Partager la publication "Un tribunal israélien demande aux résidents de Sheikh Jarrah de payer un loyer aux colons"
Middle East Monitor, 2 août 2021. La Cour suprême d’Israël a offert aujourd’hui aux résidents palestiniens du quartier occupé de Sheikh Jarrah le statut de « résidents protégés », disant que s’ils paient un loyer à l’organisation de colons qui revendique le terrain sur lequel leurs maisons sont construites, leurs propriétés ne seront pas démolies. Les familles ont rejeté cette proposition, s’opposant aux revendications de propriété de Nahalat Shimon et aux projets d’expulsion forcée qui en découlent, rapporte Ir Amim.
L’audience s’est déroulée devant un panel de trois juges – Yitzhak Amit, Noam Sohlberg et Daphne Barak-Erez – qui se prononçaient sur la demande d’autorisation de l’appel soumis par les familles El-Kurd, Jaouni, Abu Hasna et Askafi qui risquent d’être expulsées de leurs maisons à Sheikh Jarrah par l’association de colons Nahalat Shimon.Les deux parties ont ensuite présenté leurs arguments, et l’audience s’est terminée sans qu’une décision de justice soit rendue. Les juges devraient rendre une décision dans les prochains jours concernant la poursuite de la procédure. Selon l’un des avocats représentant les familles, une nouvelle audience sur la question sera probablement programmée. Initialement prévue pour le début du mois de mai, l’audience a été reportée jusqu’à maintenant pour permettre au procureur général de décider s’il interviendrait dans l’affaire, ce qu’il a finalement refusé.
La décision du tribunal, dans cette affaire, aura probablement un impact sur les autres familles du quartier Kerem Al-Jaouni de Sheikh Jarrah qui font l’objet de poursuites pour expulsion intentées par Nahalat Shimon, y compris le cas des familles Dajani, Daoudi et Hammad, également en instance devant la Cour suprême.
Le 28 juillet, l’avocat représentant les trois familles susmentionnées a présenté une demande de report de la date d’expulsion prévue pour hier.
En réponse, la Cour suprême a émis une injonction temporaire, gelant provisoirement leur expulsion et demandant au groupe de colons de répondre avant le 8 août. Les trois familles ont également déposé une demande d’autorisation d’appel auprès de la Cour suprême, mais aucune audience n’a été programmée et aucune décision n’a été rendue.
À l’heure actuelle, des poursuites pour expulsion sont en cours contre un total d’environ 50 à 60 familles à Sheikh Jarrah (30 familles – section Kerem Al-Jaouni et 20 à 30 familles – section Um Haroun), à différents stades de la procédure judiciaire.
De nombreuses autres familles risquent de recevoir des demandes d’expulsion en raison des procédures d’enregistrement cadastral que les autorités israéliennes ont sournoisement entamées à Jérusalem-Est occupée en 2020 pour la première fois depuis 1967.
« À l’insu du public, les autorités ont discrètement enregistré les droits fonciers de propriétés à Um Haroun au profit de prétendus propriétaires juifs. Une telle démarche est sans précédent et pourrait avoir des répercussions graves sur les propriétés palestiniennes, non seulement à Sheikh Jarrah mais dans tout Jérusalem-Est« , a déclaré le groupe israélien de défense des droits Ir Amim sur son site Internet, « ce qui pourrait finalement conduire à une dépossession palestinienne généralisée dans la ville et à l’expansion de la colonisation juive. »
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Article original en anglais sur Middle East Monitor / Traduction MR pour ISM.