Partager la publication "La présentation high-tech d’Israël à l’exposition de Dubaï cache la brutalité de l’occupation"
Ameer Makhoul, 7 octobre 2021. Israël participe à l’Expo 2020 de Dubaï, qui a ouvert ses portes le 1er octobre, soit presque une année plus tard que prévu en raison de la pandémie de Covid-19. Cette gigantesque exposition mondiale, qui vise à présenter les principales innovations technologiques, a lieu un an après qu’Israël a normalisé ses relations avec les Émirats arabes unis et plusieurs autres États arabes.
Des millions de personnes sont attendues à l’Expo 2020, y compris des personnalités de premier plan du monde des affaires, du commerce et des technologies de l’information du monde entier. Israël s’attend à ce que 15 millions de personnes visitent son seul pavillon. Des dizaines d’entreprises israéliennes ont conclu des contrats et des accords aux Émirats arabes unis, et le commerce bilatéral a atteint 600 millions de dollars au cours du premier semestre de cette année.
Des millions de personnes sont attendues à l’Expo 2020, dont des personnalités de premier plan du monde des affaires, du commerce et des technologies de l’information du monde entier. D’après Israël, 15 millions de personnes visiteront son seul pavillon. Des dizaines d’entreprises israéliennes ont conclu des contrats et des accords aux Émirats arabes unis, et le commerce bilatéral a atteint 600 millions de dollars au cours du premier semestre de cette année.
Le pavillon d’Israël, qui porte le slogan « Vers demain », rappelle les paroles de l’ancien président Shimon Peres, qui utilisait l’image de « notre lendemain commun » pour orienter l’attention du public vers l’avenir. Un tel langage invite les Palestiniens à oublier le passé, en rejetant leur droit à la terre qui leur a été enlevée. Israël veut que les Palestiniens oublient la Nakba, le nettoyage ethnique et le pillage de leur patrie, et qu’ils profitent de « l’avenir d’Israël ». Dans le même temps, il veut que le monde arabe oublie la Palestine.
Une vidéo promotionnelle israélienne pour l’Expo 2020 souligne que le design du pavillon a été inspiré par le concept de « pas de murs et pas de frontières ». Et pourtant, les murs et les frontières d’Israël continuent à engloutir la terre de Palestine, la déchirant de la Galilée à Hébron, et de Gaza à la vallée du Jourdain.
Ce contraste ne pourrait être plus évident qu’aujourd’hui, alors qu’Israël poursuit un horrible processus de nettoyage ethnique facilité par des colons terroristes protégés par l’État occupant et son armée. Ce projet de colonisation a décimé les propriétés, les maisons et le bétail palestiniens dans toute la Cisjordanie occupée.
Robots tueurs
Le mur de séparation et les routes de contournement d’Israël ne font pas que perturber la contiguïté géographique de la Palestine, ils sont aussi profondément ancrés dans l’idéologie sioniste, adoptant l’approche « mur et tour » comme une affirmation de la nature militaire et coloniale des colonies israéliennes en Palestine. Et pourtant, dans le cadre d’une poussée continue pour l’annexion et l’expansion des colonies qui a effectivement bloqué toute perspective d’un futur État palestinien, Israël a encore l’audace de parler de « pas de murs et pas de frontières ».
Au-delà de la simple participation à l’Expo 2020, Israël est également chargé de sécuriser la foire après que les Émirats arabes unis ont passé un contrat avec Airobotics, une société israélienne de drones, pour renforcer la sécurité. Une flotte de drones effectuera une surveillance systématique et continue tout au long de l’événement.
En assurant sa promotion et son marketing, ainsi que ceux de ses entreprises, à l’occasion de l’Expo 2020, Israël adopte la stratégie dite du « soft power ». Mais l’accord avec Airobotics a une autre dimension : les drones israéliens représentent un domaine de coopération stratégique entre les EAU et Israël face à la « menace iranienne ». Cette coopération a précédé les accords d’Abraham et a été renforcée après leur signature.
Au-delà de la simple participation à l’Expo 2020, Israël est également chargé de sécuriser la foire après que les Émirats arabes unis ont passé un contrat avec Airobotics, une société israélienne de drones, pour renforcer la sécurité. Une flotte de drones effectuera une surveillance systématique et continue tout au long de l’événement.
En assurant sa promotion et son marketing, ainsi que ceux de ses entreprises, à l’occasion de l’Expo 2020, Israël adopte la stratégie dite du « soft power ». Mais l’accord avec Airobotics a une autre dimension : les drones israéliens représentent un domaine de coopération stratégique entre les EAU et Israël face à la « menace iranienne ». Cette coopération a précédé les accords d’Abraham et a été renforcée après leur signature.
L’utilisation d’armes entièrement autonomes, connues sous le nom de « robots tueurs », est un domaine mondial émergent, et les années à venir devraient être marquées par des transformations majeures dans ce domaine. Israël peut tirer parti d’événements tels que l’Expo 2020 pour se promouvoir comme une superpuissance dans ce domaine. Il trouve dans les Émirats arabes unis un marché riche, avec lequel il a déjà collaboré dans un certain nombre de domaines, notamment sur un projet d’oléoduc qui a été présenté comme ouvrant la voie à une alternative potentielle au canal de Suez.
Derrière l’élégance du marketing et la stratégie du soft power, Israël poursuit ses efforts acharnés pour éliminer la question de la Palestine et les droits du peuple palestinien. Derrière son marketing d’instruments d’attaque, Israël vise à imposer son hégémonie sur l’ensemble de la région arabe.
Article original en anglais sur Middle East Eye / Traduction MR
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