La grande majorité des Israéliens à l’étranger déclarent « n’avoir aucune intention de revenir » (sondage)

The Cradle, 20 mars 2024. Un nombre stupéfiant de 80 % des Israéliens vivant actuellement à l’extérieur du pays déclarent qu’ils n’ont pas l’intention de retourner en Israël, selon une récente enquête menée par l’Université hébraïque à l’initiative de l’Organisation sioniste mondiale (WZO).

Le sondage souligne qu’ils refusent de retourner au pays « même s’ils ne se sentent pas en sécurité dans leur pays de résidence ».

96 % des près de 2.000 personnes interrogées sont titulaires d’un passeport israélien et vivent à l’extérieur du pays ; 55 % vivent à l’étranger depuis plus de 10 ans et 19 % depuis plus de cinq ans.

« La plupart des Israéliens n’envisagent pas de retourner en Israël et une réponse adéquate doit leur être apportée, où qu’ils se trouvent. Nous devons trouver la [jeune génération de dirigeants israéliens à l’étranger], les nourrir et leur fournir avec les outils nécessaires pour faire face à l’antisémitisme dans le monde », a déclaré Gusti Yehoshua Braverman, président du département des activités de la diaspora de la WZO, aux médias hébreux.

En réponse au large soutien mondial à la libération palestinienne depuis le début de la campagne de génocide israélienne à Gaza, les dirigeants occidentaux et les médias ont fait écho à plusieurs reprises aux affirmations des dirigeants sionistes qui qualifient toute manifestation de solidarité avec Gaza ou toute critique de l’État israélien d’« antisémitisme ».

Au cours des premiers mois qui ont suivi l’opération historique Déluge d’Al-Aqsa le 7 octobre, près d’un demi-million d’Israéliens ont quitté les territoires occupés. En outre, le pays a connu une baisse massive du nombre de juifs migrant vers Israël.

Même avant le déclenchement du génocide israélien à Gaza, le nombre d’Israéliens demandant un passeport étranger a grimpé en flèche en raison du mécontentement généralisé face au projet de réforme judiciaire du Premier ministre Benjamin Netanyahu, que les Israéliens laïcs considéraient comme une « menace pour la démocratie ».

Cette montée en puissance a vu le retour d’une crainte israélienne de longue date selon laquelle les troubles en Israël pourraient conduire à une « Aliyah inversée », ou à un exode massif de Juifs vers d’autres parties du globe (à l’opposé de l’immigration massive du début du XXe siècle, qui a conduit à la formation de l’État).

Article original en anglais sur The Cradle / Traduction MR