Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 297 / 31 janvier – Dans les camps de déplacés : une lutte constante pour la survie

Brigitte Challande, 1er février 2025. Comme chaque fin de semaine, Abu Amir nous envoie le compte rendu de leurs activités.

« Depuis 15 mois, les déplacés de la bande de Gaza vivent dans des conditions humanitaires de plus en plus dégradées ; elles s’aggravent de jour en jour en raison des crises successives qui ont épuisé toutes leurs ressources. Ils se retrouvent contraints de faire la queue pendant des heures devant les centres de distribution de nourriture et d’aide, après que la guerre les a poussés à une situation où ils doivent supplier pour obtenir de la nourriture pour leurs enfants. Ces familles ont tout perdu : leurs maisons, leurs biens et toute possibilité de vivre dans la dignité. En l’absence de solutions durables, leur quotidien est devenu un combat pour obtenir les besoins les plus élémentaires, tels que la nourriture, l’eau potable et des vêtements pour se protéger du froid hivernal. Dans ce sombre tableau, le rôle solidaire des organisations d’aide se révèle crucial pour tenter d’alléger la souffrance des déplacés et leur fournir le strict minimum pour survivre.

Programme alimentaire : Continuer la distribution des repas malgré l’augmentation des besoins

Depuis le début de la guerre, les équipes de l’UJFP ont mis en place un programme alimentaire destiné à soutenir les familles déplacées dans le camp des agriculteurs à Mawasi Khan Younès. Avec le retour de nombreuses familles dans la région d’Abu Taima, le programme a été déplacé avec elles afin d’assurer la continuité de la distribution des repas essentiels, témoignant ainsi de l’engagement de l’UJFP à répondre aux besoins des déplacés, où qu’ils se trouvent. Avec l’augmentation du nombre de familles revenant d’autres camps, la demande en nourriture a considérablement augmenté. Les équipes humanitaires ont donc intensifié la distribution des repas pour répondre à ce besoin croissant et veiller à ce qu’aucune famille ne soit privée de nourriture.

Par ailleurs, face à la pénurie d’eau dans la région d’Abu Taima et aux appels à l’aide des agriculteurs locaux, l’UJFP a loué un générateur électrique de 50 kW pour alimenter le puits n°2 et l’unité de dessalement d’eau. Cette location a été prévue pour une durée de 10 jours, le temps de trouver une solution durable à cette crise. »

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« Fourniture d’eau potable : Combler le manque d’approvisionnement

Alors que plusieurs organisations se concentrent sur l’aide aux personnes retournant dans le nord de la bande de Gaza, les camps du sud souffrent d’une grave pénurie d’eau potable. Cette redistribution des efforts a laissé de nombreuses familles du sud dans une situation critique, confrontées à une soif croissante.

En réponse à cette urgence, les équipes de l’UJFP ont intensifié leurs efforts pour garantir l’approvisionnement en eau potable dans les camps, permettant ainsi aux familles d’avoir accès au minimum vital, malgré la rareté des ressources et la difficulté d’accès aux sources d’eau sûres.

Initiative « Hiver à l’abri » : Secourir les familles vulnérables du sud

Cette initiative repose sur la réception des demandes d’aide des familles. Les équipes de terrain se rendent ensuite sur place pour évaluer leurs besoins et leur fournir des couvertures, des vêtements d’hiver, des bâches plastiques et des matelas, afin d’assurer un minimum de chaleur aux enfants et aux personnes âgées vivant dans des conditions de grande précarité au sein des camps de déplacés. »

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« Les déplacés entre le marteau de la faim et l’enclume de l’hiver

Malgré tous ces efforts, la crise humanitaire ne cesse de s’aggraver, avec l’augmentation continue du nombre de personnes dans le besoin, la diminution des aides et les défis croissants auxquels les organisations humanitaires sont confrontées pour assurer les besoins essentiels.

Aujourd’hui, les déplacés de Gaza vivent dans une attente interminable : attente de nourriture, attente d’eau, attente d’aide et attente d’un destin inconnu dont ils ignorent l’issue. Et tandis qu’ils patientent dans les files d’attente pour obtenir de quoi survivre, une question demeure en suspens : jusqu’à quand cette situation va-t-elle durer ? Ces déplacés retrouveront-ils un jour l’espoir de mener une vie normale, loin de ces files d’attente interminables ?

Malgré ces défis, les équipes de l’UJFP restent déterminées à poursuivre leurs efforts humanitaires, tentant autant que possible d’être une bouée de sauvetage pour ces déplacés, en attendant le jour où ils pourront enfin sortir de ce cycle de souffrance qui dure depuis plus d’un an. »


Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :

*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.

*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se consacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.

Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.

Cliquez ici pour consulter les Témoignages du 20 novembre 2023 au 5 janvier 2025.

Partie 270 / 6 janvier ; Partie 271 / 7 janvier ; Partie 272 : 8 janvier ; Partie 273 : 10 janvier ; Partie 274 / 11 janvier ; Partie 275 / 11 janvier (1) ; Partie 276 : 12 janvier ; Partie 277 : 13 janvier ; Partie 278 : 14 janvier. Partie 279 : 15 janvier. Partie 280 : 16 janvier. Partie 281 : 16 janvier/1. Partie 282 : 17 janvier. Partie 283 : 18 janvier. Partie 284 : 18 janvier/1. Partie 285 : 19-20 janvier. Partie 286 : 22 janvier. Partie 287 : 22 janvier/1. Partie 288 : 23 janvier. Partie 289 : 23 janvier-1. Partie 290 : 25 janvier. Partie 291 : 26 janvier. Partie 292 : 27 janvier. Partie 293 : 28 janvier. Partie 294 : 28 janvier (1). Partie 295 : 29 janvier. Partie 296 : 30 janvier.


Pour participer à la collecte « Urgence Guerre à Gaza » : HelloAsso.com
Les témoignages sont également publiés sur UJFPAltermidi et sur Le Poing.