Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 98 /  8 juin

Brigitte Challande, 8 juin 2024. Au matin du 8 juin, Abu Amir envoie ce texte intitulé « Une guerre dévastatrice », un rapport sur les conditions actuelles à Gaza.

Cliquez ici pour consulter les Récits complets.

Bombardement de Bureij.

« Jour 245 de la guerre / samedi 8 juin : L’armée d’occupation israélienne poursuit sa guerre contre les civils dans la bande de Gaza pour le 245ème jour consécutif.

Des dizaines de civils ont été martyrisés et d’autres ont été blessés dans diverses zones de la bande de Gaza, tandis que des incendies ont éclaté dans le camp de Bureij à la suite d’intenses bombardements d’artillerie.

Depuis hier, l’armée israélienne n’a cessé de bombarder les régions de Bureij, Mughraqa et le nord de Nuseirat avec des missiles et des missiles guidés, ce qui a fait de nombreux morts et blessés. L’obscurité de la nuit n’a pas assuré la sécurité des enfants et des femmes endormis, car l’occupation a insisté pour transformer leur nuit en jour pour les terroriser et les forcer à fuir et à échapper à nouveau à la mort.

Ces personnes déplacées fuyant la fournaise de la guerre se demandent où s’enfuir. Partout où ils fuyaient, ils trouvaient la mort devant eux.

La sécurité est un terme devenu inexistant sauf dans les médias, alors l’occupant et ses partisans ont recours à ce terme (zone de sécurité), qui n’existe pas, pour prouver au monde qu’il existe une zone de sécurité dans laquelle les déplacés peuvent se réfugier tout en commettant des massacres.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré hier dans son rapport statistique : « L’occupation israélienne a commis 8 massacres contre des civils dans la bande de Gaza, laissant 77 martyrs et 221 blessés dans les hôpitaux au cours des dernières 24 heures. »

Le ministère a confirmé que « le bilan de l’agression israélienne s’élève à 36.731 martyrs et 83.530 blessés depuis le 7 octobre dernier ».

Ce raid intervient quelques heures après la mort de 40 personnes, dont 14 enfants et 9 femmes, suite à un massacre commis par l’armée d’occupation israélienne en visant une école de l’UNRWA abritant des déplacés dans le camp de Nuseirat.

Dans ce contexte, les forces d’occupation israéliennes poursuivent leurs incursions terrestres dans de vastes quartiers de la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza. L’incursion dans l’est du gouvernorat central (Al-Bureij – Al-Maghzi – à l’est de Deir Al-Balah, région d’Al-Masdar) se poursuit pour la quatrième journée consécutive, sous d’intenses bombardements aériens et d’artillerie.

La crise humanitaire à Gaza s’aggrave, les habitants souffrent de graves pénuries de produits de base, notamment de nourriture, d’eau et de médicaments, tandis que le déplacement massif de résidents complique encore davantage la situation humanitaire, avec de nombreuses familles se retrouvant sans abri.

Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, faisant près de 120.000 morts et blessés Palestiniens, pour la plupart des enfants et des femmes, et environ 10.000 disparus, dans un contexte de destruction généralisée et de famine qui a coûté la vie à de nombreux enfants et personnes âgés. »

Un court message d’ Abu Amir dans l’après-midi : la peur envahit nos coeurs, nos esprits …

« À 0h30 le samedi 8 juin, un bombardement intense par des chars, des avions et des navires de guerre, comme je n’en avais jamais vu auparavant. Nuseirat a été complètement enflammé par moments. Les chars sont entrés de la rue Al-Rashid vers le centre d’Al-Nuseirat, et une partie d’entre eux étaient stationnés sur la rue Al-Rashid. Je n’aurais jamais pensé voir des chars de mes propres yeux se déplacer devant ma maison. Une heure et demie s’est écoulée. C’était comme si nous étions en enfer, attendant de mourir à chaque instant. Tout cela se passait au milieu des cris de ma petite fille et de mes petits-enfants, que nous étreignions étroitement. Nous vivions ces moments alors que nous étions à l’abri dans le sous-sol de la maison avec un certain nombre de voisins et de personnes déplacées qui vivaient dans des tentes entourant ma maison. Les chars se sont retirés à une heure et quinze minutes, mais les bombardements ont continué. »

4 otages libérés = plus de 200 morts palestinien.ne.s ……


Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :

*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.

*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se concacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.

Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.


Pour participer à la collecte "Urgence Guerre à Gaza" : HelloAsso.com

Les témoignages sont également publiés sur UJFP; Altermidi.org