ISM-Palestine, 8 décembre 2023. Dans la matinée du 8 décembre, une cinquantaine de soldats/colons, pour la plupart masqués, ont envahi le village palestinien de Khallet Al-Dabaa, à Masafer Yatta, et ont violemment attaqué 5 personnes. Les agresseurs ont enlevé Salah, un Palestinien, père de 4 jeunes enfants. Ils ont également saccagé et gravement endommagé certaines maisons et l’école primaire du village, détruisant portes, fenêtres et meubles. Les soldats/colons ont volé 6.000 shekels (1.600 dollars) et divers objets tels que des perceuses électriques, des vestes, des lampes de poche et des jumelles. Ils ont également déchiré des sacs de nourriture, piétiné du pain et des légumes.

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Les soldats/colons ont ensuite bloqué la route menant à un village voisin et empêché une ambulance d’atteindre un Palestinien diabétique de 84 ans qui avait besoin de soins médicaux urgents.

Le Palestinien de 84 ans s’est évanoui pendant l’affrontement, tandis que le chef du conseil du village, Muhammad Rabai, qui avait appelé l’ambulance, a été arrêté par les soldats/colons israéliens.

On ne sait pas clairement si les agresseurs, arrivés à bord de véhicules civils, étaient des colons, des soldats de l’armée israélienne ou un groupe composé des deux.

Les Palestiniens de Masafer Yatta ont rapporté qu’il est actuellement presque impossible de faire la distinction entre l’armée et les groupes de colons, car ces derniers parcourent la zone armés jusqu’aux dents, ils portent des uniformes et des cagoules de l’armée israélienne et sont accompagnés de soldats.

Lors de l’attaque, des témoins oculaires ont reconnu un colon particulièrement violent, du nom d’Eitan Yardeni, qui réside dans l’avant-poste israélien illégal de Havat Ma’on.

Attaques coloniales et nettoyage ethnique à Masafer Yatta

Dans les années 1980, les autorités israéliennes ont désigné une partie de Masafer Yatta comme « zone de tir 918 », une zone militaire fermée. Cette zone comprend le terrain où se trouve Khallet Al-Dabaa. Depuis cette déclaration, les résidents risquent d’être expulsés de force à tout moment, de voir leurs maisons démolies et d’être déportés. L’une des maisons endommagées lors de l’attaque du 8 décembre a été démolie cinq fois par le passé et reconstruite chaque fois.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), environ 1.150 Palestiniens vivaient dans la zone de tir en 2022, dont 569 enfants.

Au cours des dernières semaines, les habitants de Masafer Yatta ont signalé des raids violents et continus de la part de colons armés et de soldats israéliens, qui agressent et kidnappent des Palestiniens, détruisent les infrastructures critiques des villages, telles que les réseaux électriques et les réservoirs d’eau, et volent des biens et du bétail.

Des Palestiniens se sont également retrouvés sans abri suite aux démolitions effectuées par les bulldozers de l’armée dans plusieurs villages, dont Deirat, Umm Lasafa et Umm Qissa.

En octobre, des Palestiniens du village de Khirbet Zanuta ont été déplacés de force après que des colons armés les ont menacés en leur disant qu’ils avaient 24 heures pour quitter leurs maisons, avant que les colons ne reviennent et « tuent tout le monde ».

Article original en anglais sur palsolidarity .org / traduction MR