Partager la publication "Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 69 / 1-4 mai"
Brigitte Challande, 4 mai 2024. Abu Amir nous envoie ses réflexions le 3 mai :
« Les scénarios de tueries, de destructions et de déplacements menés par l’armée israélienne contre les civils vivant dans la bande de Gaza se poursuivent, facilités par les silences international et arabe. Ce silence donne le feu vert à Israël pour commettre davantage de massacres dans la bande de Gaza. Israël méprise toujours la communauté internationale et ses décisions et accuse tous ceux qui demandent l’arrêt de la guerre ou la création d’un État palestinien d’être des partisans du mouvement Hamas.
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Mais quelle que soit la persistance de l’injustice, quelle que soit l’obscurité de la nuit, l’aube doit apparaître et la vérité doit enfin triompher. Les peuples ont enfin commencé à comprendre ce qui se passait autour d’eux, et la question de la Palestine a commencé à émerger avec force. C’est le début de l’ère de la liberté. Oui, le prix payé par les Palestiniens est élevé et insupportable, mais notre cause commence à briller. Les peuples libres du monde commencent à bouger pour exprimer ce qu’ils ont en eux et dire : Assez d’injustice. Il y a un peuple qui doit gagner sa liberté. Assez, il y a une occupation qui doit être supprimée. La peur qui retenait la langue des peuples a disparu et les étudiants de diverses régions du monde ont commencé à manifester et à exiger de leurs universités qu’elles cessent toute coopération avec l’occupant et qu’elles demandent à l’occupant d’arrêter la guerre pour enfin donner aux Palestiniens leurs droits.
Après que de nombreux pays ont exigé que les responsables du gouvernement israélien soient traduits devant la Cour pénale internationale, Israël a craint de se voir imposer un isolement international. L’opinion publique israélienne a commencé à faire pression sur son gouvernement pour qu’il entame des négociations et travaille sérieusement à la conclusion d’un accord d’échange et à la fin de la guerre. De plus, la communauté internationale fait pression sur le gouvernement de l’occupant pour qu’il s’engage sérieusement dans les négociations de la trêve et ne perde pas de temps comme il l’a fait en permanence.
Les Palestiniens attendent les résultats des négociations, espérant que cette fois, elles aboutiront à un cessez-le-feu temporaire pour éloigner le spectre de la mort, même si ce n’est que pour quelques heures.
Même si nous supposons qu’il est possible d’arrêter la guerre, la catastrophe humanitaire que vivent les habitants de la bande de Gaza ne s’arrêtera pas rapidement. L’occupant a détruit la plupart des bâtiments et des installations de la bande de Gaza. Plus de 80 % des infrastructures ont été détruites et les rapports internationaux indiquent que si la reconstruction de Gaza commençait maintenant et qu’Israël ne mettait pas d’obstacles à l’entrée des matériaux de construction, la reconstruction de la bande de Gaza ne serait pas achevée avant 2040, jusqu’à ce qu’elle redevienne ce qu’elle était avant la guerre.
Les équipes de l’UJFP poursuivent leur travail humanitaire dans les camps de déplacés afin de fournir de la nourriture et de répondre aux besoins des personnes déplacées qui souffrent d’un manque de nourriture, de boisson et de vêtements en raison de la guerre brutale qui a conduit à leur déplacement de leurs villages et à la perte de tous leurs biens et de leurs proches. »
Distribution des repas 29/30 Avril et 1er mai : photos et vidéos
https://drive.google.com/drive/folders/11nvM_DlW7VSXGzcxcWi4N22c2giiK8c0
Par ailleurs Abu Amir présente deux projets sur lesquels nous reviendrons, indispensables à la vie et à la dignité des déplacé.e.s dans le camp : un projet de soutien psychologique pour les Palestiniennes particulièrement impactées par les conditions de vie liées au destructions, bombardements et déplacement et un projet pour la scolarisation des enfants qui, depuis le 7 octobre 2023, se retrouvent sans aucune forme d’éducation ou d’étude dans la bande de Gaza.
Ci-dessous, une vidéo du cinéma mobile mis en place par l’équipe d’Ibn Sina dans le camp de réfugié.e.s avec des interviews de Marsel.
Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :
*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.
*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se concacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.
Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.
Pour participer à la collecte "Urgence Guerre à Gaza" : HelloAsso.com
Les témoignages sont également publiés sur UJFP; Altermidi.org