Partager la publication "Nouvelles attaques contre des bergers palestiniens à Masafer Yatta (vidéos)"
ISM-Palestine, 22 février 2024. Mercredi 21 février, un groupe formé de colons armés et masqués et de soldats de l’armée d’occupation ont violemment attaqué un groupe de femmes, d’enfants et d’hommes palestiniens qui faisait paître ses moutons à Humra, près d’A-Tuwani, à Masafer Yatta.
Les soldats, hurlant et menaçant, ont chassé brutalement les bergers de leurs terres ; à un moment, ils ont pousuivi l’un d’entre eux en pointant sur lui une mitrailleuse.
Aux abords de Humra, les colons et les soldats ont arrêté l’un des bergers et deux militants d’ISM présents alors qu’ils accompagnaient les bergers et leurs moutons dans leur village et les ont complètement coupés de tout pâturage.
Après avoir appelé du renfort, deux jeeps amenant d’autres soldats, des colons et des policiers des frontières sont arrivées. Ils agissaient tous en étroite collaboration, ce qui rendait difficile la distinction entre les colons et l’armée régulière. Les colons ont clairement intimidé les policiers des frontières, et leur ont donné des ordres en déclarant que « nous travaillons tous pour la même chose ».
Après avoir insulté violemment le berger et les militants internationaux détenus, et tenté d’empêcher les internationaux de documenter l’épisode, les soldats et la police des frontières sont partis et tout le monde a été relâché.
Les bergers ont ensuite rappelé la police parce que deux jours auparavant, elle leur avait dit qu’ils pouvaient faire paître leur troupeau à Humra. Cependant, les colons et l’armée avaient continué à les harceler pendant que les bêtes paissaient, pour finalement intensifier les attaques encore une fois ce jour-là.
Pendant plusieurs jours, les bergers ont été empêchés de faire paître sur les terres, perdant ainsi un temps de pâturage inestimable pour nourrir leur bétail.
Humra fait partie d’une zone reconnue par l’État comme terre palestinienne privée. Ces dernières années, elle a même été fermée par le haut commandant militaire de Cisjordanie, ce qui signifie que seuls les Palestiniens peuvent légalement y accéder.
Mais même si c’est un délit pour les Israéliens d’y être présents, d’y déguster des sorbets ou même d’y passer, les colons ont emmené leurs troupeaux dans cette zone sans aucune conséquence, sauf lorsque les policiers leur disaient de temps en temps de partir après avoir été alertés, mais seulement pour revenir plus tard.
Après le 7 octobre, la situation a radicalement changé ; les colons et l’armée ne cessent d’empêcher les bergers palestiniens d’accéder à leurs terres par des moyens violents, ou bien en utilisant la tactique qui consiste à déclarer le secteur « zone militaire fermée », avec des conséquences désastreuses pour la population locale qui ne peut plus assurer ses moyens de subsistance.
C’est l’un des nombreux exemples de la façon dont les forces d’occupation chassent les Palestiniens de leurs terres.
Article original en anglais sur Palsolidarity / Traduction MR