Le Brésil ordonne une enquête sur un soldat israélien en vacances pour crimes de guerre à Gaza

Quds News Network, 5 janvier 2025. – Un tribunal fédéral brésilien a ordonné à la police d’enquêter sur un soldat israélien, actuellement en vacances au Brésil, pour « crimes de guerre » à Gaza dans le cadre du génocide israélien en cours.

Photo d’illustration. Des soldats israéliens filment une scène d’humiliation d’otages palestiniens, Gaza, fin décembre 2024.

L’ordre est venu après que la Fondation Hind Rajab (HRF) a annoncé samedi avoir déposé une plainte contre le soldat.

Le groupe basé en Belgique a fourni 500 pages de preuves, notamment des vidéos et des images montrant Yuval Vagdani en train de poser des explosifs en novembre 2024, utilisés pour détruire des infrastructures et des bâtiments à Gaza.

Il a déclaré qu’il avait participé à des « démolitions massives de maisons civiles à Gaza lors d’une campagne systématique de destruction ».

Dans un communiqué de suivi, la HRF a déclaré avoir reçu des informations selon lesquelles Israël cherchait à faire sortir clandestinement le soldat israélien du Brésil.

« Nous appelons les autorités brésiliennes à assumer leurs responsabilités, à protéger leur processus judiciaire et à faire en sorte que la justice prévale », a-t-elle ajouté.

« C’est un moment historique », a déclaré Dyab Abou Jahjah, président du groupe. « Cela crée un précédent puissant pour que les criminels de guerre soient tenus responsables de leurs actes. »

Par ailleurs, Riad Abu Badwia, professeur de droit international, a expliqué que le Brésil, en tant que signataire du Statut de Rome, a l’autorité légale de poursuivre les personnes impliquées dans des crimes de guerre.

La décision du tribunal brésilien pourrait inspirer d’autres pays à suivre l’exemple et ouvrir la voie à une plus large responsabilisation internationale des responsables militaires israéliens, a ajouté Abu Badwia.

En octobre 2024, le HRF a déposé une plainte auprès de la Cour pénale internationale (CPI) contre 1.000 soldats israéliens pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide à Gaza.

Il a déclaré que la plainte est « étayée par plus de 8.000 éléments de preuve vérifiables – y compris des vidéos, des enregistrements audio, des rapports médico-légaux et des documents sur les réseaux sociaux – démontrant l’implication directe des soldats dans ces atrocités. »

L’organisation a noté que des soldats ont été nommés et qu’ils étaient tous « localisés à Gaza pendant l’assaut génocidaire, et les preuves révèlent leur participation à des violations du droit international ».

Elle a ajouté qu’elle avait fourni des preuves qu’ils avaient pris part à la « destruction d’infrastructures civiles… Occupation illégale et pillage… Participation au blocus de Gaza… Ciblage de civils… Utilisation de tactiques de guerre inhumaines », qui sont des violations au regard du droit international.

Les soldats nommés comprennent « des officiers et commandants de haut rang responsables de la planification et de l’exécution d’opérations militaires à Gaza », des personnes ayant la double nationalité, « dont 12 de France, 12 des États-Unis, 4 du Canada, 3 du Royaume-Uni et 2 des Pays-Bas », et des soldats « qui se sont ouvertement vantés de leurs crimes de guerre sur les réseaux sociaux », a-t-elle expliqué.

En décembre 2024, l’armée israélienne aurait mis en garde des dizaines de soldats contre tout voyage à l’étranger, après qu’une trentaine de soldats ayant servi dans le génocide de Gaza ont fait l’objet de plaintes pour crimes de guerre. Les soldats ont été identifiés à partir de vidéos et d’images publiées en ligne, prises pendant leur service à Gaza.

Article original en anglais sur Quds News Network / Traduction MR