Partager la publication "Le retour au nord de Gaza « brise l’illusion de la victoire » : médias israéliens"
Al Mayadeen, 27 janvier 2025. Les images des Palestiniens qui retournent au nord de Gaza par le passage de Netzarim « détruisent l’illusion d’une victoire absolue », ont déclaré les médias israéliens, faisant référence au vœu du Premier ministre Benjamin Netanyahu d’une victoire totale à Gaza.
Selon l’analyste militaire de Haaretz, Amos Harel, le retour des Palestiniens dans le nord de Gaza et ce qui reste de leurs maisons à pied, notamment par la route de Netzarim, confirme dans une large mesure la fin de la guerre entre « Israël » et le Hamas.
Les images de leur retour prises lundi invalident le vœu de Benjamin Netanyahu et de ses soutiens d’une victoire totale à Gaza, a également ajouté Harel.
« Pendant la majeure partie de la guerre, Netanyahou a refusé de discuter des arrangements pour le lendemain à Gaza. Il n’a pas accepté d’ouvrir une fenêtre pour la participation de l’Autorité palestinienne à Gaza et a continué à promouvoir un scénario illusoire de défaite totale du Hamas » », a ajouté l’analyste israélien, soulignant qu’actuellement, il semble que le Premier ministre devra se contenter de beaucoup moins.
Quant au Hamas, la priorité accordée à la libération des prisonniers, en particulier sa gestion de l’incident impliquant la captive Arbel Yehud, est une concession tactique en faveur d’un gain stratégique : le retour des habitants dans le nord de Gaza et la prévention de la reprise des combats, a-t-il expliqué. « La décision finale pourrait reposer entre les mains du président américain Donald Trump. La rencontre prévue entre lui et Netanyahou semble être d’une importance cruciale », selon Harel.
Il a ensuite précisé que le retour des Palestiniens dans le nord de Gaza compliquerait à nouveau le soi-disant processus d’évacuation des civils du nord si l’armée israélienne envahissait le district, indépendamment du fait que l’accord de cessez-le-feu s’effondre après le temps imparti et la première phase, entre autres contraintes opérationnelles.
« Pas d’élimination absolue »
Dans ce contexte, Harel a également affirmé que l’occupation israélienne a porté au Hamas le coup le plus dur qu’elle pouvait porter contre un adversaire depuis sa formation. Cependant, il ne s’agit pas de l’élimination absolue [du Hamas], a-t-il affirmé.
« C’est la source des promesses faites par le ministre des Finances Bezalel Smotrich, qui s’accroche à son siège malgré son opposition à l’accord sur les prisonniers, concernant un retour rapide à la guerre », a-t-il déclaré, ajoutant que la réalité est loin de ce que le cabinet israélien essaie de fabriquer, tout comme la possibilité de reprendre la guerre contre Gaza.
Harel a ensuite affirmé que la décision serait prise par le président américain Donald Trump, plutôt que par Netanyahu.
Il a noté que « Trump aime l’ambiguïté et le manque de clarté jusqu’à ce qu’il décide », ce qui explique la difficulté de prédire son comportement. Mais selon les indications qu’il a données ces dernières semaines, « sa principale préoccupation n’est pas de reprendre la guerre mais d’y mettre fin. »
Pour l’instant, il semble que Trump ait l’intention de faire pression sur Netanyahou pour qu’il conclue l’accord d’échange de prisonniers, établisse un méga-accord américano-saoudien-israélien et reconnaisse potentiellement une vision future d’un État palestinien, a déclaré Harel.
Cependant, Trump a suggéré samedi un plan controversé pour « simplement nettoyer » Gaza par l’expulsion massive de sa population vers l’Égypte et la Jordanie voisines, présentant la proposition comme une étape vers la « paix au Moyen-Orient ».
Qualifiant Gaza de « site de démolition » au lendemain du génocide israélien, Trump a révélé qu’il avait discuté de l’idée avec le roi de Jordanie Abdallah II et qu’il prévoyait de nouvelles discussions avec les dirigeants égyptiens.
« J’aimerais que l’Égypte accueille des gens. Et j’aimerais que la Jordanie accueille des gens », a déclaré Trump aux journalistes à bord d’Air Force One.
Il a estimé que « probablement un million et demi de personnes » pourraient être déplacées, ajoutant : « Nous allons simplement nettoyer tout cela. Vous savez, au fil des siècles, ce site a connu de nombreux, nombreux conflits. Et je ne sais pas, quelque chose doit se passer. »
Article original en anglais sur Al Mayadeen / Traduction MR