Partager la publication "Au seuil de tous les dangers, l’Europe renoue avec ses vieux démons"
Daniel Vanhove, 1er mars 2022. Les moments de crise ont ceci d’intéressant : ils dévoilent les individus et ce qui les anime au plus profond d’eux-mêmes. Et l’observation attentive de ce qui se passe dans les hautes sphères de l’Union Européenne devrait vraiment alerter tout citoyen épris de liberté s’imaginant encore vivre dans un espace démocratique.
En effet, après deux ans d’une gestion calamiteuse de la « crise sanitaire » dont il faut espérer que les procès mettront en lumière les conspirateurs afin de les juger, les réponses des autorités de l’UE à l’actuelle « crise ukrainienne’ » ne sont pas plus rassurantes et ne représentent pas la diversité des sensibilités des citoyens européens qui n’ont, une nouvelle fois, pas été consultés sur une question touchant pourtant à leur sécurité vitale. Après les Bigpharmas lors de l’épisode Covid-19, la propagande tourne à plein régime et tente par tous les moyens de renverser la réalité des faits au profit de cette fois du complexe militaro-industriel.
Dans les deux cas, l’autoritarisme d’une caste technocratique s’impose, au détriment des populations. Sauf qu’à l’inverse de celle qui lentement s’éteint, cette crise ukrainienne est une vraie guerre, au sens premier du terme, et non celle, virtuelle, fantasmée par l’ado qui sert de président à la France. Et une vraie guerre ne se gère ni dans la précipitation, ni dans des déclarations et des postures qui se veulent viriles comme s’il s’agissait d’une pièce de théâtre. Une vraie guerre, avec les moyens ultra-modernes qui équipent les armées contemporaines, peut éradiquer des populations et des territoires entiers en quelques minutes. Et de manière tout à fait réelle, pour le coup. Il s’agit donc d’appréhender la situation avec la plus grande prudence. En s’entourant d’avis éclairés de gens ayant la compétence et la maturité nécessaires pour gérer pareille situation. En réalité, tout l’inverse de ce que l’on peut voir comme agitation dans tous les Etats de l’UE – à l’une ou l’autre exception près, Serbie, Hongrie,… peu pressées de se soumettre aux diktats de Bruxelles.
Chaque Etat semble être dans une course pour celui qui prendra les mesures les plus draconiennes à l’encontre de la Russie et de son personnel politique. A tous niveaux : économique, industriel, financier, politique, touristique, sportif, culturel,… les mesures et sanctions pleuvent au fil des heures, mais avec des accents qui glacent le sang de tout vrai démocrate. Ici, l’on voit à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne un racisme qui ne se cache plus, refusant aux « non-blancs » ukrainiens de quitter le territoire. Là, la Lettonie permet à ses citoyens qui veulent aller se battre dans les rangs « ukronazis » contre l’armée russe de s’y engager. Les intox sont utilisées par des hackers qui utilisent des photos et des montages pour faire accroire au pire alors qu’elles proviennent d’autres conflits. Ainsi, la jeune palestinienne Ahed Tamimi faisant face à la soldatesque israélienne est-elle présentée comme une jeune ukrainienne face aux soldats russes. Et les mêmes autorités européennes songent à interdire les médias russes tels Russia Today et Sputnik, de quoi n’avoir aucune voix dissonante dans les infos qui seront ainsi plus contrôlées encore. Chacun sachant désormais que la première victime d’une guerre est la vérité…
Pour répondre aux demandes russes répétées depuis des années – les Accords de Minsk de 2014 d’abord refusés par la partie ukrainienne et finalement signés à grand peine en 2015 pour tenter de mettre fin au conflit entre l’Ukraine et les républiques séparatistes – les parties contractantes dont la France et l’Allemagne n’ont jamais exercé de contraintes réelles sur l’Ukraine pour que cette dernière les applique. Elles ont en cela suivi les directives des USA qui n’y étaient pas favorables, avec l’obsession de la faire intégrer dans l’OTAN pour atteindre les frontières russes. Tout esprit raisonnable peut comprendre le refus de la Russie d’une telle équation. D’autant que depuis 30 ans, l’OTAN a violé la promesse de ne pas s’étendre « d’un pouce’ » à l’Est comme R. Dumas, ministre des Affaires étrangères de F. Miterrand de l’époque, ainsi que les archives du quotidien allemand le Spiegel le confirment, démasquant de la sorte un énième mensonge du secrétaire de l’organisation, le va-t’en guerre norvégien Jens Stoltenberg qui affirmait que cette promesse n’avait jamais été faite.
Mais la gravité du moment sont les récentes déclarations des plus hautes autorités de l’UE débloquant soudain 500 millions d’euros (450 pour des achats d’armes lourdes et 50 en aide humanitaire) – à ajouter à l’aide massive déjà apportée depuis plusieurs années – pour aider l’Ukraine à contrer la Russie. Ce qui illustre clairement les intentions de l’Europe pressée par les instructions des Etats-Unis dans leur volonté de casser la puissance russe et, si possible, de l’empêtrer dans une guerre longue comme en Afghanistan afin de l’épuiser et l’affaiblir directement dans son aide à la Syrie – ce qui, au passage, arrangerait bien le régime d’apartheid israélien – pour ensuite en ébranler les alliances – avec la Chine en point de mire – et en fracturer le territoire en plusieurs entités comme on le voit faire un peu partout où les atlantistes interviennent. Les autorités européennes préfèrent donc en arriver au bord d’un conflit majeur plutôt que de comprendre les demandes russes ; le ministre des Affaires étrangères, S. Lavrov, vient de déclarer qu’il était « inacceptable que des armes nucléaires américaines se trouvent en Europe et qu’il était temps de les renvoyer chez elles », réaffirmant que Moscou était disponible pour travailler avec Washington sur les questions de stabilité stratégique.
Lors de la session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale des Nations-Unies ce 28 février, Vassili Nebenzia, représentant permanent de la Russie auprès des Nations-Unies, a rappelé : « La Russie n’a pas initié les opérations militaires. Cette opération militaire a été lancée par l’Ukraine contre ses propres citoyens, les résidents du Donbass et contre tous ceux qui sont en désaccord avec l’autorité militaire. La Russie met fin à cette guerre ». Mais les instances de l’UE suivent leurs objectifs et balaient de la main la voie diplomatique, optant pour l’escalade en lieu et place du dialogue demandé depuis des décennies par la Russie pour sa sécurité. Cela rejoint ce que j’écrivais il y a quelques jours :
« (…) en réalité, la caste des nantis réagit à la perte de son hégémonie qu’elle ne tolère pas voir mise à mal, et rien que l’idée de renoncer à ses butins en passant d’un monde unipolaire à un monde multipolaire l’insupporte. Chacun peut le voir aujourd’hui dans la tension extrême induite par les USA et son bras armé en Europe l’OTAN, à l’encontre de la Russie prenant l’Ukraine comme prétexte ou autrement dit, en otage (…) La Russie, complètement encerclée par les pays qui sont entrés dans l’OTAN depuis la fin de l’URSS, a fini par imposer ses lignes rouges et averti ses voisins que le moindre pas supplémentaire en sa direction serait déclencheur d’une guerre. Le président russe est dès lors présenté comme l’ogre et l’occident à son habitude, comme la victime des vues totalitaires russes (…) L’instant est grave. Les instances européennes auront-elles le courage de dire non à l’OTAN et refuser le risque d’une déflagration qui pourrait assurément faire beaucoup plus de victimes dans la population qu’un virus fantasmé? Rien n’est moins sûr et tout indique le contraire. La caste au pouvoir n’est plus au service des peuples et n’a pour préoccupation majeure que ses propres intérêts (…) Aujourd’hui, les libertés individuelles n’ont jamais été autant brimées, et les FDO sont en roue libre, molestant, éborgnant, mutilant des individus en toute impunité. Tout semble se déglinguer à vitesse accélérée en Macronie. Au point de voir avec effroi l’émergence de courants d’extrême-droite, ne s’encombrant plus d’utiliser des formules voire des comportements fascistes, sans que cela ne soulève de réprobation de la part des instances responsables (…) ».
Celles-ci préfèrent interdire des collectifs qui défendent pacifiquement le droit des Palestiniens !
Et comme l’indiquait le titre de ce précédent papier, nos gouvernements sont désormais ouvertement ennemis des peuples. Après avoir flingué l’économie lors du Coronavirus, ils se pressent activement de couler ce qu’il en reste dans un face-à-face avec la Russie et qui coûtera très cher aux citoyens. Les décisions insensées prises à la tête de l’UE qui choisit d’ajouter de l’huile sur le feu en continuant à armer Kiev démontrent qu’y couve toujours un fond raciste, colonial, aux tendances nazies. Et tout citoyen européen ayant encore le souvenir du récent passé et qui connaît l’histoire douloureuse de l’Europe devrait avoir honte de ces représentants non élus, les dénoncer et les combattre d’arrache-pied pour qu’ils tombent.
La Russie de l’époque a payé le plus lourd tribut contre le nazisme : elle a sacrifié 27 millions de ses citoyens (!) pour nous défendre de cette idéologie dévastatrice et la briser. Est-ce ainsi que nous lui gardons notre reconnaissance ? Dans sa ferme détermination d’éradiquer les poches nazies d’Ukraine, peut-être faudrait-il demander à Vladimir Poutine de ne pas s’arrêter là et de venir rafraîchir la mémoire des individus qui nous mènent au désastre en faisant le ménage parmi ces technocrates européens incultes, parce qu’il semble que le travail ne soit pas complètement terminé et que la bête rôde toujours !
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