« La victoire ou le martyre » : la libération d’Al-Qods est à portée de main

Robert Inlakesh, 20 juin 2025.- La guerre d’agression non provoquée contre la République islamique d’Iran pourrait avoir déclenché une série d’événements qui mèneront à ce que l’on appelle depuis longtemps la « guerre finale de libération ». Bien que cela puisse paraître exagéré, si la guerre ne se termine pas rapidement, la seule issue possible est un changement de régime en Iran ou en Palestine occupée.

L’entité sioniste semble avoir cédé à sa propre propagande et être allée trop loin dans son attaque contre l’Iran, persuadée que son objectif paralyserait la capacité iranienne à élaborer rapidement une riposte solide et aboutirait à un échange plutôt limité. Il est clair qu’il s’agit d’une erreur de calcul catastrophique.

Au cours des 20 mois de génocide infligés au peuple de Gaza, le régime sioniste n’a pas réussi à trouver l’image d’une victoire. Malgré des défaites tactiques occasionnelles infligées à la Résistance palestinienne, au CGRI iranien et surtout au Hezbollah, par des assassinats et des opérations de renseignement utilisant des tactiques terroristes, les sionistes n’ont stratégiquement vaincu aucun de leurs opposants.

Au contraire, le Hamas et tous les autres groupes armés palestiniens à Gaza sont toujours en vie et vont bien. Le Hezbollah a survécu. Malgré la menace existentielle qui pesait sur le parti libanais, il a réussi à repousser l’invasion terrestre israélienne du sud du Liban dans les pires circonstances. Le Yémen, quant à lui, a contraint l’armée américaine à reculer et a continué de tirer quotidiennement sur le régime sioniste en soutien à Gaza.

Sans victoire sur aucun front, le massacre ignoble de personnes innocentes, notamment à Gaza, mais aussi au Liban, en Syrie et au Yémen, a dressé la majeure partie de l’opinion publique mondiale contre le régime israélien. Ce projet sioniste a entraîné la fermeture de dizaines de milliers d’entreprises, la perte d’investissements, la fuite d’environ un million de citoyens et un déclin économique brutal.

Parallèlement à tout cela, le Premier ministre du régime, Benjamin Netanyahou, a commencé à écarter toutes les voix critiques de son régime et à remplacer les hauts fonctionnaires par des hommes de main et des alliés personnels. De plus, les fissures au sein de la société israélienne se sont creusées, provoquant périodiquement des flambées de troubles.

L’armée n’a jamais réellement attaqué le Hamas et la Résistance palestinienne à Gaza sur le terrain. À ce jour, il n’existe pratiquement aucune vidéo montrant des Israéliens menant des missions de combat rapproché et affrontant directement des combattants palestiniens. Au lieu de cela, ils se sont cachés comme des lâches dans leurs véhicules militaires blindés, se sont précipités dans les zones pour établir des positions sécurisées et ont utilisé leur armée de l’air comme couverture, ne lançant qu’occasionnellement des opérations de forces spéciales.

Pendant ce temps, les groupes armés palestiniens lançaient des embuscades audacieuses contre les forces d’occupation, les Israéliens concluant presque toujours leur « opération » par l’invasion d’un grand hôpital dont ils s’emparaient et l’utilisaient comme base militaire.

Au lieu de combattre de front comme une véritable armée, le trophée de participation des forces israéliennes – qui accordent le grade de sergent à des jeunes de 19 ans – fut de perpétrer un génocide. Leur objectif ? Résoudre la question de Gaza. En expulsant et en exterminant la population civile, tout en rendant Gaza inhabitable, ils ont bêtement cru que cela conduirait à l’effondrement de la Résistance. À leur grande surprise, la Résistance n’a fait que recruter davantage et, avec des moyens limités, a continué à résister.

Les sionistes ont brièvement interrompu leur génocide, mais ont rapidement violé le cessez-le-feu qu’ils avaient conclu, intensifiant ainsi leur massacre quotidien de civils. L’« Opération Chariots de Gédéon » a été présentée à l’opinion publique israélienne comme la « phase 2 » de la guerre contre Gaza. Pourtant, il est rapidement apparu qu’il s’agissait simplement de la même chose. La différence réside dans le fait que l’armée israélienne, fortement affaiblie, cherchait désormais à utiliser la prétendue « Fondation humanitaire pour Gaza » pour soutenir un nouveau programme de déplacement et de famine, tout en engageant des gangsters liés à Daech pour faire le sale boulot à sa place.

En Syrie, l’entité sioniste a continué d’envahir de nouveaux territoires dans le sud et a fréquemment mené des campagnes de bombardements dans tout le pays. Et ce, malgré la collaboration du nouveau dirigeant syrien, Ahmed al-Sharaa, avec les Israéliens sur la coordination sécuritaire et même l’annonce de son intention de normaliser les relations.

Au Liban, le régime sioniste a refusé de quitter le sud et a commis plus de 3.000 violations du cessez-le-feu depuis le 27 novembre 2024. Il a continué d’enlever des civils libanais, de commettre des assassinats, de bombarder le sud, la vallée de la Bekaa, et même de frapper occasionnellement des bâtiments civils à Beyrouth. Les drones et les avions de chasse israéliens ont silloné le ciel du Liban chaque jour, et l’armée libanaise ne leur a pas résisté avec une seule balle.

L’entité coloniale déchaînée a clairement affiché ses ambitions expansionnistes et son chef, Netanyahou, n’a cessé de clamer haut et fort sa « victoire totale » dans une « guerre sur sept fronts ». Pendant ce temps, les États-Unis et la plupart des dirigeants d’Europe occidentale ont assisté à la scène sans même prendre la peine de condamner, et encore moins de suspendre tout commerce ou d’appliquer des sanctions.

Les Israéliens ont été accusés de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), et leur Premier ministre est devenu un criminel de guerre recherché par la Cour pénale internationale (CPI). Tous les grands groupes de défense des droits de l’homme, y compris B’Tselem, ont accusé l’entité sioniste de génocide à Gaza. Des millions de personnes à travers le monde descendent dans la rue, semaine après semaine, pour implorer leurs gouvernements d’agir. Les étudiants d’Amérique du Nord et de différents pays d’Europe se sont mobilisés, beaucoup sacrifiant leurs diplômes et un éventuel emploi.

En fin de compte, l’entité sioniste n’a subi aucune sanction réelle de la part de la prétendue « communauté internationale », hormis quelques déclarations ponctuelles et quelques dirigeants courageux qui ont pris des mesures limitées pour imposer un prix.

Ce qui s’est passé ces vingt derniers mois, c’est la mort du droit international et des droits humains ; ces concepts reposent désormais sous les décombres de Gaza, aux côtés des corps de milliers d’enfants qui n’ont pas encore été retrouvés.

L’Iran a finalement sonné la fin de la partie

Pendant cette période, l’Iran a essuyé coup sur coup. Son ambassade à Damas a été bombardée, le chef du Hamas, Ismaïl Hanniyeh, a été assassiné à Téhéran, et de hauts responsables du CGRI ont été assassinés.

Puis sont survenues les attaques terroristes aux bipeurs au Liban, qui ont fait des milliers de blessés, dont de nombreux civils, et même tué des femmes et des enfants. Les piliers de la soi-disant « presse libérale libre » occidentale, dont on nous dit qu’elle est la quintessence en matière de journalisme, ont loué cette attaque aux bipeurs que même l’ancien directeur de la CIA, Leon Panetta, a qualifiée de terrorisme.

Donald Trump a pris ses fonctions, sa campagne financée par un gratin de milliardaires sionistes comme Miriam Adelson, puis a menacé de prendre le contrôle de Gaza et de la transformer en un casino sordide pour la classe dirigeante. Ce porte-parole de la machine de guerre, peu sérieux et mentalement incompétent, n’a fait qu’encourager davantage l’aventurisme militariste israélien.

Pendant un certain temps, il a semblé que Gaza allait être continuellement écrasée sans que personne n’intervienne pour l’arrêter, hormis le Yémen, qui s’est révélé être la seule nation au monde suffisamment dévouée à la cause de la justice pour mener une intervention militaire avec ses moyens limités depuis si loin. La lassitude et un sentiment de désespoir ont envahi la région, surtout après le retrait du Hezbollah du combat.

Mais alors que tout semblait perdu, une puissance restait en travers du chemin du régime sioniste sanguinaire, tandis que ses alliés américains écumaient de rage, prêts à s’attaquer aux restes du peuple palestinien inébranlable : l’Iran.

L’objectif final de l’entité sioniste était de porter un coup au peuple iranien, un coup susceptible de conduire à un changement progressif de régime. Cependant, lorsque le régime israélien a frappé, il est allé trop loin, et les Iraniens ont répondu au-delà de ce que quiconque avait anticipé. Trop, c’était trop.

L’erreur de calcul israélienne

Lorsque le régime sioniste a lancé son assaut initial contre l’Iran, il a commis une série d’erreurs. La première a été de cibler des zones civiles densément peuplées, ce qui a provoqué des scènes horribles qui resteront gravées dans la mémoire du peuple iranien : un enfant en bas âge gisant mort dans la rue, une mère coincée sous les décombres, et d’innombrables civils massacrés dans des immeubles d’habitation.

La deuxième erreur majeure a été de supposer que l’assassinat de dirigeants clés du CGRI plongerait l’Iran dans la confusion et le neutraliserait temporairement. Tous les contacts militaires que j’ai rencontrés à l’époque estimaient que l’Iran mettrait deux à cinq jours à se rétablir. À la surprise générale, l’Iran a remplacé ses dirigeants, rétabli ses défenses aériennes et lancé ses premières frappes de missiles dévastatrices, le tout en moins de 15 heures.

Une autre erreur de calcul a été de croire que l’on pouvait compter sur la République islamique pour riposter de manière limitée et mesurée. Jusqu’à présent, il semble que la seule éventualité face à ce qui se produisait était de tenter désespérément de provoquer un changement de régime au plus vite. Le CGRI a secoué le monde entier avec ses frappes à impact maximal, suivies d’une stratégie visant à épuiser les défenses aériennes israélo-occidentales-arabes protégeant l’entité sioniste. Les attaques iraniennes ont été véritablement dévastatrices et ont choqué même ses plus fervents partisans.

Un problème auquel les Israéliens sont désormais confrontés est que, même si un cessez-le-feu était signé demain, leur population commencerait probablement à fuir et leurs mythes sur la « sécurité » s’effondreraient. Tel sera le message principal adressé à l’opinion publique israélienne : vous êtes entouré d’ennemis invincibles et déterminés à mettre fin à votre régime ethno-suprémaciste.

Par conséquent, Benjamin Netanyahou a rapidement semblé se tourner désespérément vers la deuxième option : un changement de régime par tous les moyens. Les Israéliens ont même fait appel à leur pathétique marionnette, le fils du Shah d’Iran déchu. Ce collaborateur contrôlé par les sionistes a diffusé à plusieurs reprises des vidéos affirmant que la République islamique est en train de s’effondrer, tentant désespérément d’inciter à la guerre civile afin d’aider le régime sioniste à détruire sa propre nation. Pourtant, aucun de ses discours n’a jusqu’à présent suscité la moindre manifestation en Iran.

En réalité, face à la brutalité de l’attaque israélienne contre les zones civiles iraniennes, de nombreux Iraniens, qui haïssent par ailleurs passionnément leur gouvernement, se sont rangés à ses côtés contre la brutalité du régime sioniste, conscients que cette attaque vise à les détruire.

Pour comprendre la perspective israélienne derrière le lancement de son offensive, il faut partir du principe que sa logique s’articulait autour d’arguments similaires, relayés par les principaux groupes de réflexion israéliens et américains pro-guerre. Le groupe de réflexion le plus influent auprès de l’administration Trump, la Heritage Foundation, affirmait dans un rapport de six pages qu’Israël devait attaquer les installations nucléaires iraniennes et déclencher un conflit maîtrisable.

Tous les soi-disant experts en politique étrangère partageaient le même sentiment : ils pensaient que l’élimination du programme nucléaire iranien était possible sans déclencher une guerre ouverte. Il est probable que ce qui a encouragé les sionistes à lancer une attaque aussi dévastatrice contre des zones civiles à Téhéran, c’est la conviction que l’Iran réagirait avec retenue et ferait preuve de la même « patience stratégique » qu’il pratique depuis des décennies.

S’ils croient également à leurs propres absurdités concernant la « destruction du Hezbollah », ils s’exposeront à un choc encore plus grand à l’avenir.

S’il est vrai que pendant un certain temps, l’Axe de la Résistance dirigé par l’Iran n’a pas considéré que la guerre multi-fronts en cours était existentielle, ni qu’elle devait être considérée comme la « guerre finale », l’agression, la brutalité inimaginable et l’imprudence commises par le régime sioniste les ont désormais tous amenés à voir la guerre de cette façon. Pourquoi ? Parce que les sionistes ont été vaincus le 7 octobre 2023 et ne s’en sont jamais remis, devenant fous et transformant une simple défaite tactique en une guerre existentielle pour la survie même du régime.

La prise d’Al-Qods ?

En l’absence de cessez-le-feu, ce qui constituerait une reconnaissance de la défaite stratégique israélienne, la guerre continuera de s’intensifier et de s’éterniser. Même avec l’implication des États-Unis, cela ne change rien à la situation ; au contraire, cela ne fait qu’accélérer le processus.

Il serait illusoire de penser que les Israéliens n’ont pas d’autres atouts dans leur manche, impliquant très probablement des opérations du Mossad, des assassinats et des attentats terroristes. Ils pourraient également lancer des attaques de guerre hybride et attiser les troubles internes. Il ne faut donc pas exclure cette possibilité.

Mais une chose est sûre : c’est l’occasion pour tous ceux qui ont été lésés par l’entité sioniste de se montrer à la hauteur de l’histoire. Même si l’étincelle vient des frappes de missiles iraniennes, vaincre complètement les Israéliens est une tâche qui devra se faire sur le terrain. Lorsque les défenses aériennes israéliennes seront épuisées et ses aérodromes détruits, ce qui entravera considérablement l’efficacité de ses forces aériennes, une offensive terrestre sur plusieurs fronts sera couronnée de succès. Cependant, il faudra qu’une telle offensive terrestre soit totale, avec pour objectif la prise d’Al-Qods occupée. Le Hamas et le Hezbollah devront être les principaux acteurs de cette guerre terrestre.

Si les groupes ne veulent pas tout risquer dans une telle offensive, le Hezbollah a alors la possibilité de libérer le Sud-Liban et de restaurer son prestige, vengeant ainsi l’assassinat de Sayyed Hassan Nasrallah et de tous les fils et filles de la nation tombés au combat. De son côté, la résistance palestinienne peut lancer une campagne à l’intérieur de Gaza pour contraindre l’armée israélienne à se retirer. Quoi qu’il en soit, les options seront toutes coûteuses.

Si l’entité occupante cherchait réellement à survivre par quelque moyen que ce soit, elle implorerait un cessez-le-feu ; en fait, elle n’aurait jamais attaqué illégalement l’Iran. Pourtant, l’arrogance l’a emporté.

Le fait est que les exactions commises par cette entité criminelle de colonisation au cours des vingt derniers mois ne disparaîtront jamais, et les peuples de la région ne cesseront jamais de résister à sa tyrannie. Chaque nouvelle nation attaquée, chaque enfant massacré, rapproche sa fin.

Dans son premier discours après le début de l’opération Déluge d’Al-Aqsa, le secrétaire général martyr du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a comparé la guerre contre l’entité sioniste à une démonstration de boxe. Il a déclaré : « Jusqu’à présent, des points ont été marqués contre l’ennemi, mais le coup de grâce n’a pas encore été porté. »

Après avoir épuisé l’adversaire israélien au fil de nombreux rounds, les coups puissants ont commencé à s’abattre, et il vacille. Nous attendons maintenant le moment où le coup de grâce frappera et enverra les Israéliens au tapis.

« C’est le jihad de la victoire du martyre » a été le slogan des Palestiniens dans leur combat contre les Israéliens pendant ce génocide. Pendant un certain temps, il a semblé que la guerre était terminée, mais l’Iran a désormais insufflé une nouvelle vie au peuple de Gaza.

Rien de tout cela n’aurait dû se passer ainsi, mais les Israéliens ont choisi de commettre un génocide, et les États-Unis ont choisi de les soutenir. Les grands médias et la plupart des gouvernements occidentaux sont également pleinement complices ; ils ont laissé les Israéliens se laisser emporter par leur agression illégale au point d’aller trop loin cette fois-ci. Même si l’Iran et le Liban sont réduits en ruines, le régime sioniste le sera aussi. Même les armes nucléaires ne le sauveront pas.

Les régimes terroristes maléfiques qui commettent des génocides et tentent de conquérir tous leurs voisins ne sont pas faits pour durer. Ils finissent par s’effondrer, car ils commettent l’erreur de se croire plus puissants que Dieu et de considérer leur vie comme plus précieuse que celle des autres. Tous les fascistes finissent par tomber, car l’humanité finit par gagner d’une manière ou d’une autre.

Article original en anglais sur Al-Mayadeen / Traduction MR