Partager la publication "PALESTINE – Lettre ouverte à Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République française"
Association de Palestiniens en Ile-de-France – 11 avril 2025.- Monsieur le Président, bien sûr en tant que Palestiniens, nous nous réjouissons de votre visite en Egypte auprès des blessés gazaouis dans les hôpitaux égyptiens, ainsi que de vos déclarations de reconnaissances de leurs traumatismes physiques et psychologiques.
La suite logique de votre visite en Égypte aurait dû voir l’ouverture de la frontière du territoire de Gaza avec le président égyptien Al-Sissi afin d’apporter toutes les aides alimentaires, médicales et matérielles pour les Gazaouis.
Vous avez aussi exprimé, au nom de la France, votre intention de reconnaître l’État de la Palestine au mois de juin prochain.
Faut-il rappeler, Monsieur le Président, que la France a voté le 29 novembre 1947 en faveur de la Résolution n° 181 des Nations Unies pour le partage de la Palestine en deux Etats, dont celui de la Palestine, ceci en contradiction avec la charte des Nations Unies qui n’a pas vocation à partager une terre ?
C’est donc que la France a contribué à créer et fait acte de reconnaissance de l’État de Palestine sans aider à l’application de ce fait.
Vous vous retrouvez donc aujourd’hui au point zéro de la création de l’Etat palestinien, celui-là même qui témoigne de la création de l’État colonial nommé État juif par l’ONU, mais qui en réalité n’est que la continuité de l’occupation anglaise de la terre de Palestine.
Il est évident que la France ne reconnaît pas le caractère colonial de l’État israélien et les conséquences pour le peuple palestinien en terme de destructions, de dépossessions et d’expulsions depuis sa création et sa reconnaissance en 1947 à l’ONU.
Vous êtes donc au point zéro de la contradiction d’avoir créé un État colonial et des droits nationaux imprescriptibles du peuple martyr de la terre de Palestine de la mer au Jourdain. A l’évidence, la France n’a jamais appliqué de sanction contre cet État colonial.
La question, c’est comment dépasser ce point zéro en conciliant cette contradiction fondamentale sans remettre en cause ce que certains appellent « le droit international », qui n’est en réalité que le droit du plus fort.
En réalité, le droit international est mort ce 29 novembre 1947.
L’occupation par l’Allemagne nazie de la France en 1940 n’aurait jamais été légitime aux yeux des Français, même avec une résolution de l’ONU.
Que personne ne nous demande la reconnaissance de la légitimité de notre ennemi qui mène une guerre coloniale depuis 1947 et une guerre génocidaire depuis 2023 contre notre peuple.
Le peuple palestinien, est, depuis le partage inique de 1947, dans l’attente de l’application de ses DROITS nationaux dans la JUSTICE, ni plus ni moins.
De la mer Méditerranée au fleuve Jourdain se trouvent nos droits, nos vies, notre société, notre identité et notre patrimoine historique spolié. La négation de ces faits n’apportera jamais la paix.
Pour finir, Monsieur le Président, les centaines de milliers de martyrs, de blessés, les centaines de milliers de Palestiniens emprisonnés depuis 1948 et les millions de réfugiés expulsés dans l’attente de l’application de leur droit au retour vous prient d’accepter leurs sincères salutations.
Honneur et Mémoire
Palestine Vivra
Palestine Vaincra