Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 255 / 20 décembre – Rôle et importance des ateliers réguliers dans les camps de Déplacé.e.s

Brigitte Challande, 21 décembre 2024. Le 20 décembre, Abu Amir envoie comme toutes les semaines le compte rendu des activités effectuées coûte que coûte dans les camps de déplacé.e.s : Résister et Vivre !

« L’importance du soutien psychologique pour les femmes en temps de guerre à Gaza

La souffrance des femmes en temps de guerre : histoires de douleur

Sous les bombardements incessants et les déplacements forcés, les femmes portent le fardeau le plus lourd des souffrances quotidiennes. Lors d’un atelier de soutien psychologique, une femme déplacée a raconté son expérience douloureuse : « J’ai perdu ma maison pendant la dernière guerre et je vis désormais avec ma famille dans un camp surpeuplé où il n’y a pas le minimum de vie privée. La violence que nous avons subie ne venait pas seulement des bombardements, mais aussi des pressions quotidiennes dans les camps, où la sécurité est devenue un rêve inaccessible. »

D’autres femmes ont partagé des récits des atrocités qu’elles ont subies pendant leur déplacement. Une participante a déclaré : « Dans les premiers jours de notre fuite, nous avons vu des femmes subir des agressions verbales et physiques de la part des soldats israéliens alors qu’elles tentaient de s’échapper. Ces expériences ont laissé des blessures profondes dans nos âmes. »

Une autre femme a raconté : « Après avoir rejoint le camp, j’ai entendu parler de cas de violences sexuelles contre des femmes. Au début, j’avais peur et honte d’en parler, mais après avoir rencontré d’autres femmes qui avaient vécu des expériences similaires, nous avons commencé à partager des conseils et à apprendre comment affronter ces défis ensemble. »

Le rôle des ateliers de soutien psychologique : un refuge pour les femmes en crise

Les ateliers de soutien psychologique organisés par l’UJFP dans les camps de déplacés offrent bien plus qu’un simple espace d’écoute. Ce sont des lieux sûrs où les femmes peuvent exprimer leurs émotions et partager leurs expériences sans crainte d’être jugées. Des outils pratiques sont proposés pour aider les femmes à gérer le stress psychologique, comme des techniques de respiration profonde, de méditation, et l’importance du dialogue collectif. Une participante a affirmé : « J’ai appris à exprimer mes sentiments au lieu de les réprimer. Parler avec mes voisines et pratiquer la méditation sont devenus pour moi un exutoire qui réduit mon stress. »

Renforcer la résilience et la solidarité communautaire

En plus d’apporter un soutien psychologique, les ateliers visent à renforcer l’esprit collectif entre les femmes. En partageant leurs expériences, elles réalisent qu’elles ne sont pas seules face à ces épreuves, ce qui diminue leur sentiment d’isolement psychologique et accroît leur capacité à résister. Une femme a déclaré : « J’ai commencé à participer aux activités organisées par ces ateliers, et j’ai appris à transformer les difficultés en moteur de persévérance. Aujourd’hui, j’aide d’autres femmes confrontées à des défis similaires. »

Histoires issues des ténèbres : un espoir né de la douleur

Lors d’un atelier, une femme a parlé de la perte de son mari et de son fils pendant les bombardements aériens, déclarant : « Je me sentais perdue et terrifiée, mais j’ai commencé à pratiquer la méditation et à parler avec d’autres femmes dans le camp. Ces gestes simples m’ont aidée à retrouver une partie de ma force. » Une autre femme a évoqué la peur constante causée par les bombardements : « J’ai appris des techniques de respiration profonde pendant l’atelier, et je les pratique quotidiennement. Cela m’aide énormément à réduire mon anxiété. »

Vers un avenir plus sûr

À la fin d’une séance, l’animatrice a encouragé les femmes à continuer d’utiliser les techniques apprises et a insisté sur l’importance de construire des réseaux de soutien communautaire dans les camps. Elle a rappelé que ces ateliers ne sont pas seulement des moments de soulagement temporaire, mais des opportunités pour semer les graines de la résilience et de l’autonomie.

En fin de compte, la nécessité de renforcer de tels programmes est plus urgente que jamais. Le soutien psychologique n’est pas un luxe, mais une nécessité humaine essentielle pour atténuer les souffrances de la guerre et ouvrir des portes vers un avenir meilleur. »

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Ateliers de soutien psychologique pour les enfants

« Des espaces d’espoir et de résilience dans les camps de déplacés à Gaza

Dans les camps de déplacés de la région de Deir al-Balah, les équipes de l’UJFP organisent des ateliers de soutien psychologique spécialement conçus pour les enfants qui souffrent des effets dévastateurs de la guerre, en cours depuis plus de 13 mois. Ces ateliers visent à offrir un environnement sûr, rempli d’espoir et de positivité, où les enfants peuvent exprimer leurs émotions et alléger le stress psychologique qu’ils affrontent au quotidien. Ces activités ne se limitent pas aux loisirs, mais comprennent des jeux collectifs, des ateliers artistiques et des activités interactives destinées à renforcer leur confiance en eux et leurs compétences sociales.

Des activités variées : un moyen d’expression et de guérison

Cette semaine, les ateliers se sont distingués par une grande diversité d’activités, bénéficiant à environ 66 enfants de la région ouest de Deir al-Balah. Les activités comprenaient le dessin et le coloriage, des jeux physiques, des chansons joyeuses et des séances de relaxation. Parmi celles-ci, le dessin et le coloriage se sont révélés particulièrement efficaces pour aider les enfants à exprimer leurs émotions de manière non verbale. Ils ont été encouragés à dessiner des images reflétant leurs sentiments, qu’il s’agisse de peur, d’espoir ou de rêves qu’ils souhaitent réaliser. Cette activité leur a permis de s’exprimer librement, brisant ainsi les barrières d’isolement et d’anxiété imposées par leur réalité quotidienne.

Les jeux collectifs, comme les courses relais et les chaises musicales, ont été des outils efficaces pour ramener la joie dans la vie des enfants. Ces activités ont favorisé l’esprit de coopération et de participation entre les enfants, leur permettant de redécouvrir les plaisirs de l’enfance. Les rires et les sourires qui illuminaient leurs visages témoignaient du succès de ces moments de jeu collectif.

Relaxation et respiration profonde : un soulagement contre le stress et la peur

Les enfants ont réagi positivement aux séances de relaxation, qui incluaient des exercices de respiration profonde. Ils ont appris à respirer lentement et profondément pour réduire leur stress, ces exercices ont eu un impact immédiat sur leur bien-être, certains enfants exprimant un sentiment de soulagement après les avoir pratiqués. Ces techniques leur ont offert des outils concrets qu’ils peuvent utiliser pour faire face à des situations difficiles à l’avenir.

En outre, les activités artistiques telles que la création de masques et les travaux manuels ont permis aux enfants d’exprimer leur créativité, concevant des œuvres symbolisant l’espoir et la liberté. Ces activités n’étaient pas seulement ludiques, mais elles ont aussi servi de moyen pour les enfants de renouer avec leurs émotions d’une manière constructive.

Un environnement sûr : la clé du succès

Ce qui a rendu ces ateliers uniques, c’est l’environnement sûr offert aux enfants. Ils se sont sentis totalement à l’aise pour participer et s’exprimer sans crainte d’être jugés ou critiqués. Cet espace sécurisé a permis aux enfants d’interagir librement, renforçant ainsi leur confiance en eux. Les superviseurs ont noté des améliorations significatives dans le comportement des enfants et leurs interactions avec leurs pairs, qui ont commencé à parler de leurs sentiments et à échanger leurs idées. Les rires et les sourires qui illuminaient les visages des enfants étaient une preuve évidente de l’impact positif de ces activités, qui ont réussi à ramener un peu de bonheur et de joie dans leur vie, malgré les circonstances difficiles.

L’importance des ateliers de soutien psychologique

Ces ateliers ne sont pas de simples activités récréatives, mais constituent une étape essentielle pour soutenir la santé mentale des enfants affectés par le déplacement. Les activités de dessin, de jeux physiques et de relaxation contribuent à renforcer la résilience psychologique des enfants, les aidant à s’adapter à leur réalité difficile. Ces ateliers leur fournissent également des outils pour mieux gérer les crises futures et renforcent leur capacité à relever les défis quotidiens avec une attitude plus positive.

Reconstruire une enfance volée

Ces ateliers représentent une opportunité pour les enfants de récupérer une partie de leur enfance volée par les crises et les conflits. Grâce à ces activités, ils apprennent à exprimer leurs émotions, à développer leurs compétences sociales, à établir des relations positives avec leurs pairs. Ils surmontent leurs sentiments de peur et d’isolement, ce qui contribue à améliorer leur santé mentale globale.

Conclusion

Dans les conditions difficiles auxquelles les enfants des camps de déplacés sont confrontés, les ateliers de soutien psychologique sont un véritable phare d’espoir, leur apportant une stabilité psychologique et sociale précieuse. Ces initiatives ne sont pas de simples interventions temporaires, mais un investissement dans l’avenir des enfants. Elles leur offrent les outils nécessaires pour faire face aux défis, tout en les aidant à construire une vie plus stable et pleine d’espoir. Grâce à ces ateliers, les enfants apprennent que, malgré les difficultés, la vie offre toujours des opportunités de joie, d’apprentissage et de croissance. »

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Les centres éducatifs à Gaza : un pilier pour les enfants au milieu des crises de guerre

Dans le contexte de la guerre qui ravage la bande de Gaza depuis plus d’un an et deux mois, le système éducatif a subi un coup sévère, impactant profondément l’avenir des enfants. Face à cette crise éducative et sociale, les centres éducatifs temporaires se sont imposés comme une solution indispensable pour assurer la continuité de l’éducation et offrir un soutien essentiel aux enfants.

Les quatre centres éducatifs soutenus par l’UJFP : des phares d’espoir depuis le début de la guerre

1. Centre éducatif Al-Fajr dans le camp des agriculteurs à Mawassi Khan Younis :

Ce centre fournit un environnement éducatif sûr pour les enfants déplacés, leur permettant de retrouver une routine scolaire perdue.

2. Centre éducatif Al-Asdiqa au nord de Deir al-Balah :

Il sert les enfants de la région occidentale de Deir al-Balah, en se concentrant sur l’éducation de base et des activités récréatives visant à réduire leur stress.

3. Centre éducatif Al-Azza au sud de Deir al-Balah :

Placé sous la direction du Centre Ibn Sina, ce centre offre un enseignement, un soutien psychologique et social aux enfants déplacés.

4. Centre éducatif Al-Baladiyah, récemment intégré :

Ce centre, situé au centre de Deir al-Balah, est devenu le quatrième centre soutenu par l’UJFP dans le sud de Gaza, offrant un environnement d’apprentissage et de réconfort pour les enfants déplacés.

L’importance des centres éducatifs pour l’avenir des enfants

Ces centres éducatifs représentent une bouée de sauvetage pour les enfants vivant dans des conditions de guerre. Ils offrent un environnement sécurisé, loin de la violence et du chaos des camps de réfugiés, permettant aux enfants de se concentrer sur leur apprentissage.

Les centres s’efforcent de compenser les lacunes éducatives causées par la guerre grâce à des programmes adaptés, axés sur l’accélération des cours et la révision des leçons manquées. Par ailleurs, ils proposent une variété d’activités, notamment le dessin, la peinture, les jeux collectifs et les ateliers artistiques, qui aident les enfants à exprimer leurs émotions et à retrouver une part de leur enfance perdue.

Un environnement sécurisé : protéger l’enfance des effets de la guerre

L’environnement sûr offert par ces centres est un facteur d’attraction majeur pour les enfants et leurs familles. Les enfants se sentent protégés dans ces espaces, où ils peuvent apprendre et jouer sans craindre les bombardements ou la violence. Ces centres offrent également une stabilité et une routine indispensables pour les enfants, perturbés par les événements tragiques de la guerre. Ils deviennent un espace propice à l’apprentissage et à l’interaction, où les enfants peuvent s’exprimer librement et partager leurs expériences avec leurs pairs.

Satisfaction des familles concernant le rôle des centres éducatifs

De nombreux parents ont exprimé leur profonde gratitude envers les centres éducatifs soutenus par l’UJFP. Un père a déclaré : « Ces centres nous ont beaucoup aidés à ramener nos enfants sur les bancs de l’école. La sécurité qu’ils ressentent là-bas nous rassure en tant que parents. »

Les parents ont également salué les activités récréatives offertes par ces centres, qui contribuent à améliorer l’état mental des enfants et à les éloigner de la violence ou des influences négatives pouvant survenir en dehors des camps. Une mère a déclaré : « Mon enfant est devenu plus heureux et calme depuis qu’il a rejoint le centre. Les activités qu’il pratique là-bas lui ont permis de retrouver une partie de son enfance volée par la guerre. »

Activités récréatives : Un soutien psychologique et social pour les enfants

Les services des centres éducatifs ne se limitent pas à l’enseignement. Ils incluent également une gamme d’activités récréatives visant à renforcer le bien-être psychologique des enfants. Ces activités, comme le dessin, la peinture, les jeux collectifs et les ateliers artistiques, favorisent leur créativité. Des jeux dynamiques tels que les relais et les chaises musicales renforcent l’esprit d’équipe et la coopération entre les enfants. En outre, des séances de relaxation et des exercices de respiration profonde sont proposés, aidant les enfants à gérer leur stress et leur anxiété. Ces activités ne sont pas simplement ludiques ; elles constituent des outils essentiels pour bâtir une résilience psychologique et permettre aux enfants de mieux s’adapter aux défis auxquels ils sont confrontés.

Un investissement dans l’avenir

Les centres éducatifs soutenus par l’UJFP représentent un véritable investissement dans l’avenir des enfants de Gaza. Ils ne se contentent pas d’offrir une éducation, mais insufflent également de l’espoir et renforcent la capacité des enfants à surmonter les obstacles. Ces centres ne sont pas seulement des lieux d’apprentissage ; ils sont des espaces pour rêver et se reconstruire.

Conclusion

Les quatre centres éducatifs gérés par l’UJFP sont des modèles vivants de résilience et d’espoir. Ils ne sont pas uniquement un pont vers l’éducation, mais aussi un bouclier protégeant les enfants des conséquences psychologiques et sociales de la guerre, leur offrant une opportunité pour un avenir plus radieux.

Photos et vidéos ICI.


Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :

*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.

*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se concacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.

Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.


228ème partie : 21 novembre. 229ème partie : 22 novembre. 230ème partie : 23 novembre. 231ème partie : 24 novembre. 232ème partie : 25 novembre. 233ème partie : 27 novembre. 234ème partie : 28 novembre. 235ème partie : 29 novembre. 236ème partie : 30 novembre. 237ème partie : 1er décembre. 238ème partie : 2 décembre. 239ème partie : 3 décembre. 240ème partie : 4 décembre. 241ème partie : 4 décembre-1. 242ème partie : 5 décembre. 243ème partie : 6 décembre. 244ème partie : 7 décembre. 245ème partie : 8 décembre. 246ème partie : 10 décembre. 247ème partie : 11 décembre. 248ème partie : 12 décembre. 249ème partie : 13 décembre. 250ème partie : 15 décembre. 251ème partie : 16 décembre. 252ème partie : 16 décembre-1. 253ème partie : 17 décembre. 254ème partie : 19 décembre.


Un an de Témoignages de Gaza du 20.11.2023 au 20.11.2024, de la 1ère à la 227ème partie.
Pour participer à la collecte « Urgence Guerre à Gaza » : HelloAsso.com
Les témoignages sont également publiés sur UJFPAltermidi et sur Le Poing.