Le martyre de Nasser Abu Hamid condamné par les factions de la Résistance

Al-Mayadeen, 20 décembre 2022. Le Mouvement du Jihad islamique palestinien (PIJ) en Palestine a pleuré la mort de Nasser Abu Hamid, décédé d’un cancer à la suite d’une négligence médicale délibérée, dans un cas manifeste de politique d’homicide médical dans les prisons de l’occupation.

Le PIJ a déclaré qu’il tenait « l’ennemi criminel pleinement responsable de son assassinat et des répercussions de ce crime odieux à la lumière de son [“Israël”] escalade d’agression et de terreur contre les prisonniers. »

Le PIJ a affirmé que « le peuple qui offre des martyrs et des prisonniers sur l’autel de la liberté continuera sur sa voie. »

Le mouvement a appelé les organisations humanitaires et de défense des droits de l’homme à se tenir aux côtés des prisonniers détenus illégalement, à assumer leurs responsabilités morales face à ce crime israélien, et à travailler sérieusement et réellement pour freiner l’agression de l’administration pénitentiaire et pour protéger les détenus de tout autre homicide médical.

Pour sa part, le mouvement Hamas a pleuré le martyr Abu Hamid, et a déclaré que le mouvement jugeait que sa mort était le résultat du « crime de négligence médicale pratiqué par l’occupation criminelle. »

De même, un porte-parole du mouvement Fatah a annoncé que l’occupation devait être tenue pour responsable du meurtre d’Abu Hamid, et a regretté le silence de la communauté internationale et son incapacité à intervenir pour obtenir sa libération.

Le Front démocratique pour la libération de la Palestine a également fait son deuil d’Abu Hamid et a tenu l’occupation pour pleinement responsable du « crime de son exécution ».

Le Front populaire de libération de la Palestine a lui aussi exprimé sa tristesse pour la mort du commandant en chef Abu Hamid.

La famille du martyr entoure sa mère qui n’a pu voir son fils avant sa mort, les autorités d’occupation ayant refusé de le transférer dans un hôpital palestinien à la veille de sa mort.

Le testament du martyr Nasser Abu Hamid

Après son martyre, les activistes sur les médias sociaux ont fait circuler le message du martyr, dans lequel il disait : « Je suis au bout du chemin, mais je suis rassuré et confiant car je suis d’abord un Palestinien, et je suis fier, je laisse derrière moi un grand peuple qui n’oubliera pas ma cause et la cause des prisonniers. »

Le martyr a ajouté dans son message : « Je m’incline en hommage à tous les fils de notre patient peuple palestinien », et il a exprimé son bonheur de rejoindre les martyrs de Palestine, car « une grande partie d’entre eux sont mes compagnons. »

Grèves en Cisjordanie

La grève générale annoncée en Cisjordanie s’est étendue à Jénine après que le détenu Nasser Abu Hamid soit mort en martyr dans les prisons de l’occupation.

Le mouvement Fatah dans les gouvernorats de Ramallah, Al-Bireh, Beit Lahm, Al-Khalil et Naplouse a annoncé trois jours de deuil et une grève générale, parmi les appels à affronter l’occupation en réponse aux crimes commis contre les détenus palestiniens.

Pour honorer son martyre, le syndicat des enseignants a déclaré une grève après la troisième session dans toutes les écoles du pays.

Le martyre d’Abu Hamid n’est pas surprenant. Le détenu malade a longtemps souffert avant de perdre la vie par négligence médicale. Le Club des prisonniers palestiniens avait annoncé, quelques heures avant l’annonce, que le détenu Abu Hamid rendait ses derniers soupirs et s’attendait à recevoir la nouvelle de sa mort à tout moment.

Qui est Nasser Abu Hamid ?

Nasser Abu Hamid, du camp d’Al-Amari, Ramallah, est l’un des cinq frères qui ont été [tous] condamnés à perpétuité par les autorités israéliennes. Il s’agit de : Nasr, Nasser, Sharif, Mohammad et Islam, qui a été arrêté en 2018. Le sixième frère est le martyr Abdel Moneim Abu Hamid. Leur mère a été privée de visite pendant des années, ils ont perdu leur père en détention, et leur maison familiale a été démolie 5 fois – la dernière en 2019.

Pendant la première année de la première Intifada, en 1987, Nasser a été arrêté une première fois pour quatre mois. Puis, il a été arrêté à nouveau, et a été condamné à deux ans et demi de prison. Après sa libération, il est à nouveau arrêté pour la troisième fois en 1990. Après avoir passé quatre ans en prison, il a été libéré une nouvelle fois après des négociations et a été à nouveau arrêté en 1996. 

Pendant la deuxième Intifada, Abu Hamid a résisté à l’occupation israélienne, ce qui a conduit à son arrestation en 2002. Le prisonnier a été condamné à sept peines de prison à vie plus 50 ans – il est toujours en captivité à ce jour, malgré sa maladie chronique. 

Article original en anglais sur Al-Mayadeen / Traduction MR