Partager la publication "Les Palestiniens fuyant l’Ukraine sont bloqués à la frontière avec la Pologne"
Gaza Dispatch, 4 mars 2022. Des dizaines d’étudiants et de membres de la communauté palestinienne fuyant l’Ukraine dévastée par la guerre et bloqués à la frontière polonaise se sont plaints à l’ambassadeur de Palestine en Ukraine, Hashem Dajani, de la longue attente qu’ils subissaient, demandant d’accélérer leur entrée en Pologne sur leur chemin de retour.
M. Dajani a rendu visite aux Palestiniens bloqués, principalement des étudiants, pour s’assurer de leur situation alors qu’ils attendent d’entrer en Pologne.
Ils ont parlé de leur souffrance et de leur désarroi face à la longue attente aux frontières, demandant de faire pression sur les autorités polonaises pour qu’elles les autorisent à entrer dans le pays afin de pouvoir prendre l’avion pour rentrer chez eux.
L’ambassadeur a rencontré les responsables des frontières et les a exhortés à accélérer l’entrée des Palestiniens et à s’assurer qu’ils sont en sécurité.
Mardi soir [1er mars, ndt], le ministère palestinien des Affaires étrangères a déclaré que plus de 110 étudiants et citoyens avaient été évacués d’Ukraine depuis hier jusqu’à aujourd’hui.
Le ministère a indiqué que l’évacuation d’un nombre supplémentaire d’étudiants et de la communauté palestinienne en Ukraine se poursuit.
Le ministère a déclaré que le nombre d’évacués depuis hier est de 111 entre étudiants et citoyens, dont 38 citoyens et étudiants vers la Pologne, y compris les étudiants de Jérusalem occupée, 31 vers la Slovaquie vers la Hongrie, et 42 vers la Roumanie.
Les étudiants palestiniens sont déterminés à étudier à l’étranger, fuyant les guerres et les crimes israéliens dont ils sont victimes tant en Cisjordanie occupée que dans la bande de Gaza assiégée.
Ils tentent de maîtriser la langue anglaise – la clé, disent-ils, pour trouver un emploi, étudier à l’étranger et faire connaître leur souffrance au monde entier.
La plupart des étudiants de la bande de Gaza attendent la permission de quitter l’enclave, soit pour obtenir des visas pour les pays où ils ont été admis dans les universités, soit pour se rendre directement dans ces pays.
Dans certains cas, les autorités d’occupation israéliennes ont accordé aux étudiants des permis de sortie mais ont ensuite refusé de les laisser partir via le point de passage d’Erez en raison de « problèmes de sécurité » non précisés.
Israël-apartheid facilite l’immigration des Juifs
Le ministère de l’Intérieur de l’occupation israélienne a annoncé que seuls les Ukrainiens juifs « halakhiques » – ceux qui sont nés de mères juives – seraient acceptés dans le pays, rapporte Haaretz.
Ali Shahwan, étudiant en Ukraine, de nationalité israélienne, a déclaré à Middle East Eye que les étudiants arabes se sont rendus au consulat israélien deux semaines avant le début de la guerre, lui demandant d’intervenir en leur nom auprès des universités pour permettre aux étudiants, en particulier ceux de dernière année, de quitter l’Ukraine et de rentrer chez eux pour poursuivre leurs études à distance.
Il n’y a pas eu de réponse sérieuse de la part d’Israël, dit-il, ce qui signifie que l’obtention de leur diplôme sera retardée de plusieurs mois.
Ses compagnons ont vécu plusieurs jours d’anxiété et de trépidation intenses, notamment après que les universités ukrainiennes ont refusé de les autoriser à rentrer dans leur pays et à poursuivre leurs études à distance, insistant sur le fait que l’enseignement resterait dispensé en présence et menaçant de prendre des mesures punitives contre tout étudiant absent.
« C’est la première fois que je me souviens que la loi du retour crée deux catégories différentes de personnes éligibles », a déclaré Haaretz citant Gilad Kariv, du parti travailliste, président de la commission de la Knesset.
L’Agence juive d’Israël a mis en place une ligne d’assistance téléphonique pour aider les Ukrainiens dans leur démarche, selon un rapport du Times of Israel.
En trois jours seulement, la ligne a été submergée d’environ 5.000 appels d’Ukrainiens juifs, dont la moitié demandait à immigrer. Au total, 3.100 Ukrainiens ont immigré en Israël l’année dernière.
Le 24 février, la Russie a lancé une invasion à grande échelle de l’Ukraine, provoquant l’exode d’au moins 660.000 réfugiés, selon les Nations unies.
Prédisant « la plus grande crise de réfugiés du siècle en Europe », l’ONU a déclaré mardi que quatre millions de personnes pourraient quitter le pays si la situation se détériorait davantage.
Alors que la majorité des réfugiés ont traversé vers la Pologne, suivie par la Hongrie, la Moldavie, la Roumanie et la Slovaquie, de nombreux Ukrainiens juifs cherchent des moyens de se rendre en Israël.
Article original en anglais sur Gaza Dispatch / Traduction MR
Source photo et vidéo ci-dessous : Ma’an News