La Haute Cour israélienne approuve un ensemble de 31 appartements pour colons à Hébron

Tovah Lazaroff, 30 avril 2022. La Haute Cour de justice a donné son feu vert à la construction d’un ensemble d’appartements pour colons de six étages et 31 logements à Hébron, connu sous le nom de Quartier Hizkiyahu.

Une photo simulée de ce à quoi ressemblera le quartier Hizkiyahu lorsqu’il sera terminé. (crédit photo : Communauté juive d’Hébron)

Jeudi, la Haute Cour a rejeté une pétition contre le projet déposée par le groupe de gauche La Paix Maintenant et la municipalité d’Hébron dirigée par des Palestiniens, ordonnant aux deux plaignants de payer un total combiné de 20.000 NIS (5.700€) en frais de justice.

La décision du tribunal ferme la voie à un recours juridique contre le projet, qui sera la première construction entièrement nouvelle dans la rue Shuhadah à Hébron. Il n’y a pas d’autres bâtiments de six étages sur ce tronçon de rue.

Il s’agit du premier projet de construction à recevoir une approbation en 17 ans. Une fois terminé, le Quartier Hizkiyahu permettra l’expansion de la petite communauté juive de la ville, qui vit dans une section de la ville sous le contrôle de l’armée israélienne.

La communauté juive d’Hébron a déclaré que la décision du tribunal « met fin à une longue campagne juridique destinée à tenter de priver les Juifs du droit humain fondamental qu’est la possibilité de construire une maison. »

« Le droit au logement a été refusé à un moment où les Arabes d’Hébron ont construit des milliers de maisons, y compris de grands immeubles », a déclaré la communauté juive.

Hébron est le lieu de résidence de plus de 215.000 Palestiniens. Son histoire juive remonte à la Bible, qui relate l’achat par Abraham, à Hébron, du Tombeau des Patriarches.

La ville est également l’un des points névralgiques de la violence dans le conflit israélo-palestinien. La gauche israélienne et les Palestiniens estiment qu’Israël devrait se retirer de la Cisjordanie, y compris d’Hébron, mettant ainsi fin à sa gouvernance militaire dans cette région.

La Paix Maintenant a demandé au gouvernement d’intervenir et d’arrêter le projet de construction, qui a commencé en octobre de l’année dernière.

Selon l’ONG de gauche, le projet est l’un des « visages les plus laids du contrôle israélien sur les territoires. La construction d’une nouvelle colonie au cœur d’Hébron sera très préjudiciable à Israël et est en totale contradiction avec les directives du gouvernement. »

La propriété elle-même est aux mains des Juifs depuis que Hayyim Israel Romano y a construit un immeuble d’habitation juif en 1876. Le rabbin Sholom Dovber Schneersohn, cinquième rabbin de Chabad, l’a achetée en 1912 pour la Yeshiva Torat Emet et l’a donnée à la communauté juive qui est revenue dans la ville en 1979.

Le gouvernement jordanien avait construit une gare routière sur une partie de la propriété qui n’était pas utilisée pour l’école lorsqu’il contrôlait la ville de 1948 à 1967.

Le terrain a ensuite été transféré au Gardien des Propriétés abandonnées, qui l’a loué pour une gare routière jusqu’à ce que les Forces israéliennes le saisissent pour un usage militaire dans les années 1980.

La communauté juive a fait pression pour utiliser le site à des fins résidentielles. Le Conseil supérieur de la planification pour la Judée et la Samarie a donné son feu vert au projet en 2017 et l’a approuvé définitivement en octobre 2020.

La municipalité d’Hébron et La Paix Maintenant avaient fait valoir que le projet n’était pas conforme aux lois de zonage du secteur et que la compétence pour approuver de tels projets revenait à la municipalité et non au conseil.

La Haute Cour a confirmé l’avis d’une juridiction inférieure selon lequel la municipalité avait abdiqué sa responsabilité envers la communauté juive d’Hébron et que, par conséquent, ces questions d’urbanisme relevaient du conseil.

Les juges ont déclaré qu’il existait des dérogations dans les lois de zonage qui rendaient un tel projet possible.

Article original en anglais sur The Jerusalem Post / Traduction MR