Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 249 / 13 décembre – L’importance du soutien psychologique

Brigitte Challande, 15 décembre 2024. Abu Amir transmet le compte rendu hebdomadaire des activités de leur équipe :

« Le soutien psychologique pour les femmes déplacées dans les camps de réfugié.e.s

Le soutien psychologique aux femmes de la bande de Gaza est un pilier fondamental pour alléger les charges auxquelles elles sont confrontées dans le cadre de la guerre en cours et du siège prolongé. Les femmes déplacées à Gaza sont confrontées à des conditions difficiles en raison de l’agression en cours, qui a entraîné la destruction des maisons et des infrastructures, exacerbant ainsi leurs souffrances psychologiques et sociales. Dans de telles circonstances, les programmes de soutien psychologique deviennent une nécessité urgente pour les aider à surmonter les crises et à élaborer des stratégies efficaces pour faire face aux défis quotidiens.

Au cours de la deuxième semaine de décembre 2024, quatre séances d’ateliers de soutien psychologique ont été organisées dans deux camps de Deir al-Balah, avec la participation de 44 femmes. Les sessions ont abordé des sujets liés à la violence de l’occupation et à son impact sur les femmes déplacées, ainsi que des stratégies d’adaptation psychologique pour faire face aux défis quotidiens dans un environnement sûr et confortable permettant aux femmes de partager leurs expériences et leurs émotions avec d’autres.

La douloureuse réalité des femmes de Gaza

La souffrance des femmes à Gaza reflète une réalité douloureuse qui s’aggrave chaque jour en raison du siège imposé et des guerres répétées. De nombreuses femmes et leurs familles vivent dans des conditions désastreuses dans les camps de réfugiés, qui ne disposent pas des produits de première nécessité. La violence à l’égard des femmes augmente dans de telles circonstances, qu’il s’agisse de violence directe pendant les conflits ou de violence sociale et économique résultant de la faim, de la pauvreté et de l’absence de logement.

Les témoignages des femmes participant aux ateliers de soutien psychologique révèlent qu’elles sont privées de leurs droits les plus élémentaires, tels que le droit à un abri sûr, à une alimentation adéquate et à un environnement sain. À l’approche de l’hiver, ces problèmes s’aggravent considérablement, exposant les femmes et les enfants à des maladies dues au manque de ressources et d’installations, ce qui intensifie leurs souffrances psychologiques et physiques.

Au cours de l’une des sessions, les femmes ont partagé leurs expériences personnelles : une participante a raconté qu’elle avait perdu sa maison pendant la guerre et qu’elle avait cherché refuge dans un camp surpeuplé, soulignant que la violence subie par les femmes va au-delà des bombardements et inclut les difficultés de la vie dans les camps et l’absence de sécurité. Une autre femme a évoqué l’impact du bruit des explosions sur son état mental et celui de ses enfants, provoquant une anxiété et une peur persistantes.

L’animatrice du soutien psychologique a donné des conseils pratiques pour l’adaptation psychologique, tels que des techniques de respiration profonde et des exercices de pleine conscience, qui aident à réduire le stress et à améliorer la santé mentale. En outre, l’animatrice a souligné l’importance de créer des réseaux de soutien social au sein des camps afin de renforcer le sentiment d’appartenance et d’atténuer l’isolement.

L’impact des ateliers de soutien psychologique

Les femmes ont fait preuve d’une grande force et d’une grande détermination face aux défis, profitant de l’échange d’idées et de conseils pour améliorer leur vie quotidienne. Ces initiatives favorisent la prise de conscience collective des femmes et réduisent le sentiment d’isolement, contribuant ainsi à la création d’une force collective capable de relever les défis.

L’importance du soutien psychologique pour les femmes de Gaza va au-delà de l’allègement des charges psychologiques ; il devient un moyen d’autonomiser les femmes et de renforcer leur résilience. Les ateliers de soutien psychologique initiés par L’ UJFP jouent un rôle essentiel dans l’amélioration du bien-être mental et social des femmes déplacées et dans la promotion de la solidarité communautaire, tout en créant un environnement propice à leur stabilité. Compte tenu des conditions difficiles auxquelles sont confrontés les habitants de Gaza, la poursuite de ces initiatives est essentielle pour apporter un changement positif dans la vie des femmes et de leurs familles. »

Photos et les vidéos ICI.

« Par ailleurs l’ équipe a reçu plusieurs appels urgents de la part des administrations des camps pour fournir des vêtements d’hiver aux enfants. Après quelques recherches elle a trouvé des vêtements pour enfants composés de deux pièces (un pantalon et un pull) disponibles auprès de certains fournisseurs, les tailles vont de 2 à 8 ans. Les équipes prévoient d’acheter 300 ensembles au total. 150 ensembles seront distribués au camp des agriculteurs, tandis que les 150 ensembles restants seront répartis entre trois autres camps, 50 ensembles étant attribués à chaque camp. »

* *

Une partie de la famille Al-Tarabish décimée à Gaza par le régime génocidaire de Tel Aviv, le 14 décembre 2024.

Encore un massacre dans le Nord de Gaza. Le 13 Décembre au soir, Marsel nous donne des informations sur une famille décimée :

« 22 personnes ont été tuées dans un massacre commis par l’armée d’occupation israélienne à l’aube aujourd’hui, après avoir ciblé une maison appartenant à la famille Abu Al-Tarabish en face de l’hôpital Kamal Adwan, dans le nord de Gaza. Parmi les martyrs le nom de famille est le même pour toutes et tous Abu Al-Tarabish. Regardez les noms, elles sont une seule famille, c’est un génocide.

Défense civile : Les corps des martyrs jonchent les rues de la bande de Gaza, ce qui laisse présager une catastrophe sanitaire. »


Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :

*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.

*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se concacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.

Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.


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Un an de Témoignages de Gaza du 20.11.2023 au 20.11.2024, de la 1ère à la 227ème partie.
Pour participer à la collecte « Urgence Guerre à Gaza » : HelloAsso.com