Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 41 / 14-15 mars

Brigitte Challande, 15 mars 2024. Mourir pour un sac de Farine. Dans la nuit du 14 au 15 mars, Marsel envoie ces informations : 

Cliquez ici pour consulter les Récits complets.

 

« Ils essaient juste d’apporter de la farine pour nourrir leurs enfants : un nouveau massacre au rond-point de Koweït, plus de 50 martyrs et 200 blessés jusqu’à présent.

De l’hôpital Al-Shifa, photos des martyrs et blessés du massacre.

Urgent| Al-Arabi TV : des martyrs et 100 blessés ont été transportés après que l’occupation ait pris pour cible les citoyens qui attendaient que l’aide arrive au carrefour de Koweït.

Urgent | Ministère de la Santé à Gaza : Le bilan des victimes du massacre du rond-point d’Al-Koweït (arrivé au complexe médical d’Al-Shifa) s’élève à 14 martyrs et 150 blessés. »

Sur cet événement, Marsel nous écrit ce petit texte et envoie un dessin à l’humour noir…

« A Gaza pour un sac de farine à pain, si vous pensez ou essayez de nourrir vos enfants, le prix sera votre vie. Lorsque vous allez acheter du pain tous les jours et régulièrement, pensez à ceux qui meurent régulièrement pour une miche de pain. Tous ces martyrs et blessés ont été blessés et tués à la suite de tirs d’un malade mental, assis dans un hélicoptère et assoiffé de sang. Si vous le regardez, vous retrouverez son visage figé, ses yeux proéminents, dessinant sur son visage un sourire diabolique chaque fois qu’il réussit à tuer une nouvelle victime. Ce soldat rentrera chez lui, embrassera son enfant et sa femme et leur dira qu’il les aime. Après cela, il jouera avec eux et à la fin de la journée, il aidera son enfant à faire ses devoirs et lui expliquera une leçon sur les droits de l’homme. Il peut aller chez le vétérinaire au milieu de la nuit pour soigner son chat de compagnie car il souffre d’indigestion due à une suralimentation . »

Abu Amir le 15 mars par WhatsApp

Son équipe soutenue par l’UJFP à Gaza continue de travailler pour soulager les agriculteurs pendant le mois de Ramadan en fournissant des repas aux familles d’agriculteurs qui jeûnent dans le camp pendant le Ramadan : quotidiennement pour répondre aux besoins du camp, qui comprend plus de 350 familles, avec un total de 1.700 personnes dans et autour du camp. « D’une part, nous nous efforçons de fournir des repas et, d’autre part, nous communiquons avec de nombreuses institutions et associations locales pour qu’elles apportent leur aide aux agriculteurs qui ont souffert du déplacement depuis leurs villages et qui souffrent encore des conditions humanitaires difficiles que connaissent la plupart des habitants de la bande de Gaza. »

Abu Amir fait un tableau précis des besoins des familles dans et hors du camp assorti d’un budget détaillé des achats sur l’argent de la collecte organisée par L’UJFP pour les déplacé.e.s :

« Les choses se compliquent. Avec ce grand nombre de familles déplacées dans et autour du camp, nous avons du mal à fournir ce dont elles ont besoin.
Elles ont quitté leurs villages les mains vides en raison de l’intensité des bombardements qui les ont soudainement prises par surprise. Elles ont déménagé plusieurs fois dans plusieurs endroits jusqu’à l’épuisement et ont perdu l’argent qu’elles avaient, de sorte qu’elles ont maintenant besoin de tout.
Jusqu’à présent, nous avons pu construire un centre d’hébergement composé de dizaines de tentes. Nous leur fournissons des repas, mais leurs besoins sont constants et variés. Elles ont besoin de beaucoup de choses nécessaires à la vie, comme du gaz pour la cuisine, des légumes et plusieurs autres choses. C’est pourquoi je présente cette proposition, qui ne concernera que les familles pauvres du camp. Remplir 100 bidons de gaz de cuisine avec leur transport. 

La deuxième proposition très importante.

Pendant la journée du Ramadan, ceux qui jeûnent à l’aube ont besoin d’un repas, tout comme les enfants ont besoin de manger tout au long de la journée. Nous proposons donc de fournir un colis alimentaire aux familles pauvres, composé de plusieurs conserves de haricots, de pois chiches, de petits pois, de thon, de fromage, d’huile de cuisson, de confiture, de sauce, de riz, etc. Également une centaine de paniers de légumes.

Tous les prix ont été convenus avec le ministère de l’Economie pour être achetés par leur intermédiaire aux prix officiels et non aux prix du marché noir. »

La situation dans la bande de Gaza

En ce qui concerne les violations de l’occupant contre les résidents de Gaza, voici ce qu’il en est :

Abu Amir relate le massacre énoncé par Marsel sur le rond point du Koweit

« Ce matin, l’occupant a commis un nouveau massacre qui a fait 8 morts et de nombreux blessés, tous transférés à l’hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza.

L’occupant poursuit son agression contre toutes les zones de la bande de Gaza, au mépris de toutes les lois internationales qui protègent les civils. Le silence reste honteux de la part de la communauté internationale et des pays arabes. Le massacre continue et la communauté internationale ne fait que déplorer.

L’occupant bénéficie du soutien de certains pays qui lui fournissent tout ce qui est nécessaire pour tuer des civils sans défense. L’occupant est devenu indifférent à cette absurdité, ce qui a fait de lui un monstre qui aime le sang et continue de commettre davantage de massacres.

Quant aux négociations sur un accord d’échange de prisonniers et un cessez-le-feu, la radio de l’occupant a rapporté qu’Israël a envoyé des messages aux médiateurs (Egypte et Qatar) déclarant que si le Hamas accepte le plan de Paris, qui comprend la libération de 40 prisonniers israéliens en échange de la libération de 400 prisonniers palestiniens des prisons de l’occupant et un cessez-le-feu pour 6 semaines, le retour des déplacés se fera au nord de la bande de Gaza, cela ne constituera pas un obstacle. »

C’est ce que l’on pouvait entendre sur les médias français en cette fin de journée du 15 mars.


Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :

*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.

*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se concacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.

Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.


Pour participer à la collecte "Urgence Guerre à Gaza" : HelloAsso.com

Les témoignages sont également publiés sur UJFP; Altermidi.org