Témoignages de Gazaouis : La survie qui s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza – partie 79 / 14 mai

Brigitte Challande, 14 mai 2024. De déplacements en déplacements, la guerre leur a volé la parole. Le 14 mai, cette chronique en images, en une vidéo sous-titrée en français parfois un peu approximatif mais parfaitement compréhensible, nous dit à travers les photos et vidéo de Madleen – femme pêcheur de Gaza- et le récit de Marsel d’Ibn Sina, les conséquences désastreuses psychologiques et humaines de ces déplacements et bombardements permanents depuis plus de 7 mois sur la population gazaouie.

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La nécessité de la solidarité internationale pour une amélioration, voire la simple possibilité d’une vie quotidienne digne, s’avère indispensable à tout point de vue.

Madleen témoigne en photos et avec une petite vidéo de l’importance de la collecte qui a permis d’avoir des couches pour les bébés dans leur énième déplacement.

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Marsel envoie un témoignage vidéo sur le traumatisme lié au déplacements depuis plus de 7 mois et d’anciennes photos de l’intervention psychologique d’Ibn Sina auprès d’enfants.

 

Le commentaire de Marsel sur la vidéo

« Bien sûr, la psychologue Reham a perdu un certain nombre de membres de sa famille qui ont été martyrisés à la suite des bombardements israéliens, comme nous tous elle a perdu ses proches. Reham a diagnostiqué l’enfant pour découvrir également les causes de la perte d’élocution, et élaborer un plan de traitement comprenant un soutien psychologique en plus des séances d’orthophonie. Seulement le fait de forcer les habitants de Rafah à être déplacés a interrompu le traitement de l’enfant, car l’occupation a poursuivi l’enfant même dans le traitement de ses troubles et a interrompu ses séances de traitement qui auraient pu lui redonner espoir de retrouver sa capacité à parler et à communiquer ; exprimer sa douleur, ou au moins sa capacité à prononcer le mot papa ou maman pour se plaindre de sa douleur »

Le soutien psychologique des enfants assuré par Ibn Sina – photo de 2022, ainsi que la suivante.

La question de l’eau, une véritable crise dans toutes les difficultés du quotidien des déplacé.e.s

« Une catastrophe au vrai sens du terme, les tentes sont presque dressées sur les collines d’ordures avec les ruisseaux venant en sens inverse qui ont une couleur noire en raison de leur grave pollution. Ce risque entraînera la perte de nombreuses vies si nous ne fournissons pas une aide d’urgence, au moins évacuer les déchets en les transportant vers d’autres endroits éloignés des déplacés. Les lacs d’égouts et tas d’ordures sont à 5 mètres de la porte de ma tente, si on peut bien appeler ça une porte !

C’est une crise de l’eau et nous sommes à quelques mètres de la plus grande usine de dessalement de Deir al-Balah, imaginez la tragédie, la file d’attente pour l’eau est immense, des charrettes à animaux, des véhicules de distribution d’eau, des files d’attente longues et effrayantes, tout le monde essaie d’avoir de l’eau, compte tenu des graves embouteillages et des déplacements de Rafah vers Khan Younis et Deir al-Balah. »


Retrouvez l’ensemble des témoignages d’Abu Amir et Marsel :

*Abu Amir Mutasem Eleïwa est coordinateur des Projets paysans depuis 2016 au sud de la bande de Gaza et correspondant de l’Union Juive Française pour la Paix.

*Marsel Alledawi est responsable du Centre Ibn Sina du nord de la bande de Gaza, centre qui se concacre au suivi éducatif et psychologique de l’enfance.

Tous les deux sont soutenus par l’UJFP en France.


Pour participer à la collecte "Urgence Guerre à Gaza" : HelloAsso.com

Les témoignages sont également publiés sur UJFP; Altermidi.org