Al Mayadeen, 2 mai 2024. Al Mayadeen a acquis les détails du dernier accord proposé entre la Résistance palestinienne et l’occupation israélienne, spécifiquement lié à l’accord d’échange de prisonniers et aux clauses associées.

 

Le cadre de l’accord vise à obtenir la libération de tous les prisonniers civils et militaires israéliens, morts ou vivants, détenus dans la bande de Gaza. L’accord couvrira non seulement les captifs du 7 octobre mais également tous les captifs israéliens.

L’objectif principal de l’accord est d’instaurer le calme dans la région et de travailler à la conclusion d’un cessez-le-feu, explique le document acquis par Al Mayadeen .

Qu’implique la première étape de l’accord d’échange de prisonniers ?

Dans la première étape de l’accord d’échange de prisonniers, les forces d’occupation israéliennes se retireront vers l’est, loin des zones densément peuplées. Les forces seront transférées dans des zones proches de la barrière de séparation entre la bande de Gaza et les territoires palestiniens de 1948 occupés par Israël.

Les avions israéliens, qu’ils soient de combat ou de reconnaissance, n’auront pas le droit de survoler la bande de Gaza pendant une période de huit heures par jour. Toutefois, les jours où des prisonniers sont échangés, les avions israéliens ne survoleront pas la bande de Gaza pendant une période de 10 heures.

Le septième jour de l’accord et après la libération des femmes incluses dans l’accord, les forces d’occupation israéliennes se retireront de la rue al-Rashid et se dirigeront vers l’est, parallèlement à la route principale de la bande de Gaza, jusqu’à la rue Salah al-Din.

Le retrait des forces d’occupation devrait faciliter l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza et permettre aux civils non armés de rentrer chez eux.

Le 22ème jour, et après la libération d’un tiers des prisonniers israéliens, les forces d’occupation israéliennes se retireront du centre de la bande de Gaza vers une zone proche de la barrière de séparation.

Le retour des personnes déplacées et l’entrée de l’aide

Ce processus permettra aux Palestiniens déplacés de force du nord de la bande de Gaza de regagner leurs résidences.

L’entrée de quantités concentrées d’aide humanitaire, y compris les secours et le carburant, sera facilitée à toutes les étapes de l’accord.

33 prisonniers israéliens seront libérés

Dans un premier temps, le Hamas libérera au moins 33 prisonniers, dont tous les prisonniers israéliens encore en vie. Ce groupe comprend des femmes militaires israéliennes, des civils, des enfants, des personnes âgées, des blessés et des patients.

À son tour, « Israël » libérera 20 enfants et femmes palestiniennes pour chaque prisonnier israélien, femme ou homme, libéré. Les noms des détenus libérés seront convenus par les parties, sur des listes prédéfinies.

Dans le détail, le Hamas libérera tous les captifs israéliens vivants âgés de plus de 50 ans, les captifs israéliens blessés et les malades. « Israël » va donc libérer 20 captifs palestiniens, âgés de plus de 50 ans, blessés ou malades.

Le Hamas libérera également toutes les femmes conscrites israéliennes en vie, en service le 7 octobre 2023. En échange, « Israël » libérera 40 détenus palestiniens en échange de chaque femme militaire israélienne.

Cela comprend 20 prisonniers palestiniens purgeant des peines à perpétuité et 20 prisonniers palestiniens purgeant des peines plus courtes.

Le Hamas libérera également 3 captifs le premier jour de l’accord, qui seront suivis de 3 captifs tous les 3 jours, parmi lesquels des femmes civiles et des soldats.

« Israël » libérera alors le nombre convenu de prisonniers palestiniens, selon les listes prédéfinies.

Le septième jour de l’accord, le Hamas soumettra une liste des noms des prisonniers restants qu’il détient. Ces captifs seront libérés le 34ème jour de l’accord.

Arrêt des opérations militaires et continuité de l’accord

Les opérations militaires seront interrompues pendant un certain nombre de jours, déterminé par le nombre de captifs israéliens restant en captivité.

La continuité du processus d’échange sera directement corrélée à l’engagement de la partie israélienne envers les clauses de l’accord, notamment l’arrêt des opérations militaires, la relocalisation des forces d’occupation et le retour des personnes déplacées.

Parmi les clauses figure celle que les détenus palestiniens libérés ne doivent pas être de nouveau détenus sous des accusations pour lesquelles ils avaient été détenus auparavant.

Le 14ème jour, un nombre convenu de militaires palestiniens blessés sera transféré vers des hôpitaux en dehors de la bande de Gaza, via le poste frontière de Rafah avec l’Égypte, pour recevoir des soins médicaux adéquats.

Au 16ème jour de l’accord, les parties sont obligées de participer à des pourparlers indirects pour un calme durable dans la région.

À chaque étape, les Nations Unies, leurs agences et les organisations internationales commenceront à travailler à la distribution et à la fourniture de l’aide aux Palestiniens dans l’ensemble de la bande de Gaza.

Reconstruire Gaza

Dans un premier temps, les travaux commenceront sur les infrastructures détruites de la bande de Gaza. Un organisme de coordination commencera également à livrer le matériel lourd nécessaire à la Défense civile palestinienne.

Faciliter l’entrée des fournitures nécessaires, pour établir des camps temporaires pour accueillir les personnes déplacées de force qui ont perdu leurs maisons pendant la guerre, fait également partie des clauses incluses dans l’accord.

Et la deuxième étape ?

La deuxième étape de l’accord s’étendra sur 42 jours, au cours desquels les deux parties devraient se mettre d’accord sur les actions nécessaires pour parvenir et mettre en œuvre un calme durable.

Au cours de la deuxième phase, les dispositions nécessaires seront prises pour la reconstruction complète des logements, des installations civiles et des infrastructures civiles.

La dernière étape du deal : l’échange de corps

La troisième étape de l’accord s’étendra également sur une période de 42 jours, au cours de laquelle les corps et les restes des personnes tuées des deux côtés seront échangés.

Un plan de reconstruction quinquennal pour la bande de Gaza sera mis en œuvre et comprendra la construction de logements ainsi que d’installations et d’infrastructures civiles. La partie palestinienne s’abstiendra de reconstruire les installations et infrastructures militaires pendant cette période.

De plus, la partie palestinienne n’importera aucun équipement, matière première ou autre composant destiné à être utilisé à des fins militaires.

Selon le document obtenu par Al Mayadeen, le Qatar, l’Égypte et les États-Unis sont les garants déclarés de l’accord.

Article original en anglais sur Al Mayadeen / Traduction MR