Partager la publication "Ecoles en grève à Jérusalem-Est, les Palestiniens refusent le programme scolaire israélien"
Ehab Tahboub, 19 septembre 2022. Les écoles palestiniennes de Jérusalem-Est occupée sont aujourd’hui en grève pour rejeter les tentatives du gouvernement israélien d’imposer le programme scolaire israélien.
La grève générale a été annoncée hier après que le Conseil des parents des élèves des écoles confessionnelles de Jérusalem-Est a organisé un sit-in samedi pour refuser les tentatives de censure du récit et de l’histoire palestiniens.
Les forces nationales et islamiques ont appelé toutes les écoles de Jérusalem à suivre la grève, demandant aux administrations scolaires de respecter le consensus des parents et les appelant à ne pas « violer la position nationale ».
Les parents exigent que le gouvernement et la municipalité israéliens cessent de s’ingérer dans la vie scolaire des élèves palestiniens à Jérusalem-Est et respectent leur droit d’apprendre leur propre histoire, plutôt que le récit du programme israélien qui déforme et omet les faits historiques.
Lors du sit-in de samedi, les participants ont porté des banderoles portant des slogans tels que : « Non au programme déformé » ; « Ensemble pour préserver l’identité de nos enfants » ; « Non à l’israélisation de l’éducation » ; et « Nous refusons de recevoir le programme du ministère israélien de l’Education ».
Tariq Akash, membre du Comité des parents, a déclaré dans une déclaration publique samedi : « Nos mesures sont délibérées et légales, et toutes les districts de Jérusalem rejettent complètement le programme israélien et n’acceptent pas que leurs enfants n’étudient que les programmes qu’ils [les autorités israéliennes] veulent. »
« Changez vos manuels ou attendez-vous à des fermetures »
Le ministère israélien de l’Éducation a décidé en juillet d’annuler les licences permanentes précédemment accordées à six écoles palestiniennes de Jérusalem-Est, affirmant que leurs manuels scolaires « incitent contre l’État d’Israël et l’armée israélienne ». Les écoles ont obtenu des licences temporaires pour la durée de l’année scolaire en cours, à condition qu’elles modifient leurs manuels.
Le ministère affirme que les livres qu’il a saisis dans les écoles contiennent du contenu « glorifiant les prisonniers et leur lutte armée contre l’État d’Israël », des accusations de responsabilité d’Israël dans la crise de l’eau dans les zones gérées par l’Autorité palestinienne et « de dures allégations de meurtres, de déportation et de massacres militaires ».
Les six institutions accueillent plus de 2.000 étudiants à différents stades scolaires.
Le ministère a également envoyé des lettres en août à plusieurs autres écoles de Jérusalem-Est menaçant de révoquer leur licence au cas où une école serait prise en train d’utiliser des manuels palestiniens contenant ce qu’il prétend être du matériel « d’incitation ».
Le président du Comité central pour les parents, Ramadan Taha, a déclaré à Jerusalem24 que la grève s’étend à toutes les écoles palestiniennes de Jérusalem : « Le programme qui ne représente pas nos points de vue et nos récits, et son imposition va à l’encontre de tous les droits et traités internationaux. En tant que personnes occupées, nous avons le droit à l’enseignement et le droit de choisir notre programme d’études. »
Taha mentionne la discrimination à laquelle les écoles palestiniennes sont confrontées en ce qui concerne le financement de la municipalité, et l’associe à la question du programme d’études. « Les écoles qui enseignent le [programme] israélien ont accès à d’énormes fonds et ressources que les autres écoles n’ont pas. »
Il y a un peu moins de 100.000 élèves palestiniens de Jérusalem en primaire, préparatoire et secondaire, selon la Fondation Faisal Husseini. Environ 45.500 d’entre eux vont dans 146 écoles palestiniennes (dotations, écoles privées, écoles de l’UNRWA), tandis que les autres vont dans des écoles sous l’administration du ministère israélien de l’Éducation.
Les autorités israéliennes cherchent à augmenter le nombre d’élèves palestiniens fréquentant des écoles gérées par Israël, par exemple en construisant de nouvelles écoles et salles de classe, et ont alloué 200 millions de shekels à cette fin dans le cadre d’un plan quinquennal.
Les parents d’élèves de Jérusalem se sont tournés vers les médias sociaux ce matin pour partager des photos de rues vides et d’écoles fermées.
Article original en anglais sur jerusalem.24fm / traduction MR