

En même temps, à minuit ce 18 juin, Abu Amir nous envoie un texte pour nous raconter l’Aïd cette année à Gaza au 256ème jour de la guerre :

« 256 jours de guerre contre Gaza. L’aviation israélienne a continué ses bombardements sur diverses zones de la bande de Gaza au 256ème jour de la guerre, qui coïncide avec le troisième jour de l’Aïd al-Adha, faisant un grand nombre de martyrs et de blessés.

L’armée d’occupation israélienne a lancé de violentes attaques qui ont coûté la vie à davantage de civils dans diverses zones de la bande de Gaza, la plus violente d’entre elles ayant eu lieu dans la ville de Rafah, à l’extrême sud de la bande, dévastée par la guerre israélienne en cours.

L’armée d’occupation a concentré l’essentiel de ses attaques sur le camp de Nuseirat, qui a récemment subi des attaques continues, dont la plus récente a eu lieu hier soir, qui a coûté la vie à 15 civils qui n’avaient commis aucune faute si ce n’est d’être nés dans ce pays.

L’occupation israélienne a également ciblé un groupe de commerçants et d’équipes de livraison d’aide, ce qui a entraîné la mort de neuf d’entre eux et la blessure d’un certain nombre d’autres qui ont été transférés à l’hôpital européen au sud de Khan Yunis.

Le ciblage a eu lieu sur la route entre les villes de Rafah et Khan Yunis, qui, selon l’occupation, était sûre pendant la journée.

Gaza connaît un Aïd al-Adha différent. La fumée des bombardements masque les signes de joie et de prière parmi les décombres, à la place des mosquées.

 

Les prières de l’Aïd Al-Adha dans les décombres de la Mosquée Al-‘Oumari à Gaza ville, en signe de résistance. (source : compte X Abou Moss’ab)

Les fumées des bombardements obscurcissent la joie de l’Aïd à Gaza. C’est ce dont discutent entre eux les habitants de la bande de Gaza. Leurs cœurs sont remplis de tristesse pour leurs proches qui ont été tués ou blessés. Cet Aïd n’est pas comme les autres. Nous n’avons ressenti que de la tristesse, de la peur et de la douleur. Nous sommes désormais terrifiés dès que nous entendons le téléphone sonner, craignant de recevoir la nouvelle du décès d’un proche. À chaque instant, quelqu’un tombe mort. Il peut s’agir d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un voisin. Oui, on dit toujours qu’on est fort, mais on n’en est plus capable. Tout le monde est fatigué de déménager et de perdre ses proches et ses biens. Nous sommes fatigués de voir du sang.

Et alors ? Tout ce sang n’était-il pas suffisant pour expier les péchés ? Ne comprennent-ils pas qu’il n’y a pas de vainqueur dans la guerre ? Ne savent-ils pas que la guerre est comme un feu qui consume tout le monde ?

Dans cette guerre, le monde entier voit qu’Israël est la partie la plus forte dans cette équation et qu’il ne veut pas arrêter la guerre, non pas parce qu’il veut éliminer le pouvoir du Hamas, mais parce qu’il n’a aucun programme pour la paix. Il rejette le maintien du Hamas au pouvoir et rejette le retour du pouvoir de l’Autorité nationale palestinienne à Gaza. L’occupation n’a pas de plan pour le lendemain de la guerre, mais nous sommes certains qu’elle travaille dans le cadre d’un programme d’extermination de tout ce qui est palestinien, avec le soutien américain clair et incontestable.


Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :

*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.

*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se concacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.

Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.


Pour participer à la collecte "Urgence Guerre à Gaza" : HelloAsso.com

Les témoignages sont également publiés sur UJFP; Altermidi.org