Palestine Chronicle sous attaque

Palestine Chronicle, 22 juin 2024. Palestine Chronicle demande à tous les médias de cesser leur diffamation et leur harcèlement à l’encontre du Palestine Chronicle et de son équipe. Il demande également aux autorités gouvernementales d’enquêter et de mettre fin aux menaces qui pèsent sur la vie et la sécurité du personnel du Palestine Chronicle et de leurs proches.

152 journalistes ont été assassinés à Gaza depuis le 7 octobre – Photo : Mahmoud Ajjour, Palestine Chronicle

Nous tenons pour responsables toutes les parties qui ont diffamé Palestine Chronicle et mobilisé la haine contre Palestine Chronicle pour tout préjudice pouvant résulter de cette campagne de haine coordonnée.

L’appel fait suite à ce qui semble être une campagne bien coordonnée, impliquant des groupes européens d’extrême droite et des activistes pro-israéliens basés aux États-Unis, portant des accusations infondées contre Palestine Chronicle et son personnel.

Diffusant des mensonges voulus sensationnels et un racisme anti-palestinien, la campagne semble être une extension des efforts visant à mettre en danger, à déshumaniser et à étendre le périmètre de la violence contre les Palestiniens et ceux qui élèvent leur voix.

La campagne semble également s’inscrire dans le prolongement des efforts israéliens pour effacer, diaboliser et justifier le massacre sans précédent de journalistes palestiniens.

La campagne a débuté le 9 juin, au lendemain d’une opération militaire israélienne menée dans le camp de réfugiés de Nuseirat, au centre de la bande de Gaza, dans le but déclaré de récupérer des prisonniers détenus par des groupes palestiniens dans la même zone.

La mission de récupération a permis de libérer quatre captifs, mais au prix de la mort de 274 civils palestiniens et de 800 blessés. Trois autres captifs, dont un citoyen américain, ont alors été tués par l’armée israélienne elle-même, selon un communiqué du mouvement Hamas.

La version officielle israélienne de l’histoire a changé au cours des jours qui ont suivi concernant l’endroit exact où les captifs étaient détenus, par qui et dans quelles conditions.

Un récit poignant diffusé par Euro-Med Human Rights Monitor concernant le massacre israélien perpétré aujourd’hui dans le camp de réfugiés d’Al-Nuseirat révèle ce qui suit:

L’armée israélienne a utilisé une échelle pour s’infiltrer dans la maison du Dr Ahmed Al-Jamal. Lorsqu’elle a rencontré sa femme Fatima dans l’escalier, l’armée l’a immédiatement abattue. Par la suite, les soldats ont fait irruption dans la maison et ont tué le journaliste Abdullah Al-Jamal, âgé de 36 ans, et son beau-père, le Dr Ahmed, âgé de 74 ans, en présence des petits-enfants. En outre, les soldats ont tiré sur leur fille, Zainab, âgée de 27 ans, la blessant grièvement. pic.twitter.com/1XJEivRpZc

Quds News Network (@QudsNen) June 8, 2024

Un élément majeur de la version israélienne semble toutefois se concentrer sur un journaliste palestinien indépendant, Abdallah Aljamal, et sa famille – dont son père, le Dr Ahmed Aljamal, et sa femme, Fatima – qui ont été, selon EuroMed Human Rights Monitorabattus froidement devant leurs enfants par les forces israéliennes, qui ont envahi leur appartement situé au premier étage de l’un des bâtiments investis.

L’armée israélienne, sans fournir aucune preuve, selon CNN, a accusé la famille d’Aljamal de détenir un prisonnier israélien, l’ancien officier de la marine israélienne Noa Argamani.

Rapidement, l’histoire s’est transformée en affirmant que la famille détenait trois autres personnes, et non Argamani.

Des images diffusées par l’armée israélienne ont toutefois montré que l’appartement dans lequel les captifs étaient censés être détenus n’était en fait pas celui de la famille Aljamal, selon EuroMed Monitor.

Alors que le gouvernement israélien et les sources militaires continuaient à promouvoir ce qui semblait être un récit mensonger concernant ce qui s’était passé à Nuseirat ce jour-là, une campagne internationale impliquant des individus et des organisations pro-israéliennes et d’extrême-droite bien connus a commencé à promouvoir l’idée qu’Aljamal était en fait celui qui détenait les captifs.

Pire, ils sont allés jusqu’à accuser Al Jazeera et Palestine Chronicle d’avoir « embauché » le supposé preneur d’otages, Abdallah Aljamal.

Finalement, la campagne, qui a continué à prendre de l’ampleur dans les médias de droite aux États-Unis, par exemple le New York Post et le Free Beacon, ainsi que dans les journaux israéliens de droite, s’est orientée vers un autre objectif : demander que Palestine Chronicle soit privée de son statut d’exonération fiscale.

Al Jazeera a rapidement déclaré qu’Aljamal ne travaillait pas pour la chaîne d’information. Bien qu’Al Jazeera ait pris ses distances avec le journaliste palestinien, de nombreux comptes d’utilisateurs de Twitter portant des noms arabes ont commencé à affirmer qu’ils avaient en fait travaillé avec Aljamal à Al Jazeera

Bien sûr, rien de tout cela n’est vrai car Aljamal a simplement contribué à la rédaction d’un article traitant de la torture dans les prisons israéliennes et qui a été publié en rubriques « Opinions » par Al Jazeera en 2019.

Les attaques contre Palestine Chronicle semblent se concentrer sur la diffamation des institutions éducatives sous régime 501-C3 et des organisations caritatives qui défendent les droits du peuple palestinien.

Les attaques comprennent des accusations infondées selon lesquelles Aljamal avait été officiellement embauché en tant que membre du personnel du Palestine Chronicle.

Le journalisme du Palestine Chronicle vise essentiellement à donner la parole aux citoyens de Gaza qui, autrement, sont généralement mis en sourdine dans les grands médias, et même dans certains médias panarabes.

Pour ce faire, le journal donne la parole à de jeunes journalistes et écrivains pour qu’ils fassent entendre la voix des membres de leur communauté, en particulier ceux qui ont été témoins des épisodes les plus horribles du génocide israélien dans la bande de Gaza.

Abdallah Aljamal est l’une des personnes qui a mis en avant les voix de sa communauté. Il a souvent fait circuler des interviews qu’il avait réalisées avec des témoins directs du génocide israélien et les avait ensuite proposés, à la publication.

Palestine Chronicle et d’autres organes de presse anglais et arabes ont utilisé ses interviews, souvent avec la même personne. Aljamal n’a pas fourni d’articles analytiques ou d’opinion, il n’était pas un membre officiel du personnel du Palestine Chronicle et il n’a jamais sollicité ni bénéficier de rétribution pour ses contributions pendant la guerre.

Ses articles consistaient uniquement en des rapports et des témoignages de victimes palestiniennes ayant perdu leur maison ou leurs proches à Gaza.

Bien que Palestine Chronicle ait été très clair à ce sujet dans une première déclaration, la campagne de diffamation s’est poursuivi en continuant à prétendre qu’Aljamal était un membre du personnel du Palestine Chronicle.

Pour éviter que ses rédacteurs et les membres de son conseil d’administration ne soient davantage harcelés et menacés, Palestine Chronicle a été contraint de prendre la décision de supprimer certains de ces noms de la section « About us ».