Le Hamas réagit au plan Trump et soutient le retrait de Gaza et l’échange de prisonniers

Al Mayadeen, 3 octobre 2025. – Le mouvement de résistance palestinien Hamas a annoncé vendredi avoir présenté sa réponse officielle au plan pour Gaza proposé par le président américain Donald Trump, à l’issue de vastes consultations avec ses instances dirigeantes, d’autres factions palestiniennes et des médiateurs internationaux.

27 février 2025. Arrivée à Gaza de 46 détenus palestiniens, dont des femmes et des mineurs, dans le cadre du septième groupe de l’accord d’échange avec Israël. Tous avaient été enlevés à Gaza sans inculpation et soumis à des mauvais traitements et à la torture dans les camps de détention israéliens. (capture d’écran de la video publiée sur le compte X Suppressed News.)

Dans son communiqué, le Hamas a déclaré apprécier les efforts arabes, islamiques et internationaux, y compris ceux du président Trump, visant à mettre fin à la guerre à Gaza, à garantir l’acheminement de l’aide humanitaire, à empêcher le déplacement des Palestiniens et à rejeter l’occupation de la bande de Gaza.

Le mouvement a approuvé un accord-cadre pour un échange de prisonniers, acceptant de libérer tous les prisonniers israéliens, vivants et décédés, conformément à la formule proposée par Trump, dès que la situation sur le terrain le permettra. Le Hamas a confirmé sa volonté d’entamer immédiatement des négociations par l’intermédiaire de médiateurs afin d’en finaliser les détails.

Transfert de l’administration de Gaza

Le Hamas a également réitéré son acceptation du transfert de l’administration de Gaza à une autorité technocratique palestinienne composée d’indépendants, fondée sur un consensus national et bénéficiant du soutien arabe et islamique.

Le groupe a souligné que d’autres aspects de la proposition de Trump concernant l’avenir à long terme de Gaza et les droits fondamentaux du peuple palestinien requièrent une décision nationale plus large.

Le Hamas a insisté sur le fait que ces questions doivent être débattues dans un cadre palestinien unifié, dans le respect du droit international et des résolutions de l’ONU.

« Le Hamas participera à ce processus national et y contribuera de manière responsable », conclut le communiqué.

L’ultimatum de Trump

Trump a lancé un ultimatum au Hamas, donnant au groupe de résistance palestinien jusqu’à 18h00 (heure de Washington) dimanche pour accepter sa nouvelle proposition de « paix » pour Gaza, prévenant que « l’enfer » se déchaînerait en cas de refus.

Cette menace, proférée dans un contexte de coordination américano-israélienne en cours, a été largement condamnée par les analystes et les défenseurs des droits humains, la qualifiant de diplomatie coercitive visant à consolider le programme politique de Washington plutôt qu’à instaurer une paix véritable.

L’attachée de presse de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a renforcé le ton du président lors d’un point de presse vendredi, présentant cette offre comme une « ultime chance » pour le Hamas d’éviter l’anéantissement. « Le Hamas a la possibilité d’accepter ce plan et d’avancer de manière pacifique et prospère dans la région. Et s’il ne le fait pas, les conséquences seront malheureusement tragiques », a-t-elle déclaré.

Un plan soutenu par « Israël » et construit autour du contrôle américain

Dévoilée la semaine dernière en collaboration avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, la proposition en 20 points de Trump présente l’avenir de Gaza comme conditionné au désarmement du Hamas, au retour des prisonniers israéliens et à la mise en place d’une administration sous contrôle étranger. Ce plan envisage la transformation de Gaza en une « zone démilitarisée et exempte de menaces », supervisée par un « Conseil de paix » international nouvellement créé, présidé par Trump lui-même et incluant des personnalités telles que l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, dont l’héritage est lié aux guerres d’Irak et d’Afghanistan.

La proposition promet un programme de reconstruction global sous le parrainage de l’Occident et du Golfe, conditionné au démantèlement complet de l’infrastructure militaire de la Résistance. Elle prévoit également d’accorder l’amnistie aux membres du Hamas qui acceptent la « coexistence » et renoncent aux armes, tout en autorisant les autres à quitter Gaza par des « couloirs sûrs » vers les pays disposés à les accueillir, une clause que ses détracteurs qualifient d’expulsion forcée. Selon ce plan, l’administration de Gaza serait confiée à un comité technocratique apolitique, placé sous la supervision du Conseil de paix. Une force internationale temporaire de stabilisation, composée de contingents de police américains, égyptiens, jordaniens et palestiniens, serait déployée pour « sécuriser les frontières » et gérer la sécurité intérieure de l’enclave.

Une initiative économique complémentaire, menée par un consortium baptisé « Miracle Cities », vise à attirer les investissements étrangers, à établir une zone économique spéciale et à ouvrir l’enclave aux capitaux internationaux, mais seulement après sa démilitarisation.

Article original en anglais sur Al Mayadeen / Traduction MR