Les pourparlers de cessez-le-feu marqueraient un « virage stratégique » grâce à la médiation américaine

IMEMC, 20 juillet 2025. – Fait diplomatique rare, les États-Unis ont entamé des contacts officiels avec le Hamas, leur premier depuis des décennies, dans le cadre des négociations de cessez-le-feu en cours à Doha, marquant ainsi un changement notable dans leurs positions.

Adam Boehler, envoyé du président Trump pour les affaires des otages, a rencontré des responsables du Hamas afin de discuter de la libération des prisonniers américano-israéliens et d’explorer les conditions d’une trêve plus large.

Ces rencontres, confirmées par les deux parties, marquent un changement dans l’implication de Washington et la structure de la diplomatie régionale.

Malgré le caractère historique de cet engagement, Israël et le Hamas poursuivent des pourparlers indirects sous la médiation du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis.

Bien que les parties n’interagissent pas directement, les canaux de négociation sont devenus plus dynamiques et transparents. Les responsables américains ont assumé un rôle plus central, contribuant à la dynamique observée lors des récentes sessions.

La portée de ces discussions, telle que rapportée par les médias régionaux, dépasse les échanges tactiques.

Les négociateurs israéliens agiraient également sous une autorité élargie pour examiner des propositions préservant les intérêts stratégiques tout en offrant les bases d’une éventuelle désescalade.

Les questions centrales à l’ordre du jour incluent la logistique du cessez-le-feu, le contrôle territorial et l’avenir des otages et détenus civils.

Un point de discorde majeur concerne la demande du Hamas de libérer des prisonniers palestiniens de haut rang, dont beaucoup ont passé des décennies dans les prisons israéliennes.

Surnommés « les clés », ces individus comprennent de hauts dirigeants politiques purgeant plusieurs peines de prison à perpétuité. Israël continue de résister à cette demande, ce qui complique les efforts visant à formaliser un cessez-le-feu permanent.

Les négociateurs palestiniens continuent de faire pression pour la libération de plusieurs prisonniers politiques de premier plan incarcérés dans les prisons israéliennes, au premier rang desquels Marwan Barghouti, dont le cas symbolise désormais des revendications plus larges de reconnaissance politique et de réconciliation.

Barghouti, personnalité importante du Fatah, purge actuellement cinq peines de prison à perpétuité et quarante ans supplémentaires. Selon le quotidien israélien Yedioth Ahronoth, des sources palestiniennes ont confirmé que le Hamas ne souhaitait pas retirer le nom de Barghouti de la liste des personnes proposées pour la libération. Cependant, des responsables israéliens ont déclaré qu’il n’avait pas été officiellement inclus dans le cycle actuel de négociations.

Barghouti bénéficie d’un large soutien public en Cisjordanie et est considéré par de nombreux Palestiniens comme un successeur viable à Mahmoud Abbas. Sa position politique et son symbolisme personnel évoquent des comparaisons avec feu Yasser Arafat, notamment en termes de charisme, de détermination et de position nationaliste.

Le Yedioth Ahronoth note qu’un scénario possible implique l’expulsion de Marwan vers le Qatar ou un pays tiers.

Des sources palestiniennes affirment que, même de l’étranger, Barghouti pourrait exercer une influence significative sur les institutions palestiniennes.

Une source a affirmé : « Barghouti pourrait prendre la tête de l’Organisation de libération de la Palestine depuis Doha. Il est le seul à pouvoir unifier le peuple. Il rappelle à tous Arafat : sa sagesse, sa détermination et sa présence.»

Des diplomates américains ont assuré aux familles d’otages israéliennes que des progrès étaient possibles. L’envoyé Steven Witkoff devrait arriver à Doha pour guider la prochaine phase des négociations, et son implication est considérée comme essentielle pour combler les lacunes restantes.

Sur le terrain, le Hamas a accueilli avec prudence les propositions israéliennes actualisées, notamment les cartes territoriales révisées indiquant un retrait militaire israélien plus large du corridor de Morag, dans le sud de Gaza.

Bien que le Hamas considère ces changements comme constructifs, le groupe maintient que de nombreux détails cruciaux restent en suspens et que les négociations n’en sont qu’à leurs débuts. Le corridor de Morag lui-même demeure un point de friction. Israël considère cette zone comme cruciale pour maintenir la séparation entre Rafah et Khan Younis, tandis que le Hamas insiste sur un retrait total afin d’assurer la continuité territoriale.

De récents signaux émanant des dirigeants israéliens suggèrent que le Premier ministre Netanyahou pourrait être disposé à ajuster le déploiement de l’armée dans cette zone.

Selon des responsables au fait du cadre actuel, la proposition prévoit une trêve de 60 jours avec libération progressive des otages, d’abord des prisonniers vivants, puis des dépouilles des personnes tuées lors des opérations précédentes.

Le Hamas aurait accepté de procéder à ces remises de façon discrète et d’éviter les cérémonies publiques susceptibles de politiser le processus.

Si le Hamas a accepté les garanties américaines liant le cessez-le-feu à des négociations politiques plus larges, Israël a jusqu’à présent évité tout engagement formel de mettre fin à la guerre.

Cette ambiguïté, conjuguée à des points de discorde non résolus, rend l’issue incertaine, mais le travail diplomatique préparatoire semble désormais plus actif que jamais.

Samedi, 653e jour du génocide en cours à Gaza, 124e jour depuis qu’Israël a violé l’accord de cessez-le-feu négocié, l’armée israélienne a continué à bombarder et à tirer dans diverses parties de la bande de Gaza dévastée, affamée et assiégée ; au moins 136 Palestiniens ont été tués et des centaines ont été blessés, dont des enfants et des femmes.

Le bilan du génocide israélien contre les Palestiniens dans la bande de Gaza s’élève à 58.765 morts, dont au moins 17.131 enfants, 10.190 femmes et 259 journalistes, et 140.485 autres blessés, principalement des enfants, des femmes et des personnes âgées, depuis le 7 octobre 2023.

Parmi ces chiffres, plus de 7.938 Palestiniens, dont 1.533 enfants, 486 femmes, 247 personnes âgées et 31 journalistes, ont été tués et au moins 28.444 blessés depuis le 18 mars, date à laquelle Israël a violé l’accord de cessez-le-feu négocié le 18 mars 2025.

Article original en anglais sur IMEMC / Traduction MR