A ceux qui veulent museler Salah Hamouri

Elsa Lefort, 25 janvier 2023. L’énergie que mettent les défenseurs d’Israël à diffamer Salah Hamouri et à faire pression sur celles et ceux qui le soutiennent ou lui donnent la possibilité de témoigner est révélatrice de leur volonté de censurer la réalité de l’occupation.

Salah Hamouri, comme de nombreux Palestiniens souffre de l’occupation depuis son enfance et a enduré différentes oppressions : raids nocturnes au domicile familial dans son enfance, blessé par balle au cours d’une manifestation, emprisonné pendant 10 ans dont plus de 2 ans en détention administrative (sans charge ni jugement), espionné notamment via Pegasus, séparé de force de sa femme de ses enfants pendant 6 années et enfin, déporté de son pays natal avec l’impossibilité totale de retourner en Palestine.

Alors qu’il est contraint de vivre en France, les défenseurs d’Israël souhaitent le condamner au silence en faisant annuler les conférences où il témoigne de son vécu et des conditions de détention des 4.700 prisonniers politiques palestiniens détenus par Israël. De quoi ont-ils peur ?

Rien n’est trop beau pour défendre Israël, alors ils affirment que Salah Hamouri serait membre d’une organisation terroriste. Qu’ils nous expliquent alors pourquoi la diplomatie française et Emmanuel Macron ont tjs demandé sa libération et le respect de ses droits ?

Ils prétendent qu’il aurait reconnu avoir participé à la tentative d’assassinat d’un leader d’extrême-droite israélien alors qu’Israël l’a condamné suite à une dénonciation obtenue lors d’interrogatoire violent, Salah a toujours nié et aucune preuve n’a appuyé cette dénonciation.

Alain Juppé, alors Ministre des affaires étrangères, affirmait que les aveux « n’ont été corroborés par aucun élément de preuve ».

Salah Hamouri avait plaidé coupable après deux années de détention « préventive » dans le cadre d’un marchandage de peine : 14 ans s’il plaide non coupable, 7 ans s’il plaide coupable. Aurait-il dû passer 14 ans en prison pour un crime qu’il n’a pas commis ?

A chacune de ses incarcérations, @francediplomatie et les Présidents français sont intervenus pour obtenir sa libération, dénoncer le caractère arbitraire de la détention arbitraire et demander à ce que Salah Hamouri vive en famille dans sa ville natale, Jérusalem.

Salah Hamouri et sa famille, en France et en Palestine a toujours été en contact avec les autorités françaises, @francediplo, @Elysee, Consulat, Ambassade. Il a lui-même été reçu au Quai d’Orsay et à l’Elysée (photo ci-dessous). Est-ce le sort réservé à un « terroriste » ?

Des villes, personnalités, élus locaux et nationaux, associations, ONG de défense des droits humains comme @amnestyfrance @ACAT_France @fidh_fr @LDH_Fr @AFPSOfficiel @PFPalestine, partis & syndicats le soutiennent et ont appuyé l’exigence de libération et son droit de vivre en Palestine.

Celles et ceux qui veulent contraindre Salah Hamouri au silence, en + de reprendre la rhétorique israélienne pour délégitimer son combat de défenseur des droits humains, n’ont jamais dénoncé l’acharnement qu’il subit, ni le caractère arbitraire d’une détention administrative (sans charge ni jugement), ni même la violation du droit international que représente sa déportation. Ils devraient dénoncer les pratiques antidémocratiques menées par Israël, comme ils s’attèlent à le faire quand elles ont lieu en Iran ou en Russie.

Ils ont préféré polémiquer sur l’usage du mot « déportation » alors que c’est le terme de droit international définit dans le statut de Rome et la IVe Convention de Genève pour qualifier le transfert de personne « en masse ou individuels », « hors du territoire occupé ».

La déportation forcée de Salah Hamouri vers la France est condamnée par la France, de nombreuses ONGs et qualifiée par l’ONU de « Crime de guerre ».

Les intimidations ne feront pas reculer les défenseurs des droits humains. Merci à celles et ceux qui permettent à Salah de témoigner. Courage à eux, car ils ont à subir le harcèlement et la diffamation des censeurs trop attachés à défendre l’apartheid israélien. Tenez bon !

A celles et ceux qui diffament Salah Hamouri, croyez bien que la justice française peut être saisie et que c’est vous qui êtes hors la loi en portant de telles accusations. Aux Parlementaires : l’immunité parlementaire ne couvre pas les propos tenus en dehors de votre activité.

Les conférences sont publiques et ouvertes à toutes et tous. Salah Hamouri y parle de son vécu de prisonnier politique, de Jérusalémite dont la carte de résident permanent a été révoquée au motif qu’il n’est pas loyal à l’Etat d’occupation.

Les deux uniques valeurs qui y sont diffusées sont liberté & justice. La seule haine mesurable est celle qui provient de celles et ceux qui souhaiteraient que ses soutiens et lui soient condamnés au silence.

Source : compte Twitter Elsa Lefort