Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 7 (du 11 au 15.01.2024)

Brigitte Challande, 10 janvier 2024. 1ère partie des témoignages : du 20.11 au 15.12.2023. 2ème partie : du 18 au 27.12.2023. 3ème partie : du 30.12.2023 au 01.01.2024. 4ème partie : les 3 et 4 janvier 2024. 5ème partie : les 7 et 8.01.2024. 6ème partie : les 9 et 10 janvier 2024.

Le 11 janvier au matin, Marsel nous envoie cette alerte avec des photos par WattsApp :

« 5 martyrs et plusieurs blessés dus aux avions de guerre de l’occupation qui ont ciblé des terrains abritant des personnes déplacées dans la région d’Oraiba, au nord de la ville de Rafah. »

Le 12 janvier au matin, une information accompagnée de photos terribles :

« Vous pouvez voir les prisonniers qui ont été libérés par l’occupation via le poste de contrôle de Karam Abu Salem ce matin, après des semaines d’arrestation, ils ont été transférés à l’hôpital Abu Youssef Al-Najjar à Rafah pour y être soignés après les abus qu’ils ont subis. »

A la lecture d’un article d’ISM je me rends compte que l’horreur de ces témoignages se recoupent.

Mais cette journée a été aussi marquée par les démarches menées à la CIJ par l’ Afrique du Sud qui ont été largement suivies à Gaza.

Hier l’Afrique du Sud a déposé une plainte pour génocide contre Israël à la Cour Internationale de Justice des Nations Unies à la Haye et cet évènement fait beaucoup de bien aux Gazaoui.e.s, à nos ami.e.s de Gaza, cela leur donne des forces et ils et elles en ont tellement besoin !

Marsel nous enverra le commentaire du président sud-africain : « Commentaire du président sud-africain après que son pays a déposé une plainte pour génocide contre Israël devant la justice internationale : Je n’ai jamais ressenti une telle fierté auparavant, et nous ne serons pas libres tant que le peuple palestinien ne sera pas également libéré. »

Mandela l’avait dit déjà : Notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens !

Dans l’après -midi du 12 janvier, Marsel envoie des réflexions que l’on peut introduire avec ces mots : Entre désespoir et espoir, une conversation entre amis comme une nouvelle surréaliste :

« Je m’assois avec mon ami A et je lis à haute voix la nouvelle suivante :

Ministère de la Santé à Gaza : le bilan de l’agression israélienne s’élève à 23.708 martyrs et 60.005 blessés.

Mon ami, commentant l’actualité :

Au début de la guerre, le nombre de martyrs était de 3.000, maintenant il est d’environ 24.000, et les déclarations de dénonciation et de condamnation restent les mêmes.

Y a-t-il un accord pour nous anéantir, Marsel ? Avez-vous vraiment entendu dire qu’une institution internationale ou un chef d’État a exigé la cessation de la guerre et a effectivement travaillé à cela ? Par exemple, la rupture des relations économiques et politiques avec l’occupation et la fermeture des ambassades a-t-elle eu lieu ?

Je n’ai pas répondu. Je l’ai laissé continuer son discours car la réponse est connue de lui et de moi. Il poursuit :

Même les gouvernements du Golfe avaient peur… Ils concluront leur déclaration par une déclaration : Israël a le droit de se défendre, oh oui, vous voulez dire anéantir tout le monde, car nous représentons tous un danger, et nous voici morts, mais nous ne savons pas dans dans quel épisode nous mourrons. Pourquoi ne diffusent-ils pas le dernier épisode ? Et larguer une bombe nucléaire et mettre fin à toute cette pression psychologique sur nous-mêmes et nos enfants, et tout cela prendra fin pour toujours.

C’était alors qu’il feuilletait spontanément et sans intérêt les pages d’information sur son téléphone portable, puis il s’est assis sur son siège et a dit : « Avez-vous vu cette vidéo ? ». Certaines familles déplacées sont revenues dans notre ville, Beit Hanoun, installées à l’école Ghazi Al Shawa. Il rit et continua son discours. Je pense que l’occupation va devenir folle. Ils ont détruit toutes les pierres de Beit Hanoun. Il n’y a plus une maison debout, toutes les maisons ont été démolies. Et pourtant, les familles commencent à revenir. L’occupation croit-elle vraiment qu’elle peut nous déplacer ? Nous sommes revenus pendant la guerre et sous les bombardements. Toutes les puissances du monde sont impuissantes devant notre volonté. Puis il m’a demandé : Veux-tu reconstruire ta maison à Beit Hanoun ? Il n’a pas attendu ma réponse et a poursuivi : Cela n’a pas d’importance pour moi. Une tente sur les décombres de ma maison me suffit. Puis il recommenca intensément à faire défiler son téléphone. »

A 22h le 12 janvier, ça ne s’arrête pas…Marsel nous informe photos à l’appui :

7 martyrs et plusieurs blessés ; l’occupation a bombardé une maison abritant des personnes déplacées près du terminal de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Marsel nous écrit sous la forme d’un rapport tous les éléments de contestation de la défense israélienne à la CJI noté par Rami Abdo, directeur de l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme :

L’équipe de « défense » israélienne a proféré une série de mensonges flagrants et attendus devant la Cour internationale de Justice, en répétant un vocabulaire vague que l’occupation israélienne a utilisé pendant des décennies pour justifier tous les crimes commis contre le peuple palestinien depuis 1948.

L’Afrique du Sud a présenté des faits étayés par des preuves, tandis que l’occupation a présenté des déclarations et des allégations non fondées, mais plutôt des directives et des scènes artificielles préparées à l’avance pour manœuvrer et étayer des mensonges.

L’équipe juridique israélienne a tenté de réduire l’essence des déclarations israéliennes appelant au génocide, un sujet que l’équipe sud-africaine a abordé à l’avance en présentant un grand nombre de déclarations de responsables israéliens qui ne pouvaient être réfutées ou considérées comme un lapsus, notamment déclarations des décideurs du chef du gouvernement et du conseil de guerre.

L’équipe israélienne voulait annoncer un rejet préliminaire de l’affaire sur la base de l’incompétence du tribunal en affirmant que ce qui régit l’attaque israélienne en cours sur la bande de Gaza relève du cadre du droit international humanitaire et de ses mécanismes et non de la Convention sur le génocide.

L’occupation se concentre sur le mouvement Hamas comme un opposant classé comme « organisation terroriste » par 41 pays, dont l’Arabie Saoudite, qui a malheureusement été littéralement évoquée par l’équipe de « défense » israélienne.

L’équipe israélienne a répondu à la demande de l’Afrique du Sud d’autoriser les équipes d’enquête à entrer à Gaza en affirmant que l’accès à la bande de Gaza est entre les mains de l’Égypte et non d’« Israël », mais elle ignore que Tel Aviv est la partie qui inspecte les camions d’aide entrant à Gaza via l’Egypte et demande également au Caire de lui fournir les noms de toutes les personnes – notamment les blessés – qui passeront par le terminal de Rafah Egypte – Le Caire : nous nions les allégations et les mensonges de l’équipe de défense israélienne devant la Cour internationale de Justice, selon lesquels nous sommes responsables d’avoir empêché l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza depuis le côté égyptien du terminal de Rafah.

Chef du Service d’information générale en Egypte, Diaa Rashwan :

Il nie les allégations de la défense israélienne devant la Cour internationale de Justice selon lesquelles l’Égypte serait responsable d’avoir empêché l’entrée de l’aide à Gaza.

Tous les responsables israéliens ont confirmé à des dizaines de reprises dans des déclarations publiques qu’ils n’autoriseraient pas l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza, notamment du carburant.

Israël a lancé des accusations contre l’Égypte pour tenter d’échapper à sa probable condamnation par la Cour internationale de Justice.

Le 13 Janvier sur WattsApp Marsel égrène les assassinats perpétrés par Israël

Deux martyrs lorsque des avions d’occupation ont visé une voiture appartenant à une entreprise palestinienne de télécommunications à Khan Yunis, au sud de la bande de Gaza. »

Une information relayée par Marsel

Réseau ABC du Programme Alimentaire Mondial : Environ 577.000 personnes à Gaza, soit l’équivalent d’un quart de la population, souffrent désormais de la faim.

Aujourd ‘hui 14 Janvier Marsel nous envoie la vidéo d’un enfant qui erre en tremblant dans un hôpital et voici le dialogue :

Un enfant cherche son père à l’hôpital après le bombardement d’une maison à Rafah à l’aube aujourd’hui. L’enfant frissonne et demande sans cesse, où est papa, où est papa ?

Le journaliste lui demande : que s’est-il passé ? L’enfant répond : « Ils ont ciblé une maison à côté de chez nous et l’amiante du toit de la maison est tombée sur nous. »

Le journaliste demande : Qu’est-il arrivé à votre famille ? Un enfant : Dieu merci, nous allons bien.

Le journaliste demande à l’enfant qui tremble : Est-ce que l’un d’entre vous a été blessé ? L’ enfant répond : Oui, ma mère, mon père et mon frère ont été blessés. Leurs blessures sont-elles graves ? J’ai vu leurs têtes ouvertes.

Une information urgente

Urgent : Des avions de reconnaissance ont bombardé un groupe de citoyens dans le quartier de l’école Al-Khansa à Abasan Al-Kabira à Khan Yunis alors qu’ils creusaient un puits d’égouts, et personne n’a pu les atteindre, et jusqu’à présent, leur sort n’est pas connu.

Depuis quatre jours à Gaza, Internet et les communications ne fonctionnent plus

« Les communications sont toujours coupées à l’approche du quatrième jour. Les employés des entreprises de télécommunications ont tenté de réparer et de restaurer le réseau, mais les avions d’occupation les ont pris pour cible. L’interruption des communications et d’Internet a également entraîné la fermeture des bureaux de WU, je vous tiendrai au courant des développements. »

Aujourd’hui 14 Janvier, voici l’image envoyée par Marsel : 100 jours de guerre contre Gaza accompagnée des propos de la fondation Al Mezan pour les droits de l’homme à Gaza :

La Fondation Al Mezan pour les droits de l’homme dans la bande de Gaza a estimé que ce qu’Israël fait dans la bande de Gaza constitue une violation flagrante et grave du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme. C’est un crime de génocide :

– en ciblant systématiquement les civils et les infrastructures de base,

– en poussant le système de santé à s’effondrer complètement,

– en créant un environnement coercitif qui a aggravé les catastrophes humanitaires et provoqué la propagation des maladies épidémiques.

Les crimes israéliens en cours contre les civils contredisent également ses obligations juridiques contenues dans la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide, qui relève des crimes interdits par le Statut de Rome de la Cour pénale internationale.

En fin de journée aujourd’hui Marsel envoie une vidéo où l’on voit une foule courant dans tous les sens sur une plage de Gaza, il commente :

« Des milliers de citoyens attendent aujourd’hui l’arrivée d’un camion transportant de la farine dans la région de Sheikh Ajleen, à l’ouest de la ville de Gaza. À la lumière des besoins criants et de la situation humanitaire difficile résultant de la politique de famine suivie par l’occupation. Sachant que ces citoyens qui cherchaient de la farine pour leurs familles et leurs enfants ont été exposés aux tirs des forces d’occupation. »

Au soir du 14 Janvier nous recevons un rapport détaillé et important d’Abu Amir :

Abu Amir a pu reprendre contact avec une partie des paysans impliqués dans les projets agricoles développés depuis 2016, et ensemble évidemment ils se projettent vers l’après bombardements…

Rapport sur l’aide apportée aux agriculteurs de la zone Khuza’a – Abu Taïma, réfugiés dans l’école de garçons Al-Amal à Khan Yunis.

Vendredi 12 janvier :

Hier, nous avons contacté de nombreuses institutions locales et avons pu obtenir 80 colis alimentaires pour les agriculteurs déplacés dans l’école. Aujourd’hui, notre équipe a travaillé pour fournir 1900 repas qui ont été distribués à ces personnes déplacées à l’intérieur de l’école. Lorsque nous sommes entrés dans l’école, les fermiers nous ont accueillis avec joie et ont commencé à nous serrer la main chaleureusement.

La plupart d’entre eux ont bénéficié de nos projets agricoles. Et puis les paysans ont commencé à demander ce qu’il adviendrait après la guerre, et s’il y aurait des projets agricoles pour les aider à repartir ? Je les ai rassurés et leur ai dit que nous ferons les rapports dès la fin de la guerre, et nous espérons que nous pourrons reconstruire les installations que l’occupation a détruites, comme la pépinière, les canalisations, etc. « Tout cela relève de la connaissance de l’invisible, mais nous essaierons autant que possible de vous aider à repartir. »

Les agriculteurs ont été très heureux de recevoir ces repas, surtout parce qu’ils les ont rassurés sur le fait qu’ils ne sont pas seuls, et que nous serons avec eux dans la reconstruction de leurs terres.

Ici, il faut noter que nous aurons beaucoup de travail après la fin de la guerre, pour documenter les terres dévastées et les installations agricoles que l’occupation a détruites, et pour essayer de trouver plusieurs partenaires pour reconstruire les projets que nous avions précédemment établis, parce que les problèmes seront grands et nous devons nous y préparer.

Nous savons que la pression du travail de solidarité épuise chacun, et nous l’apprécions tous, mais l’ampleur des destructions laissées par l’occupation dans le secteur agricole est grande et nos efforts à tous, vous et nous, doivent être intensifiés pour relever ces défis.

On peut voir l’ensemble des photos du 12 janvier à ce lien :

https://drive.google.com/drive/folders/11RIqTlW0fDyJpUc1sKeU6NdFTMAtU-le

Les représentants des familles réfugiées dans l’école Al-Amal ont établi pour l’UJFP et son équipe gazaouie, conduite par Abu Amir, le certificat suivant :

« Un certificat de gratitude et d’appréciation

L’administration de l’école primaire de garçons Al-Amal pour les réfugiés, représentée par les notables de la famille Abu Ta’ima, remercie l’UJFP d’avoir rapidement répondu à l’appel pour fournir une aide aux agriculteurs de la région orientale qui ont été déplacés vers cette école située à l’ouest de Khan Yunis.

Nous savions à l’avance que vous ne nous abandonneriez pas en nous fournissant de l’aide, comme vous en avez l’habitude, en répondant à l’appel du devoir, et nous vous informons que nous avons reçu des repas de votre équipe dans la bande de Gaza, représentée par Abu Amir (1.900 repas).

Ces repas ont grandement contribué à la résistance de nos familles. Nous vous remercions également pour la communication de votre équipe avec les institutions locales afin de fournir 80 colis alimentaires qui ont également été reçus et sont en train d’être distribués aux familles présentes dans l’école.

Nous espérons que ces efforts continueront à servir ces agriculteurs affligés qui sont frappés par cette guerre.

12-janvier-2024 »

Au fil d’un appel par Messenger, Abu Amir raconte le 15 janvier 2024

Au 15 janvier, toujours aucune communication téléphonique ou internet local dans toute la bande de Gaza.

Il y a deux jours, Abu Amir s’est rendu à l’Hôpital Européen (sud-est de Khan Younis, près de Foukhari). Il a pu voir les corps de très nombreux paysans, dont il connaissait la plupart, par l’activité de la pépinière, et aussi lors de la distribution d’outils .

Ces paysans ont été victimes de bombardements ciblés. Beaucoup habitaient Bani Souheila avant la guerre. Ils étaient réfugiés aux alentours de l’ Hôpital Européen, mais ils ont voulu aller vérifier ce qu’il advenait de leurs terres et de leurs maisons. Lorsqu’ils sont arrivés sur les terres, ils ont été sauvagement bombardés, des corps en morceaux.

Les attaques aériennes se multiplient en ce moment sur Khan Younis, Maghazi, Deir al-Balah, Burej [centre et sud de la bande de Gaza].

« Comme expliqué dans le dernier rapport, le 12 janvier, j’ai trouvé, rassemblé dans une école à Khan Younis, une grande partie de la famille élargie du mokhtar Abu Taïma (Abu Jamal). Nos retrouvailles ont été très chaleureuses. Toutes les questions concernaient la possibilité de soutien lorsqu’ils retourneront sur leurs terres, si des projets pour les aider à ce moment là seront envisagés, je leur ai dit que oui. Il faut comprendre qu’ils ont tout perdu, je peux donner l’exemple des propres maisons d’Abu Jamal, il n’en reste rien. »

Les paysans doivent aussi faire face à des pillages sur ce qui reste debout. Par exemple, sur le parc de panneaux solaires déployés pour le château d’eau (le premier parc, obtenu grace à la FAO, de 90 panneaux), 25 ont été dérobés (les panneaux financés par l’UJFP, installés sur les toits, sont toujours là, mais avec des dommages dus aux bombardements).

Donc nous savons que nous allons avoir énormément de problème avec l’eau, si nous ne pouvons actionner les pompes. Et vous savez qu’il ne reste absolument rien de la pépinière.

Nous attendons… Nous entendons qu’il y a des oppositions à l’intérieur d’Israël sur la folie de leur gouvernement, que certains appellent à changer les responsables. Il y a les élections qui viennent aux USA, on peut penser qu’ils voudront en finir avec cette guerre avant ces élections. Il ne s’agit pas de compréhension de ce qui arrive aux Palestiniens, ils ne sont préoccupés que par eux-même, mais nous espérons que cela veut dire que cet enfer va se terminer.

Bravo à l’Afrique de Sud, ils ont très bien travaillé, on entend la rage d’Israël contre eux. Et les pays Arabes ont voulu, quand tout était prêt, se joindre à la requête de l’Afrique du Sud, qui a répondu : ‘on vous appelé pour vous joindre, vous n’avez pas bougé, maintenant que la requête est prête, nous ne perdrons pas encore deux semaines à attendre que vous travailliez, nous déposons sans vous, tous ce que vous voulez, c’est retarder l’audition’.

Même si la réponse de la CIJ n’était pas bonne, c’est fondamental que cette audience ait eu lieu, les peuples du monde entier l’ont entendu, ceux qui ne connaissaient rien à la situation de la Palestine peuvent maintenant dire aux Palestiniens : vous pouvez être fiers de vous.

J’ai enfin pu réaliser un nouveau poster pour nos interventions. Je vais retourner vers les paysans réfugiés dans cette école, nous pouvons distribuer des chaussures, des vêtements, ils en ont tellement besoin, ils sont dans de si mauvaises conditions, et il fait très froid maintenant ».

Sarah a demandé à Abu Amir : quand nous rapportons vos actions, les gens en France nous demandent : mais comment font-ils ? Il y a encore des marchandises à acheter ?

Abu Amir rit et explique : « Certes, tout est incroyablement cher. Et difficile à trouver. Par exemple, je voulais des poulets pour les repas pour les paysans le 12 janvier. J’ai cherché en ville, car les paysans qui ont encore des animaux les ont ramenés près de l’endroit où ils sont réfugiés. Mais ils ont les plus grande difficultés pour les nourrir. Alors j’ai trouvé à acheter des moutons parce que le propriétaire devait les vendre, donc pas trop cher (vous avez vu, nous avons mis des photos de la préparation des repas). Cela a permis pour cette fois-là de faire des repas vraiment délicieux.

Nous passons notre temps à chercher partout, mes deux fils et moi, tout ce qui est possible, du riz, des oignons, etc…Cela devient de plus en plus difficile pour le riz. »

Source : Altermidi.org