Assange : l’inquisition de l’Empire condamne le journalisme hérétique

Manlio Dinucci, 28 juin 2024. « Le fondateur de WikiLeaks se déclare coupable et est condamné pour avoir conspiré pour obtenir et divulguer des informations classifiées sur la Défense nationale. Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, s’est déclaré coupable d’avoir conspiré avec Chelsea Manning, à l’époque analyste des services secrets de l’Armée américaine, pour obtenir et divulguer illégalement des documents classifiés relatifs à la Défense nationale » : ainsi décrète le Département de Justice des États-Unis d’Amérique.

Après 14 années de réclusion dont cinq en conditions très dures, le journaliste d’investigation Julian Assange, pour sauver sa vie, est contraint d’”abjurer”. Il y a environ quatre siècles, Galileo Galilei fut contraint par la Sainte Inquisition à renier ce que montrait la science, à savoir qu’au centre du système solaire il y a le Soleil et non la Terre. La condamnation de Julian Assange ne peut pas effacer des vérités incontestables sur les stratégies et les crimes de guerre des États-Unis. La condamnation d’un journaliste, accusé de conspiration pour avoir mis en lumière des faits qui devaient rester secrets, est un message menaçant lancé à tous les journalistes engagés dans ces enquêtes et d’autres.

Le “cas Assange”, qui nous confirme ce qu’est la “Justice” étasunienne, n’est certes pas l’unique. Il suffit de rappeler que, sur la base de la Loi du 18 septembre 2001, le président des États-Unis est autorisé à utiliser la force militaire, que ce soit contre des personnes ou des nations entières, dont la “culpabilité” est décrétée par le président lui-même, qui émet la sentence sans procès ni possibilité d’appel et en ordonne l’exécution immédiate.

Selon la même procédure – documentait le New York Times (29 mai 2012)- pendant l’Administration Obama, fut instituée la “kill list”, comprenant des personnes du monde entier condamnées secrètement à mort avec l’accusation de terrorisme, lesquelles, après approbation du Président, étaient éliminées par des drones-tueurs ou des tueurs professionnels. De nombreuses autres ont été secrètement enlevées et emprisonnées sans procès dans la base USA de Guantanamo à Cuba.

Dans ce même cadre, d’autres crimes s’ajoutent à ceux documentés par Wikileaks. Parmi eux l’attaque terroriste accomplie de main ukrainienne, avec missiles et projectiles étasuniens à fragmentation, contre des baigneurs russes sur une plage de Sebastopol en Crimée, et l’attaque, par des militants islamistes de l’Isis au Daghestan russe, pendant laquelle a été étranglé un prêtre orthodoxe.

Bref résumé de la revue de presse internationale Grandangolo de vendredi 28 juin 2024, sur la chaine TV italienne Byoblu / Traduction M-A. Patrizio