Israël bombarde une patrouille de l’ONU au Liban alors que le chef de guerre menace d’ « élargir » le front nord

The Cradle, 1er avril 2024. Une frappe de drone israélien a visé le 30 mars une patrouille de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) près de la ville frontalière de Rmeish, faisant plusieurs blessés.

Le 1er avril dans l’après-midi, des avions de combat israéliens bombardent une zone située à l’extérieur du village de Rachaya Al Fukhar, dans le sud du Liban.

Selon des sources sécuritaires interrogées par Reuters, le véhicule visé transportait trois observateurs techniques de l’ONU et un traducteur libanais. Le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a nié que Tel Aviv soit derrière l’attaque.

L’attaque contre la FINUL intervient moins d’un jour après que le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a annoncé qu’il avait ordonné aux troupes dans le nord « d’étendre la campagne » contre le Hezbollah au Liban.

« Nous passons d’une attitude passive à une poursuite active du Hezbollah. Où que se trouve le Hezbollah, nous l’atteindrons. Cela s’applique à des villes comme Beyrouth, Baalbek, Tyr, Sidon, Nabatieh, y compris des villes plus éloignées comme Damas et au-delà – partout où nous devons agir, nous le ferons », a déclaré Gallant lors d’une visite au commandement nord de l’armée à Safed.

« Partout où nous devons agir, nous agirons », a souligné le chef de guerre israélien, ajoutant qu’il avait fait part de cette décision aux planificateurs américains lors de sa visite à Washington en début de semaine.

Ses commentaires ont suivi une attaque brutale dans le nord de la Syrie au cours de laquelle des avions de guerre israéliens ont tué plus de 40 personnes. Cette attaque a coïncidé avec les raids du groupe militant extrémiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), anciennement connu sous le nom de Front al-Nosra, contre l’armée syrienne.

Israël a également commis cette semaine de multiples massacres dans le sud du Liban, bombardant des centres d’aide et tuant plusieurs secouristes et médecins. Une frappe de drone vendredi a également tué un haut commandant du Hezbollah dans le district sud de Tyr.

« Le Hezbollah porte la responsabilité des dégâts importants au Liban, et Hassan Nasrallah lui-même est directement responsable des nombreuses victimes dans les rangs du Hezbollah. Plus de 320 terroristes ont été neutralisés et nous exigerons des représailles pour toute agression provenant du Liban », a déclaré Gallant samedi.

D’après les chiffres de Gallant, 270 combattants du Hezbollah et une cinquantaine de civils, dont des enfants, des médecins et des journalistes, auraient été tués.

Selon une enquête menée par Khalil Nasrallah, chroniqueur au Cradle, plus de 230 soldats israéliens ont été tués par des combattants du Hezbollah lors d’opérations transfrontalières, la résistance libanaise ayant atteint la parité du nombre de forces tuées par les deux camps au cours des six derniers mois.

Cette semaine, le Hezbollah a également étendu ses opérations dans les territoires occupés du nord, en utilisant des roquettes « Burkan » pour cibler des colonies israéliennes abandonnées pour la première fois depuis le début de la guerre et en réponse à l’escalade marquée d’Israël au Liban.

Article original publié en anglais sur The Cradle le 31 mars 2024 / Traduction MR